Kenya : les conseillers de la Croix-Rouge apportent une aide nécessaire aux déplacés

28-01-2008 Éclairage

Environ 1 500 personnes sont toujours dans le camp pour personnes déplacées voisin du poste de police de Kakamega. Beaucoup sont propriétaires de petites entreprises dans la ville et ne veulent pas abandonner leurs biens. Les conseillers de la Croix-Rouge apportent un soutien des plus nécessaires à ceux qui, depuis là, ne savent pas où aller. Récit de Bernard Barrett.

     
    ©CICR/B. Barrett      
   
    David Ndegwa, membre du comité des résidents du camp de déplacés voisin du poste de police de Kakamega, discute de la distribution de nourriture avec des représentants du CICR et de la Croix-Rouge du Kenya.      
           
   

       
    ©CICR/B. Barrett      
   
    Une cuisine communautaire au camp de déplacés voisin du poste de police de Kakamega.      
           

Le Dr Nicholas Keya, président régional de la Croix-Rouge du Kenya à Kakamega, dit que certains des hommes s'aventurent dans la ville pendant la journée pour tester l’ambiance.

« Ils évaluent la situation en regardant avec quels anciens voisins ils arrivent à échanger un regard, lesquels sont prêts à leur parler, explique Nicholas Keya. Les personnes déplacées dans les camps ont besoin de conseils. Même si elles sont moins menacées, elles n’ont pas oublié les incidents survenus après l'élection. Elles doivent reprendre confiance. »

David Ndegwa est l’un des déplacés vivant dans le camp et fait partie du comité des résidents. Il explique qu'en raison des fluctuations de la situation en matière de sécurité, beaucoup veulent quitter la région, mais ont besoin d’une aide financière pour le faire. D'autres, précise-t-il, veulent au contraire retourner chez eux et reprendre leurs activités.

  Ils veulent juste rentrer chez eux  

« Nous souhaitons rester car nous avons beaucoup d'investissements, nous avons nos maisons et nos entreprises dont nous sommes propriétaires, explique-t-il. Si la situation le permet, nous retournerons à nos activités ; c'est ce que nous essayons de faire. »

Jane Olago est conseillère au Centre de rétablissement des victimes de violence sexiste à Nairobi, mais elle travaille avec la Croix-Rouge du Kenya en tant que volontaire pendant la crise actuelle pour aider à organiser des services d’assistance psychosociale.

Lors d'une réunion récente à Kisumu, la Croix-Rouge a recruté 40 co nseillers volontaires, issus pour la plupart du domaine des soins infirmiers, de l’enseignement ou du travail social. « Nous leur inculquons des connaissances de base : comment écouter l’autre, le comprendre et le réconforter. Les cas les plus graves sont renvoyés à des conseillers professionnels. Nous leur demandons d’être attentifs à la présence d’enfants non accompagnés et de les diriger vers les équipes de recherches de la Croix-Rouge pour les aider à retrouver leur famille. »

  Perdus et traumatisés  

« Nous constatons que beaucoup de personnes déplacées sont traumatisées. Certaines veulent juste une aide financière pour aller retrouver leur famille ailleurs, mais d'autres sont tout à fait perdues. Dans les cas de mariage intertribal, par exemple, elles ne savent souvent pas où aller. D’autres déplacés disent qu’ils n’ont plus rien, qu’il n’y a aucun endroit où ils puissent aller. Certains ont perdu tout espoir et préféreraient apparemment être morts. »

La Croix-Rouge du Kenya a apporté des vivres aux populations des camps, notamment du maïs, des pois cassés, des biscuits et de l'huile de cuisine. Dans ce camp comme dans d'autres, elle a aussi distribué des articles ménagers essentiels fournis par le CICR, tels que des bâches, des couvertures, des moustiquaires, du savon et des jerricans pour transporter et stocker l'eau.

Des équipes mixtes CICR/Société nationale visitent les camps pour s’assurer qu'ils disposent de systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement adéquats. Elles prennent des mesures pour améliorer la situation si nécessaire.