7. Développement des Sociétés nationales - Coopération internationale avec les gouvernements

15-09-1995 Rapport

Extrait de « Renforcer la capacité à assister et à protéger les plus vulnérables; XXVIe Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge »

  Les atouts du réseau international  

Comme indiqué dans la section 4, toutes les Sociétés nationales fournissent de précieux services dans les domaines de la santé et de la protection sociale, ainsi que de la préparation en prévision des catastrophes et des secours. Pour compléter leurs propres ressources, elles ont la possibilité de mettre à contribution le réseau international qui constitue l'une des caractéristiques uniques du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

En 1994, la Fédération internationale et le CICR ont mobilisé respectivement 355 et 601 millions de francs suisses au titre de leurs opérations de secours. S'agissant de l'aide internationale au développement, on estime que la contribution globale des Sociétés nationales des pays donateurs aux programmes et activités réalisés par les Sociétés des pays en développement s'est élevée cette même année à près de 100 millions de francs suisses.

Le soutien aux programmes et au renforcement institutionnel des Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge des pays en développement comporte divers bénéfices. Premièrement, il permet de résoudre en partie certains des principaux problèmes sanitaires et sociaux qui affectent les communautés et individus les plus vulnérables de ces pays. Deuxièmement, il contribue à améliorer la capacité des Sociétés concernées à réagir de manière opportune et efficace en cas de catastrophe. L'atout que représente en de telles ci rconstances le fait de disposer de personnel local dévoué et qualifié a été maintes fois établi. Enfin, l'existence d'organisations bénévoles dynamiques et représentatives de la population, capables de mobiliser des forces importantes en faveur de l'action humanitaire, comporte de multiples avantages en termes de renforcement de la société civile.

  Rôle du gouvernement dans l'aide au développement  

Les contributions aux programmes de secours et de développement mentionnées ci-dessus proviennent non seulement des collectes de fonds organisées par les Sociétés nationales, mais aussi des gouvernements, d'organisations intergouvernementales comme l'Union européenne, ainsi que de plusieurs institutions spécialisées du système des Nations Unies.

Actuellement, c'est essentiellement le travail accompli par la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge dans le domaine des secours en cas de catastrophe qui mobilise l'attention du public et des gouvernements. Or, il est vital que les efforts de développement des Sociétés nationales des pays défavorisés bénéficient d'un soutien plus conséquent. En effet, beaucoup de ces Sociétés sont enfermées dans un cercle vicieux où la faiblesse des structures administratives et la médiocrité du management se traduisent par des programmes inefficaces, lesquels ont en retour un effet négatif sur l'image des organisations et, par voie de conséquence, sur leur base de financement. Dans ces conditions, les Sociétés nationales sont dans l'incapacité d'améliorer leurs programmes et de recruter des cadres plus compétents.

Dans les situations de crise, il est fréquent que ces Sociétés reçoivent une aide financière et matérielle internationale destinée à leur permettre de remplir leur rôle de partenaires locaux dans la mise en oeuvre des opérations de secours. Toutefois, cette assist ance ne s'accompagne que rarement des mesures complémentaires requises pour promouvoir un renforcement durable de leurs capacités. Ainsi, lorsque ces Sociétés nationales sont à nouveau confrontées à une catastrophe, il faut reprendre à zéro tout le travail de formation du personnel, de mise en place des structures opérationnelles et de développement des capacités locales.

Pourtant, ces organisations représentent un précieux potentiel pour limiter l'impact d'un grand nombre des problèmes qui affectent les pays les plus pauvres, en temps normal comme dans les situations de crise. Moyennant des investissements relativement modestes, on peut escompter des bénéfices importants. La Fédération et le CICR se sont engagés à accorder une attention particulière au renforcement des Sociétés nationales, mais, pour que leurs efforts soient fructueux, elles ont impérativement besoin du soutien et de la participation active des gouvernements des pays donateurs.

Au cours des récentes années, les pays de l'OCDE ont affecté une part croissante du volume global de l'aide extérieure aux interventions d'urgence lors de catastrophes, au détriment des efforts de développement. Les gouvernements devraient comprendre qu'il y a pourtant beaucoup à gagner en augmentant la contribution financière au développement du potentiel des Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge des pays défavorisés. En effet, une telle assistance permettra aux organisations en question d'assumer pleinement leur rôle de partenaires opérationnels dans le cadre des programmes de secours et de développement.