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Timor oriental: hôpital de Dili, 1999-2001

31-08-2002 Point sur les activités

Résumé d'un rapport spécial sur la remise sur pied de l'hôpital général de Dili et les activités menées par le CICR, puis sa remise aux autorités locales.

     

 

En moins d’un an, l’Hôpital général de Dili est devenu le principal centre médical du Timor oriental, où environ 200 patients externes bénéficient chaque semaine de soins spécialisés en chirurgie, obstétrique, pédiatrie et autres soins. Au total, de septembre 1999 à juin 2001, l’hôpital, qui compte 226 lits, a pris en charge 144 630 patients (133 339 patients externes et 11 291 patients hospitalisés), et 3 882 interventions chirurgicales y ont été pratiquées.

Ce rapport spécial revient sur l’action du CICR au Timor oriental durant cette pé riode. Outre le fait qu’il décrit la réhabilitation de l’hôpital et les soins qui y sont prodigués, il examine spécifiquement la relation de complémentarité entre les diverses activités du CICR dans les domaines de la protection et de l’assistance, en insérant l’expérience de l’institution à l’hôpital de Dili dans un modèle de protection théorique mis au point ces dernières années dans le cadre de plusieurs ateliers interorganisations organisés par le CICR. Ce modèle précise les liens existant entre divers types d’activités, que leur objectif soit de sauver des vies en pleine crise, de remettre en état des infrastructures une fois la phase d’urgence initiale terminée ou de créer le cadre nécessaire qui soutiendra les efforts déployés à long terme. C’est aussi un instrument utile pour comprendre les rôles complémentaires des diverses organisations humanitaires concernées et la coordination requise pour garantir cette complémentarité.

L’action du CICR à l’Hôpital général de Dili a commencé en septembre 1999 avec la mise en place d’une structure hospitalière centrale d’urgence destinée à la population du Timor oriental, suite aux violents événements de l’été cette année-là. C‘était la première fois que le CICR était impliqué dans la gestion d’un hôpital général qui – contrairement aux hôpitaux de campagne installés en Afghanistan et au Soudan, par exemple – disposait d’unités de pédiatrie, d’obstétrique et de médecine générale et ne se limitait pas exclusivement à la chirurgie de guerre et aux soins apportés aux blessés de guerre. En l’absence de toute autorité nationale ou locale, la gestion de l’hôpital a été entièrement assurée par le CICR jusqu’à ce qu’elle soit transférée, 22 mois plus tard, au Département des services de santé du Timor oriental, qui venait d’être créé. Il reste l’hôpital central principal pour la population du Timor oriental, qui est devenu un pays indépendant en mai 2002.

Comme le CICR était présent dans le pays depuis 1975, des con tacts avaient déjà été créés avec la population et les autorités bien avant la crise. Ces contacts ont été essentiels pour obtenir la protection et les garanties de sécurité nécessaires permettant de gérer l’hôpital et de résoudre un certain nombre de problèmes. Un dialogue ouvert a aidé à gagner la confiance de la population locale, et la coopération avec les ONG et les institutions des Nations Unies – l’OMS en particulier – a été fondamentale pour maintenir une synergie tout en répondant aux besoins urgents. Le CICR a rapidement eu recours à ses propres avions, bateaux et camions, ce qui lui a permis de résoudre les problèmes de transport et lui a donné la souplesse opérationnelle requise, tant durant les premières phases de la crise que lors de la réhabilitation ultérieure de l’hôpital. L’institution a en outre envoyé sur place des expatriés expérimentés dont les compétences diverses se sont révélées extrêmement précieuses.

La planification à long terme a représenté une part importante de la stratégie globale du CICR. Dès le départ, son intention était de transférer la responsabilité de l’hôpital à un partenaire local, raison pour laquelle l’accent a été mis sur la formation, la maintenance, le renforcement des capacités et la viabilité. En outre, la nécessité, au début de la crise, d’agir dans une absence totale d’autorités a fait que de nombreuses procédures ont dû être créées de toutes pièces et que les critères de durabilité ont dû être soigneusement évalués. L’un dans l’autre, l’action du CICR à l’Hôpital général de Dili a eu un impact significatif. Bon nombre des outils utilisés par le CICR pour la gestion des patients et de l'hôpital, tels que les lignes directrices relatives aux soins infirmiers, les formulaires d’hospitalisation, les méthodes d’administration du personnel et les principes généraux de gestion des ressources humaines ont finalement été adoptés par le Département des services de santé comme étant les pratiques d’usage au Timor oriental, où ils sont d’ail leurs encore utilisés actuellement.