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Géorgie / Abkhazie : aider les personnes à gagner leur vie

07-04-2005 Éclairage

La coiffeuse

Dix ans après le conflit entre la Géorgie et la région séparatiste d'Abkhazie, plusieurs milliers de personnes restent tributaires de l'aide alimentaire du CICR en dépit de l'amélioration de la situation économique.

Afin d'aider certaines d'entre elles à recouvrer leur capacité à gagner leur vie, le CICR a lancé à la fin de 2004 des initiatives microéconomiques à l'intention des personnes jugées capables d'en bénéficier. 

De nombreuses familles sont maintenant sur le point de redevenir autosuffisantes grâce à ces programmes « agriculture, commerce, artisanat » (programmes ATC).

Vous trouverez ci-après quelques exemples de personnes qui ont bénéficié de ce programme pour retrouver une vie normale.


        La coiffeuse

Kristina a 19 ans. Ses parents sont morts. Elle vit avec ses deux jeunes soeurs dans une pièce mise à disposition par les autorités dans l'hôpital local pour enfants. Elles reçoivent l'aide alimentaire du CICR depuis plusieurs années.

Comme les soeurs de Kristina vont encore à l'école, c'est Kristina qui assume le rôle de père de famille. Elle a récemment commencé à travailler comme coiffeuse dans un kiosque proche du marché central. Une collègue, Natacha, lui enseigne les rudiments nécessaires et elle dispose des instruments requis grâce à une subvention allouée par le CICR.

Kristina a appris l'existence du programme ATC du CICR en novembre 2004 et a demandé à en bénéficier. Les évaluateurs du CICR se sont rendus chez elle pour juger de sa motivation et voir si elle pouvait faire carrière en tant que coiffeuse. Ayant jugé qu'elle serait capable de gagner ainsi sa vie, le CICR a approuvé l'attribution d'une subvention.

À la fin de 2004, Kristina a reçu le matériel nécessaire. Elle travaille aujourd'hui dans deux salons dont la clientèle ne cesse de grandir. Kristina devient indépendante et construit son propre avenir. La famille n'aura bientôt plus besoin de l'aide alimentaire du CICR.



La chef pâtissière

               

La chef pâtissière

Nonna a 41 ans, elle est veuve et est à la tête d'un ménage de cinq personnes. Un fils est à l'armée mais ses autres enfants sont encore à l'école.

Cette femme énergique travaillait auparavant quelques jours par semaine au marché local. Elle ne possède ni terre ni autre source de revenu.

Ayant entendu parler du programme ATC du CICR, elle a demandé à en bénéficier pour lancer une petite affaire de production de pâtisseries, de gâteaux et de biscuits. Au cours de l'interview avec l'équipe d'évaluation du CICR, elle a expliqué comment elle avait l'intention de commercialiser le produit et de devenir autosuffisante.

Nonna a commencé à travailler avec un four électrique, un petit congélateur et des matières premières reçues du CICR : elle a pu contribuer au projet en fournissant notamment un mixeur et des moules à pâtisserie.

Aujourd'hui, elle apporte les gâteaux et les pâtisseries au marché, accepte des commandes pour des occasions spéciales et a décroché un contrat de rêve avec un grand hôtel de la ville touristique de Pitsunda.

Nonna peut enfin voir la lumière au fond du tunnel et elle est heureuse de retrouver son indépendance.



Le cultivateur de pommes de terre

       

  Le cultivateur de pommes de terre  

Igor a 47 ans et vit avec sa femme, ses cinq filles et son fils. La plupart de ses enfants sont encore à l'école.

Igor est partiellement handicapé car il a perdu quatre doigts à chaque main. Pourtant, il cultive, en partenariat avec sa femme, un lopin de terre bien entretenu avec des poules et des arbres fruitiers.

Il a demandé à bénéficier d'une subvention au titre du programme ATC pour cultiver des pommes de terre. Il a expliqué aux évaluateurs du CICR que le sol était riche, il les a convaincus de ses compétences d'agriculteur et leur a même montré le fumier qui fertiliserait la culture.

Igor a mené son travail a bien. Au début de l'année, le CICR lui a fourni 600 kilogrammes de semences de pommes de terre, des engrais supplémentaires et des pesticides.

Pour l'instant, le temps est clément et la culture pousse bien. Igor a l'intention de vendre les pommes de terre afin de nourrir sa famille, ce qui remplacera l'assistance alimentaire du CICR. Il achètera également des instruments, des semences et peut-être même aussi une brouette.



La couturière

       

  La couturière  

Belitta, 47 ans, est veuve, elle a deu x filles et un fils. Avant, elle gagnait sa vie en tricotant des pull-overs et d'autres habits mais elle a été contrainte de vendre sa machine à coudre lorsque son mari est tombé malade et a dû se faire opérer. Récemment, elle a demandé à bénéficier d'une petite subvention au titre du programme ATC du CICR afin de recommencer à confectionner des habits pour bébés et petits enfants.

Elle a raconté au CICR comment elle avait l'intention de les vendre par l'intermédiaire de son réseau de famille et d'amis, ainsi qu'aux touristes qui commencent lentement à retourner dans le pays. Cela deviendra une vraie affaire de famille car sa fille de 18 ans et sa mère sont elles aussi intéressées à y participer.

À la fin de l'année dernière, Belitta a recu une machine à coudre et des tissus dont du coton, de la flanèle et de la broderie décorative.

Grâce à cette initiative, toute la famille pourra connaître un avenir meilleur.



L'artiste

       

  L'artiste  

Avant le conflit entre la Géorgie et la république séparatiste d'Abkhazie, Mikhail travaillait comme artiste peintre dans le port romantique de Soukhoumi et aux alentours.

À la fin de la guerre, il a continué à vendre ses peintures mais ne pouvait peindre de nouveaux tableaux, n'ayant plus les moyens de s'acheter de la peinture, de la toile ou des cadres. Comme beaucoup d'autres personnes en Géorgie, ses économies ont tari très rapidement.

L'hiver dernier, il a demandé de l'aide au CICR pour pouvoir exposer une collection de tableaux en été. Son projet a été approuvé et Mikhail a reçu de la peinture et des toiles pour plus de 30 tableaux ainsi que du bois pour les encadrer.

Aujourd'hui, Mikhail expose et vend ses tableaux aux touristes qui reviennent lentement à Soukhoumi.

« Un artiste ne travaille pas seulement pour de l'argent » dit Mikhaïl, « son âme doit pouvoir s'exprimer. Le CICR m'a aidé à m'exprimer et à gagner ma vie.»



Le pêcheur

       

  Le pêcheur  

Dimitri est orphelin tout comme ses deux soeurs, Lika e t Gala. Ils vivent à Gribeshok, un petit village de pêcheurs niché entre les montagnes et la mer Noire près de la ville de Gagra.

À la fin de la guerre en 1993, ils se sont trouvés dans une situation financière difficile.

Au début, Dimitri travaillait occasionnellement avec des pêcheurs du village et arrivait parfois à acheter le surplus de la prise pour la vendre à d'autres sur la route vers Psou et Sotchi.

Ce n'est pas la volonté qui lui faisait défaut, il ne disposait pas des fonds nécessaires pour s'établir. Dans le cadre du programme ATC, Dimitri a demandé au CICR de lui acheter un filet pour pêcher.

Sa demande ayant été approuvée, Dimitri a commencé à pêcher avec son propre filet et à partager la prise avec le propriétaire du bateau qu'il utilise. Ses sœurs vendent la pêche aux automobilistes et elles on maintenant une bonne clientèle

Un simple filet de pêcheur a permis à la famille de se débrouiller.



L'éleveuse

       

  L'éleveuse  

Olga, une veuve de 79 ans, est une Grecque éne rgique. Ses filles ont fui la Géorgie lorsque le conflit a éclaté tandis qu'Olga est restée.

Ancienne enseignante, elle a demandé à bénéficier d'une subvention au titre du programme ATC pour acheter une vache. Elle a aussi acheté une génisse et une autre vache à un voisin. Aujourd'hui, les deux vaches sont sur le point de vêler.

Olga souhaite produire du lait et du fromage pour avoir un revenu stable lorsqu'elle n'aura plus droit, l'année prochaine, à l'aide alimentaire du CICR. Un voisin l'autorise à faire pâturer ses animaux dans son champ, un ami et son fils mettent aussi de l'herbe fraîche à disposition des animaux.

Avec l'aide du CICR et de la communauté avoisinante, Olga est sur le point d'avoir un revenu stable.



Le bûcheron

       

  Le bûcheron  

Âgé de 70 ans, Igor était un bon bûcheron avant le conflit. Son outil préféré était une scie à chaîne russe appelée « droujba » (amitié).

Après la guerre, Igor a perdu progressivement la vue. Sa famille et lui-même devinrent tributaires de l'aide alimentaire du CICR. La famille a demandé à bénéficier d'une subvention au titre du programme ATC pour acheter une scie à chaîne.

Le fils d'Igor était prêt à suivre les traces de son père et à soutenir sa famille en faisant du commerce en tant que bûcheron.

En mars 2005, Igor a reçu la nouvelle scie. Il a passé ses mains sur la scie et a été tout heureux de découvrir que c'était une scie « droujba ».

Aujourd'hui, le fils d'Igor travaille et gagne beaucoup plus qu'il ne le faut pour couvrir les dépenses alimentaires de la famille.