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Libéria : activités du CICR de janvier à mai 2003

24-06-2003 Point sur les activités

La flambée de violence de début juin autour de la capitale du Libéria, Monrovia, a mis en évidence une nouvelle fois l’insécurité chronique qui règne dans cet État d’Afrique de l’Ouest. Depuis 1990, le CICR est présent dans le pays, où il mène de nombreuses activités en faveur des victimes du conflit.

  Au Libéria, les activités du CICR portent principalement sur quatre domaines : la protection des civils et des personnes privées de liberté et le rétablissement des liens familiaux ; les soins médicaux aux blessés de guerre ; l’assistance aux personnes déplacées à l’intérieur du pays ainsi qu'aux aux résidants vulnérables, et la diffusion du droit international humanitaire. Certaines de ces activités sont menées en coopération avec la Croix-Rouge nationale du Libéria.  

     

  L’insécurité chronique régnant dans le pays a limité l’accès aux régions les plus touchées : les activités sont actuellement restreintes à quatre des 15 comtés du Libéria, soit 20 % du pays.  

     

  Protection : personnes incarcérées  

     

  Le CICR visite régulièrement des détenus de sécurité relevant de la compétence de la   National Security Agency   , du   National Bureau of Investigation   , du siège de la police nationale, de la police militaire du BTC et du centre de détention militaire "Post Stockade" du BTC, ainsi que dans les prisons centrales de Monrovia, Kakata et Buchanan.  

     

  Protection : civils  

     

  Les délégués visitent régulièrement les camps de personnes déplacées situés à la périphérie de Monrovia pour enregistrer des informations au sujet de violations présumées du droit international humanitaire. Chaque jour, des personnes déplacées depuis peu arrivent des zones touchées par le conflit et les délégués peuvent ainsi obtenir des informations sur des régions auxquelles les organisations humanitaires n’ont pas accès.  

     

  Protection : rétablissement des liens familiaux  

       

  •   Familles séparées : en coopération avec la Croix-Rouge nationale du Libéria, 3 619 messages Croix-Rouge ont été échangés entre des membres de familles dispersées par le conflit.  

  •   Enfants non accompagnés : le CICR traite 1 468 cas d’enfants libériens non accompagnés enregistrés dans des camps de réfugiés en Sierra Leone, Côte d’Ivoire et Guinée. Les proches de plus de 800 enfants ont été retrouvés grâce aux affiches placardées dans les camps de déplacés, ainsi que dans des bâtiments communautaires et des lieux publics ; à fin mai, 48 enfants libériens avaient été réunis avec leurs parents ou d’autres proches.  

     

  Assistance : sécurité économique  

     

 


Monrovia, Blamacee, Camp du CICR pour les personnes déplacées.
12/03 réf. lr-e-00023
 

              Les activités relatives à la sécurité économique visent essentiellement à aider, dans quatre comtés – Bong, Gran Bassa, Margibi et Montserrado – environ 150 000 personnes déplacées, auxquelles sont fournis des produits non alimentaires et des matériaux pour la construction d’abris. Depuis janvier 2003, environ 10 000 bâches, 33 000 couvertures, 9 500 assortiments d’ustensiles de cuisines ainsi que du savon, des seaux, des moustiquaires, des nattes et des vêtements ont été distribués.  

     

  Le CICR a commencé d'aménager un nouveau camp à Tumutu, dans le comté de Bong.  

     

  Dans les comtés susmentionnés, les communautés résidantes et les personnes déplacées bénéficient des programmes d’assistance agricole du CICR : défrichement de terres pour la culture, potagers, plantation et entretien. Plus de 26 500 tonnes de semences ainsi que des outils ont été distribués.  

     

  Assistance : santé  

     

  En raison des problèmes de sécurité, la plupart des principaux hôpitaux, cliniques et centres de soins restent fermés. Le CICR soutient avant tout les hôpitaux gouvernementaux qui soignent tant les blessés de guerre que la population civile en général, ainsi qu’une clinique privée qui vient en aide aux personnes déplacées.  

     

  L’hôpital J.F. Kennedy (capacité : 135 lits), qui reçoit le soutien du CICR, est la seule structure chirurgicale en état de fonctionnement dans la capitale, Monrovia. Deux équipes de chirurgie traitent les blessés de guerre et d’autres cas urgents.  

     

  À l'hôpital de Bong Mines, le seul hôpital central du comté de Bong, les services de soins ambulatoires et d'hospitalisation soignent les déplacés et la population résidante (population cible de quelque 48 000 personnes). Le CICR fournit des soins médicaux gratuits aux personnes touchées par le conflit (près de la moitié des patients traités) et aide l’hôpital en fournissant des médicaments et en formant le personnel.  

     

 


Monrovia, Blamacee, 12/03. Camp du CICR pour les personnes déplacées. Un docteur local examine un enfant.
12/03 réf. lr-e-00021
 

                  Dans le centre médical de Blamacee (comté de Montserrado), le CICR dispense des soins préventifs et curatifs aux personnes déplacées des camps de Blamacee et de Plumkor ainsi qu’à la population locale.  

     

  Tant à l’hôpital de Bong Mines qu'au centre médical de Blamacee, en outre, le CICR forme le personnel afin qu’il puisse procéder au tri des patients entrants et faire des pansements.  

     

  L ‘hôpital de l'Oriental Timber Company à Buchanan a reçu un assortiment de fournitures médicales essentielles pour traiter les blessés de guerre.  

     

  Assistance : eau et habitat  

     

  Les programmes d’assistance eau et habitat sont destinés à la population résidante des orphelinats, des prisons et des quartiers d’habitation de Monrovia. Ils comprennent notamment la construction de 24 points de distribution d’eau potable, la rénovation de 90 puits et de 24 latrines permanentes ainsi que la remise en état de pompes à main.  

     

  Dans les camps de Montserrado, Margibi et Bong, des centaines de latrines ainsi que des bornes-fontaines, des douches et des fosses à ordures ont été mises en place. L’eau y a été acheminée par camion.  

     

  La maintenance de ces installations est assurée en coopération avec la Croix-Rouge nationale du Libéria, dont des volontaires gèrent les programmes de santé et d’hygiène dans les camps.  

     

  Promotion du droit international humanitaire  

     

  Des ateliers de droit international humanitaire sont organisés pour les officiers des forces armées du Libéria, de l’unité anti-terroriste, des services spéciaux de sécurité, de la police nationale libérienne et de la police portuaire.  

     

  En coordination avec les commandants des postes de contrôle, le CICR tient de brèves séances d’information à l'intention de leurs hommes. L'objectif visé est de faciliter son action en expliquant la nature, la mission et le fonctionnement de l'institution. Une information est en outre dispensée dans les domaines des premiers secours et de la sensibilisation aux dangers du VIH/sida.  

     

  Par ailleurs, le CICR organise des briefings réguliers pour les fonctionnaires des principaux ministères chargés des questions de sécurité.  

     

  Coopération avec la Société nationale  

     

  Les activités de coopération visent à renforcer la capacité de la Société nationale à fournir des services humanitaires aux victimes de conflits armés, et ce dans les domaines de l'assistance (préparation et intervention), du rétablissement des liens familiaux et de la promotion du droit international humanitaire et des principes fondamentaux de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.  

     

  La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est chargée du développement institutionnel et opérationnel du siège et des 15 sections de la Société nationale.