Kenya : assurer un approvisionnement en eau suffisant pour les personnes déplacées

15-01-2008 Éclairage

Les milliers de personnes qui ont fui leur maison après les violences au Kenya risquent actuellement de ne pas avoir un accès suffisant à l'eau potable. Le CICR et la Croix-Rouge du Kenya collaborent pour redresser la situation dans la vallée centrale du Rift. Récit de Bernard Barrett.

 
       
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Une équipe mixte CICR/Société nationale installe une rampe de distribution d’eau à l’école primaire d’Elburgon près de Molo.      
           
   
       
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    Les familles déplacées préparent à manger à l’école primaire d’Elburgon près de Molo.      
           
   
       
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Des sacs de 90 kg de maïs sont déchargés d'un camion de la Croix-Rouge du Kenya à l'école primaire d'Elburgon près de Molo. Ce jour-là, la Société nationale y a livré un total de 175 sacs, nécessitant trois chargements.      
           
   
   

Il y a peu, il n’y avait qu’un seul robinet pour l’ensemble de la communauté de personnes déplacées vivant près de la ville de Molo, c’est-à-dire environ 4 000 personnes, selon Laurent Wismer, délégué du CICR à Nairobi, spécialisé dans l’approvisionnement en eau et l’habitat. Il affirme que « l’accès limité à l'eau signifie probablement que les personnes ont manqué d’eau chaque jour pour se laver et boire, ce qui met leur santé en péril et représente un risque accru de maladies.

Avec l’aide de Laurent Wismer, une équipe de la Croix-Rouge du Kenya a installé une rampe de distribution d’eau composée de six robinets ainsi qu’un réservoir souple pour augmenter les réserves d’eau de l'école primaire d'Elburgon, située près de Molo dans la vallée centrale du Rift. « Un approvisionnement suffisant en eau potable et des installations sanitaires adéquates sont essentielles pour la santé, a ajouté Laurent Wismer, tout particulièrement lorsque vous avez un grand nombre de personnes entassées dans des conditions éprouvantes. »

  L’école est devenue un refuge pour des milliers de personnes – et leurs animaux  

L’école est maintenant un lieu de refuge pour plus de 800 familles forcées à fuir leur maison par les violences survenues à la suite des élections au Kenya. La plupart sont des agriculteurs des régions avoisinantes et beaucoup ont emmené leur bétail avec eux. Ils font paître leurs bêtes sur les pâturages en pente juste derrière l’école. Les femmes, assises à l’extérieur des salles de classe devant l’école, surveillent les petits feux utilisés pour cuire les repas familiaux.

Plus tôt dans la journée, l'équipe mixte CICR/Société nationale a installé des systèmes similaires de distribution d’eau dans trois autres camps pour personnes déplacées de la région de Molo et a organisé le creusement de latrines. « Ce matin nous avons chargé le 4x4 avec des rampes de robinets, des réservoirs souples et des plaques pour latrines et nous nous sommes rendus dans plusieurs sites où les personnes déplacées étaient rassemblées, a précisé Laurent Wismer. Cela nous a permis de répondre immédiatement aux situations comme celle d’ici à Elburgon. »

Alors que la rampe de distribution est installée, les camions de la Croix-Rouge du Kenya déchargent des sacs de 90 kg de maïs pour les distribuer aux personnes de l’école. Un total de 175 sacs est livré ce jour-là à Elburgon. La Croix-Rouge du Kenya a aussi fourni des habits, des haricots et de l’huile pour la cuisine.

Joseph Kegese est le directeur de l’école et se charge de l’organisation des personnes déplacées. Il explique comment il a mis sur pied des comités s’occupant de différentes tâches, telles que la sécurité, les règles de conduite dans le camp, les services pastoraux, et même l’entretien des latrines. Il s’attache également à réduire les tensions ethniques dans les régions avoisinantes en réunissant les aînés locaux.

« Les cours auraient dû reprendre cette semaine, ajoute-t-il, mais l'école restera fermée jusqu’à ce que le problème soit résolu. Je ne peux pas simplement chasser ces gens. »