Kenya : le CICR déplore les déclarations publiques faites par la police sur le rapport confidentiel de l'institution au sujet du mont Elgon

22-09-2008 Interview

Au Kenya, la police a publié un rapport sur l'enquête qu'elle a menée au sujet de la conduite des forces gouvernementales lors des opérations déployées dans la région du mont Elgon. Disponible sur Internet, le rapport fait référence aux conclusions de plusieurs organisations, notamment du CICR, et met en doute leur crédibilité. Daniel Duvillard, chef des opérations du CICR pour l'Afrique de l'Est, explique pourquoi l'institution insiste sur la confidentialité de ses rapports.

     

    ©ICRC      
   
    Daniel Duvillard      
         

  Quelle est la réaction du CICR face au rapport que la police a publié sur son enquête ?  

     

Le CICR déplore les références que la police kényane a faites publiquement – sans son consentement – aux conclusions de l'évaluation qu’il a menée sur la situation humanitaire dans le mont Elgon. Conformément à sa pratique habituelle, le CICR a soumis confidentiellement ses observations aux autorités kényanes, directement, sans l'intervention d'une tierce partie ; il va de soi que l'institution ne communique pas ses conclusions à des tiers. Le CICR attend des autorités auxquelles il soumet ses rapports qu'elles s'abstiennent de rendre publiques les informations confidentielles qui leur sont confiées, à moins d'en avoir reçu l'autorisation expresse. 

  Quelle est la crédibilité des rapports du CICR ?  

     

Le CICR ne doute pas de la crédibilité des rapports qu'il soumet aux autorités, lesquels reposent sur un excellent travail de documentation. L'institution reste déterminée à poursuivre son dialogue confidentiel avec les autorités kényanes, car c'est pour elle la manière la plus efficace de remplir son mandat humanitaire. 

  Quelles sont les activités que le CICR déploie actuellement dans le mont Elgon ?  

     

Depuis février 2008, le CICR fournit des vivres à plus de 12 000 familles déplacées par l'intermédiaire de la Croix-Rouge du Kenya, qui les distribue. Tous les mois, chaque famille reçoit 37,5 kilos de farine de maïs, 12,5 kilos de haricots, 5 litres d'huile et 0,5 kilo de sel. Cette distribution prendra fin en octobre.

Entre février et mars de cette année, le CICR a fourni des semences et des outils à quelque 35 000 personnes déplacées, également par l'intermédiaire de la Croix-Rouge du Kenya. 

Le CICR a aussi fait don de médicaments et de matériel médical en quantité suffisante pour traiter 2000 patients. Il a en outre apporté son soutien à la Croix-Rouge du Kenya pour l'évacuation vers les hôpitaux de la région des blessés qui ne peuvent pas être soignés sur place en mettant à disposition de l'essence pour les ambulances, et a aidé à rétablir les liens familiaux entre les membres des familles séparées en raison des troubles internes.

     

     

  Pour de plus amples informations sur la politique de confidentialité du CICR, veuillez vous reporter à la récente   interview     sur le sujet.