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L’Iran et le CICR font le point sur la question des prisonniers de guerre du conflit Irak/Iran de 1980 – 1988

02-03-2004 Communiqué de presse 04/26

Téhéran/CICR – Le délégué général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Balthasar Staehelin, vient d’achever une visite en République islamique d’Iran, où il s’est entretenu avec de hauts responsables sur les questions encore en suspens au sujet des prisonniers de guerre capturés pendant le conflit de 1980-1988.

Les deux parties ont fait le bilan des activités passées et ont examiné les aspects non encore résolus de la question des prisonniers de guerre capturés pendant la guerre. Depuis 1980, 56 712 prisonniers de guerre irakiens ont été rapatriés d’Iran sous les auspices du CICR, pour retrouver leur famille. Parmi eux, 2 762 ont été rapatriés de 1980 à 1989 ; 40 935 en 1990 ; 2 376 de 1991 à 1997 ; 5 584 en avril 1998 ; et 5 055 de juin 1998 à mai 2003.

Le 23 juin 2003, l’Iran a officiellement informé le CICR qu’il n’y avait plus de prisonniers de guerre irakiens internés sur son territoire.

En juin 1998, l’Iran et le CICR ont adopté des mesures pour régler la question des prisonniers de guerre irakiens libérés par l’Iran qui ont décidé de ne pas retourner dans leur pays d’origine. Les autorités iraniennes ont invité ces personnes, par le biais de d’annonces publiques réitérées, à prendre contact avec le CICR. À ce jour, 7 521 prisonniers de guerre irakiens libérés ont répondu à cet appel et se sont entretenus, dans plusieurs villes, avec des délégués du CICR. Aucun n’a exprimé le souhait d’être rapatrié en Irak.

Au cours des discussions, qui se sont déroulées à Téhéran, la délégation du CICR conduite par M. Staehelin et l’Iran ont convenu d’un mécanisme officiel d’échange d’informations devant permettre de résoudre les cas des prisonniers de guerre irakiens libérés par l’Iran qui n’ont pas encore pris contact avec le CICR. On espère pouvoir ainsi fournir des réponses aux familles concernées.

Le CICR a également fait savoir aux autorités iraniennes qu’il p oursuivrait ses démarches en faveur des prisonniers de guerre iraniens attestés ou présumés, et qu’il s’efforcerait de mettre en place, avec les autorités compétentes en Irak, un mécanisme approprié pour résoudre ces cas.

Les cas suivants de prisonniers de guerre sont toujours non résolus :

– 1 093 Irakiens précédemment enregistrés par le CICR comme prisonniers de guerre, qui ont été libérés en Iran selon les autorités iraniennes. Des entretiens ont eu lieu avec 359 d’entre eux en 1990/1991 pour vérifier s’ils désiraient ou non être rapatriés, mais ne peuvent être considérés comme exhaustifs. Par ailleurs, 265 autres cas concernent des prisonniers de guerre irakiens présumés, qui ne sont connus du CICR qu’à travers des messages Croix-Rouge.

– Huit Iraniens enregistrés par le CICR comme prisonniers de guerre et 367 prisonniers de guerre iraniens présumés, dont le CICR a appris l’existence pendant la guerre, sur la base de témoignages d’autres prisonniers. Les autorités irakiennes anciennement au pouvoir ont déclaré qu’il n’y avait plus de prisonniers de guerre iraniens internés en Irak.

Le CICR est disposé à soutenir les efforts déployés par l’Irak et l’Iran pour fournir des réponses quant au sort de ces prisonniers de guerre – attestés ou présumés –, comme l’exige la IIIe Convention de Genève. Il espère que ces informations aideront les familles qui, dans les deux pays, sont anxieuses de connaître le sort de leurs proches.

Le CICR encourage en outre les deux pays à continuer de travailler à résoudre d’autres problèmes humanitaires importants découlant de la guerre Irak/Iran, comme celui des personnes portées disparues. L’institution s’emploiera à aider les deux pays dans ce domaine.

Au cours de son séjour d’une semaine en Iran, M. Staehelin s’est également rendu au siège de la Société du Croissant-Rouge iranie n, dont il a rencontré le président, le Dr Ahmad Ali Noorbala. Le désir mutuel de renforcer et d’élargir les relations de partenariat et de coopération entre les deux institutions a été au centre des discussions.

  Informations complémentaires :  

  Nada Doumani, CICR Amman, tél. : +1 914 360 94 73 ou +962 77 399 614  

  Marvam Kashefi, CICR Téhéran, tél. : +98 912 302 02 97