Page archivée: peut contenir des informations obsolètes

Tremblement de terre en Asie du Sud : tenter de réunir les familles

09-06-2006 Éclairage

Rétablir le contact entre les membres d’une même famille séparés à cause d’un conflit armé ou d’une catastrophe naturelle est une activité importante du CICR. Délégué du CICR, Raza Hamdani décrit le regroupement d’une famille pakistanaise.

Sonia, seize ans, est assise entre son père, Mohammad Karim, et son frère, Abid, dans la délégation du CICR à Islamabad. Ils sont venus remercier le CICR de les avoir aidés à retrouver Sonia à Karachi sept mois après le tremblement de terre, survenu en octobre.

Sonia vient du village de Pattan Des, situé à environ 65 kilomètres de Balakot, et était chez son oncle le 8 octobre.

Quelques minutes avant la secousse, elle était allée chercher de l’eau. Soudain, le sol s’est mis à trembler sous ses pieds et elle a vu les maisons s’écrouler devant elle. Elle a couru vers la maison de son oncle mais celle-ci était détruite. Regardant autour d’elle désespérément, elle a décidé de retourner chez elle, à Pattan Des.

« En voyant l’ampleur des destructions, j’ai pensé que j’étais sûrement la seule survivante, que tous les membres de ma famille avaient disparu. »

À Mansehra, elle a rencontré une famille qui se rendait Karachi.

« J’ai finalement décidé d’accompagner cette famille à Karachi au lieu de rester seule », dit Sonia.

De son côté, sa famille s’est mise à sa recherche. « Nous sommes allés dans des dizaines de camps et d’hôpitaux à Mansehra, Abbotabad, Islamabad, Peshawar et Lahore. Chaque fois que j’entrais dans un hôpital, mon sang se glaçait à la pensée que j’allais la trouver morte », raconte Karim, les larmes aux yeux

     

©ICRC
 

    Page de couverture du livre comportant les photos et les noms des personnes portées disparues.      

     

Quelques semaines après être arrivée à Karachi, Sonia a commencé à fréquenter une madrasa, où elle a essayé d’étudier, ne cessant de penser que ses proches étaient morts durant le tremblement de terre.

En avril, une équipe de la Croix-Rouge l’a rencontrée et enregistrée et a recueilli un message Croix-Rouge qu’elle adressait à ses proches à Balakot. Malheureusement, l’équipe qui s’y est rendue quelques jours plus tard n’a pas pu retrouver la famille de Sonia.

Cependant, au début du mois de mai, des voisins ont dit à Karim qu’une équipe du CICR spécialisée dans la recherche des personnes disparues avait essayé de le joindre parce qu’elle avait trouvé la trace d’une jeune fille à Karachi.

« Je ne savais pas s’il s’agissait de ma fille mais j’ai immédiatement envoyé mon fils à Karachi pour qu’il aille à la madrasa rencontrer cette jeune fille. »

Quand Abid est arrivé à la madrasa, on lui a demandé d’amener son père. Quand Karim s’est à son tour rendu à la madrasa, il a pu parler à sa fille derrière un rideau pour que l’on soit sûr que la jeune fille le reconnaisse. Dès qu’elle a entendu sa voix, Sonia s’est précipitée pour l’embrasser. Heureux et impatient de retourner à la maison, Karim a remercié le CICR de l’avoir aidé à retrouver sa fille.

Beaucoup d’autres personnes continuent de chercher leurs proches. Avec le Croissant-Rouge du Pakistan, le CIRC poursuit ses efforts pour tenter de rétablir le contact entre les membres d’une même famille séparés et, ensemble, ils ont produit un livre comportant les photos et les noms des personnes portées disparues.