Page archivée: peut contenir des informations obsolètes

Congo : un message Croix-Rouge ramène à la vie un mari disparu

01-12-2005 Éclairage

Pendant les affrontements armés qui ont secoué en octobre 2005 le quartier Bacongo au sud de Brazzaville, des résidents ont fui la violence ou ont été arrêtés. Paulette, une habitante d’un village du district de Kindamba, était depuis lors sans nouvelles de son mari.

 

© CICR Brazzaville 
   
Les messages Croix-Rouge contiennent des nouvelles à caractère strictement familial. 
        Très vite, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) visite les personnes arrêtées pendant cette période afin de s’assurer que leurs conditions de détention répondent aux normes internationales. Au Congo, l'organisation visite régulièrement les lieux de détention sur la base d’un accord signé en 1999 avec les autorités gouvernementales.

C’est au cours d’une de ces visites que des délégués du CICR ont retrouvé le mari de Paulette, qui avait été arrêté et placé en détention. Afin de rétablir le contact entre les époux, les délégués ont proposé au détenu de rédiger un message Croix-Rouge (MCR) adressé à sa femme. Les MCR ne contienn ent que des nouvelles à caractère familial. Au Congo, ils sont collectés, acheminés et distribués par le CICR.

Lorsque deux collaborateurs du CICR se sont rendus au domicile de Paulette le mois suivant dans le Pool pour lui apporter le message, celle-ci s’était déjà rasée la tête et avait entamé la période de deuil comme le veut la coutume. L'incrédulité des premiers instants passée, la joie s'est emparée de toute la famille présente venue soutenir l’éplorée. Paulette a aussitôt répondu au message de son mari et espère pouvoir effectuer le voyage jusqu’à Brazzaville afin de lui rendre visite.

La nouvelle a ensuite été communiquée à la seconde épouse, Louise, qui, dans la foulée, écrit un MCR à son époux emprisonné. La réponse du mari est apportée fin novembre dans une maternité de l’hôpital de Kindamba où Louise venait juste d’accoucher d’une petite fille. «J’ai rêvé de ce message la nuit dernière, je l’attendais» a confié la jeune mère, le visage radieux.

Des familles éparpillées, des enfants livrés à eux-mêmes, des parents emprisonnés, morts ou dont on est sans nouvelles, ce sont les épreuves qu'engendrent guerres et troubles internes. Savoir ce qu'il est advenu de ses proches est un droit reconnu par le droit international humanitaire. Depuis plus d'un siècle, le CICR, dont le mandat est de protéger et d'assister les victimes de conflits armés, arrive parfois à redonner espoir aux familles dont certains membres sont portés disparus.