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TV news footage - Cisjordanie : les restrictions israéliennes coupent les Palestiniens de leurs terres

17-02-2010 Images pour les TV

Pour de nombreux Palestiniens de Cisjordanie occupée, essayer seulement de vivre une vie normale reste une lutte au quotidien. Les communautés les plus touchées sont celles qui habitent près des colonies ou de la barrière de Cisjordanie, dans la zone sous contrôle israélien total – administratif et militaire – appelée « zone C » (soit plus de 50 % de la Cisjordanie), où les restrictions imposées par Israël empêchent souvent la population de mener une existence normale et digne.

REPORTAGE CICR À L'USAGE DES TÉLÉVISIONS – ISRAËL / CISJORDANIE

     
     
   
    Reportage TV transmis :

    Associated Press Global Video Wire (AP/GVW)

    17 février, 9h15 - 9h30 GMT ; rediffusion 14h15 - 14h30 GMT

    Eurovision ENS
    17 février, 11h45 GMT (provisoire)    
   

     
             

Date, lieu : janvier 2010 / Cisjordanie, districts de Jénine et Naplouse

Longueur : 10'00 "

Format : 16:9 anamorphique

Production : Didier Revol / Anne Sophie Bonefeld

Caméraman : Sébastien Moret

Montage : Aurore Vervaeke

Son : anglais, arabe

Droits : CICR accès libre

Réf. CIC R : V F CR-F-01048

Pour de nombreux Palestiniens de Cisjordanie occupée, essayer seulement de vivre une vie normale reste une lutte au quotidien. Les communautés les plus touchées sont celles qui habitent près des colonies ou de la barrière de Cisjordanie, dans la zone sous contrôle israélien total – administratif et militaire – appelée « zone C » (soit plus de 50 % de la Cisjordanie), où les restrictions imposées par Israël empêchent souvent la population de mener une existence normale et digne.

Dans certaines parties de la Cisjordanie, on voit sur presque chaque crête une colonie dotée de sa propre route d’accès, entourée d’une solide clôture et protégée par des points de contrôle et des patrouilles militaires. Depuis les deux Intifada, les Forces de défense israéliennes ont imposé aux Palestiniens vivant aux alentours des colonies un ensemble de restrictions qui, par exemple, empêchent certains agriculteurs d’accéder à leurs terres. De nombreux obstacles physiques, tels que barrière de Cisjordanie, postes de contrôle, monticules de terre et clôtures, forcent les gens à faire de longs détours pour effectuer leurs trajets quotidiens et les coupent de leur famille et de leurs amis.

En outre, la violence dont font preuve les colons dissuade nombre de Palestiniens de se rendre sur leurs terres pour les cultiver ou y faire paître leurs moutons. Les conséquences sur les revenus de la population sont graves : les agriculteurs qui ne sont pas autorisés à accéder à leurs oliveraies plus d’une fois par an ont des récoltes inférieures de 80 % à celles que produisent des terrains similaires dont on s'occupe régulièrement toute l’année. Les bergers qui ne peuvent pas faire paître leurs moutons sur des terrains suffisamment grands sont obligés de vendre leurs animaux.

Les Palestiniens vivant dans la zone C sont également en butte à un autre problème crucial, le très faible nombre de permis de constru ire délivrés par les autorités israéliennes. Ce nombre a chuté ces dernières années à un niveau tellement bas que beaucoup d'habitants de la zone n’essaient même pas d’obtenir un permis. Ainsi, des familles qui s’agrandissent se construisent des maisons en violation de lois de planification urbaine draconiennes, et risquent de les voir détruites par les Forces de défense israéliennes. Les jeunes couples ne peuvent pas rester et travailler là où leurs familles ont vécu pendant des générations.

Malgré quelques améliorations observées dans l’économie locale – qui, dans une certaine mesure, résultent de la suppression de plusieurs postes de contrôle sur les routes principales menant à des villes comme Naplouse ou Jénine, et de l'assouplissement du passage par d'autres –, de nombreux Palestiniens sont bien loin de mener une vie normale.

Graciela Lopez, la coordonnatrice du CICR chargée des activités de protection en Israël et dans les territoires occupés, explique : « Des barrières invisibles sont créées par les actes de violence perpétrés par les colons {…}, qui empêchent les fermiers d’accéder à leurs terres {…}. D'autres sont créées par les difficultés administratives qui surgissent pour l’obtention de permis de construire ou pour le développement d'infrastructures essentielles dans certaines zones rurales. Les barrières invisibles peuvent aussi prendre la forme de zones militaires fermées ou de zones de tir où il est difficile de faire paître du bétail {…}. Tous ces facteurs combinés créent de véritables entraves pour les personnes qui vivent dans les zones rurales des territoires occupés. »

  SUJETS DE LA VIDÉO  

Famille Soufan, à Burin, près de la colonie d’Yitzhar (district de Naplouse)

La famille Soufan vit dans une maison isolée sur un flanc de colline couvert d’oliviers et d’arbres fruitiers. Le 7 janvier 2010, des colons installés dans la colonie surplombant ses champs ont coupé 20 oliviers et 3 figuiers sur une petite parcelle située près d’Yitzhar. Les Soufan ont été la cible répétée d’attaques violentes depuis le début de la deuxième Intifada. En 2002, des colons ont mis le feu à leur maison, et trois pièces ont été détruites dans l’incendie. « De temps en temps, des colons descendent de la colline et jettent des pierres contre notre maison. Ils cassent des fenêtres et blessent des gens », témoigne Hanan Soufan, qui est à la tête de cette famille de 16 personnes. Sur le toit, les panneaux solaires sont détruits. Hanan poursuit : « On a incendié deux de nos voitures, empoisonné nos moutons et volé un cheval … »

« Nous vivons continuellement dans la terreur. J'ai peur chaque fois que mes petits-enfants sortent jouer autour de la maison. Les enfants se mettent à crier et à pleurer quand ils entendent les colons. Est-ce que c'est une vie ? » La nuit, les membres de la famille veillent à tour de rôle, au cas où les colons viendraient les attaquer. Amis et parents n’osant plus venir leur rendre visite, les Soufan sont coupés de la communauté.

Comme si cette violence ne suffisait pas, la famille Soufan est empêchée d’accéder à ses propres terres et ne peut plus s’occuper de ses arbres ni faire paître ses moutons. « Le pâturage n’est qu’à 300 mètres de la maison, mais s'ils nous trouvent là-bas, les colons ou les Forces de défense israéliennes risquent de nous chasser », explique Ayman, l’un des fils de Hanan. Parce que ses pâturages sont réduits, il a dû vendre 130 moutons. Il ne lui en reste plus que 20. « C’est mieux que rien », dit-il ironiquement. Enfin, comme presque partout dans la “zone C”, aucune nouvelle construction n’est autorisée bien que la famille s’agrandisse. 

 

 

Famille E'beed, près de la colonie de Mevo Dotan (district de Jénine)

La famille E'beed compte 55 membres. Depuis le début des années 1950, elle vit à proximité de Mevo Dotan, près de Jénine ; la colonie a été construite des années après son arrivée. Pour accéder aux cinq maisons de la famille, il faut passer par un poste de contrôle qui garde l’entrée de la colonie. Le village le plus proche, Y'abad, est à 4 kilomètres, de l’autre côté du poste de contrôle, ce qui ne facilite pas les déplacements des E’beed – déplacements d'autant plus difficiles que les adultes ont l'interdiction d’utiliser la route menant à la colonie. Comme la famille n’a pas de documents officiels reconnus par les autorités israéliennes attestant qu'elle est propriétaire de ses terres, les Forces de défense israéliennes lui interdisent de construire une nouvelle maison ou même simplement d'entreprendre dans les bâtiments existants des travaux d'entretien qui attendent depuis longtemps et sont devenus urgents. L’une des maisons s’est déjà effondrée et les quatre autres sont inhabitables. Bien que la famille s’agrandisse, elle a de moins en moins de place disponible.

L’alimentation en électricité et en eau est un problème récurrent pour les E’beed, alors que les colons vivant à quelques centaines de mètres sont raccordés. Les deux seules solutions viables consistent à récupérer l’eau de pluie ou à se faire livrer de l’eau par camions, mais le transport d’eau absorbe 15 à 20 % de leurs revenus. Il y a bien une citerne d’eau de pluie sur leurs terres, mais elle ne fournit pas assez d’eau pour eux tous.

Il est également difficile aux E’beed d'obtenir des soins médicaux. Non seulement ils habitent un lieu isolé, mais encore ils ont du mal à atteindre le village le plus proche. Il y a deux ans, Manal E'beed (37 ans) a accouché de nuit dans une voiture au milieu d’un champ boueux alors qu’elle se rendait au centre de soins ; le p oste de contrôle était fermé et elle n’était pas autorisée à emprunter la route. Récemment, les autorités israéliennes ont décidé d’ouvrir ce poste de contrôle 24 heures sur 24.

Pour la vingtaine d'enfants et de jeunes gens de la famille, aller à l’école pose aussi un gros problème. Il n’existe pas de bus scolaires et ils doivent faire un détour à travers champs lorsque des patrouilles des Forces de défense israéliennes ou des colons les chassent de la route. Alors, ils arrivent en retard à l’école et manquent des examens. En outre, la pauvreté oblige de nombreux enfants à quitter l’école et à travailler pour aider leur famille.

Les E’beed sont devenus des réfugiés en 1948, et à ce titre ils reçoivent une assistance limitée de la part de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Il n’y a que peu de sources de revenus pour les quatre soutiens de famille : quelques oliviers, des journées de travail occasionnelles dans les ateliers de fabrication de charbon de bois situés à proximité, un peu de commerce de ferraille, etc. L’un des frères a décidé de s’installer dans le village : à cause des colons et des patrouilles des Forces de défense israéliennes, il ne se sentait pas en sécurité lorsqu’il marchait de nuit. 

  LISTE DES PLANS  

0:00 Vue de la barrière à Jérusalem-Est, à l’est de la ligne verte (donc en Cisjordanie)

0:05 Plan panoramique de la barrière du côté de Bethléem

0:11 Barrière coupant une route en deux

0:15 Femme sur son balcon près de la barrière à Bethléem

0:19 Gros plan sur l’inscription : Appel à l’humanité de derrière une clôture métallique

0:23 Divers plans d'une fem me Palestinienne passant le poste de contrôle dans la région de Qalqilia

0:53 Plan large de la colline où sont situés le village palestinien de Burin et la colonie voisine d’Yitzhar (sud de Naplouse)

0:57 Vue d'ensemble d’Yitzhar, colonie israélienne

1:01 Plan panoramique du champ situé près d’une maison palestinienne (Hanan Soufan, cheffe de famille)

1:12 Hanan Soufan sur son toit, regardant ses terres

1:22 Gros plan de Hanan

1:28 Tracteur en train de labourer

1:33 Interview de Hanan (arabe) :

  Je dors jusqu’à minuit. Après, c’est au tour de mes enfants. Nous avons peur qu’ils {les colons} descendent jusqu’à la maison et qu’ils y mettent le feu ou qu’ils enlèvent les portes. Je reste éveillée jusqu’à 4 heures du matin, ce qui veut dire que certains peuvent dormir et d’autres pas. Ici, les enfants sont terrifiés. Chaque fois qu’ils entendent les colons, ils se mettent à crier et à pleurer. Est-ce que ce n’est pas une honte que des enfants soient dans cet état ?  

2:05 Moutons paissant à l’intérieur des limites imposées par les colons sur les propres terres de Hanan

2:09 Interview de Hanan (arabe) :

  Nous ne pouvons pas aller plus haut que ce lopin de terre labouré. Là-haut, ils ont coupé 20 oliviers et 3 figuiers. Nous vivons dans la terreur. Nous ne pouvons pas monter là-haut.  

2:28 (Archives AP) Divers plans des oliviers et des figuiers coupés qui appartenaient à Hanan (apparaît à 2:36 et 2:45). Acte commis par des colons israéliens d’Yitzhar le 7 janvier 2010.

2:40 Soldats des Forces de défense israéliennes patrouillant la zone

2:50 Oliviers coupés

2:54 Divers plans de soldats des Forces de défense israéliennes s’interposant entre des agriculteurs palestiniens et des colons israéliens dans le village d’Immatin, à l’ouest de Naplouse (octobre 2009)

3:05 Colons israéliens avec des masques et des bâtons

3:08 Soldat des Forces de défense israéliennes et vieux paysan palestinien se disputant

3:13 Agriculteurs palestiniens tentant d’accéder à leurs terres (fin archives AP)

3:18 Plan moyen d’un champ d’oliviers, surplombé par la maison d’un colon

3:22 Hanan et l’un de ses fils donnant à manger à leurs moutons dans la bergerie

3:33 Gros plan des moutons

3:36 Enfants marchant auprès d’Ayman (autre fils d’Hanan). Des moutons suivent.

3:40 Gros plan des enfants et des moutons

3:45 Interview d’Ayman (arabe) :

  Bien sûr, la situation est extrêmement triste. À l’époque, je possédais 150 moutons, c’était un grand troupeau. Aujourd’hui, je n’en ai plus que 20. Ce n’est suffisant ni pour moi ni pour ma famille. 3:54 C’est mieux que rien, c’est comme d’être nourri au goutte-à-goutte. Comme vous le voyez, la situation est vraiment triste. Mais que pouvons-nous faire ? Que Dieu nous aide.  

4:09 Ayman s’éloignant avec les moutons

4:14 Interview de Tom Glue, coordonnateur de projet du CICR dans les territoires (anglais) :

  Cela va des arbres coupés, plus de 10 000 ces dernières années, aux cultures incendiées, avant la récolte évidemment. Ils envahissent même des villages, brûlent des voitures et des maisons. Parfois les Forces de défense israéliennes réagissent, mais souvent trop peu et trop tard.  

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4:43 Maisons de la famille E’beed, en contrebas de la colonie de Mevo Dotan (près de Jénine)

4:46 Vue générale de l’une des cinq maisons

4:50 Bus transportant des colons israéliens sur la même route qui mène au poste de contrôle

4:54 Véhicule des Forces de défense israéliennes sur la route exclusivement réservée aux colons

5:00 Personnes marchant au loin à travers des champs boueux pour rentrer chez elles (la route des colons est fermée au trafic palestinien)

5:04 Oiseaux en vol

5:08 Palestiniennes arrivant à la communauté à travers un champ (deux plans)

5:18 Khalid E'beed et des membres de sa famille près de leur puits, tirant de l’eau de la citerne (deux plans)

5:36 Khalid versant de l’eau dans un récipient en plastique bleu

¨

05:40 Homme montrant le système de collecte de l’eau de pluie

5:44 Khalid faisant le tour du propriétaire et entrant dans une des maisons

5:50 Femme préparant du café dans une cuisine rudimentaire

5:54 Khalid pénétrant plus loin dans la maison, montrant le mauvais état des fils électriques (deux plans)

6:00 Importante fissure dans le plafond

6:10 Plan extérieur de la maison

6:14 Interview de Khalid (arabe) :

  Nous avons construit des maisons, mais elles sont rudimentaires. Sans électricité ni eau courante. L’électricité est pourtant le nerf de la vie. Nous n’avons même pas une télévision. Nous sommes au 21e siècle, il y a de nouvelles technologies, et nous n’avons ni l’électricité ni l'eau. Nous n’avons pas assez de place dans nos maisons, mais, comme je l’ai déjà dit, nous devons payer le prix de notre résilience.  

6:45 Khalid dans la maison de sa belle-sœur, Manal E'beed

6:52 Manal préparant un repas au feu de bois

7:05 Gros plan sur son fils Abdallah, assis sur ses genoux

7:09 Interview de Manal (arabe) :

  Évidemment, quand j’ai quitté la maison, je pensais que j’allais accoucher dans des conditions normales, avec un médecin. Quand mon bébé est né dans la voiture, j’ai eu peur, pour moi-même et pour lui. J’étais paniquée, je ne savais pas si je pourrais le maintenir en vie. Et cela faisait des années que j’attendais cela. Est-ce que j’arriverais à temps chez le médecin ? Je ne savais pas. Il était interdit de prendre la route directe pour y aller.  

7:39 Shoroq E'beed (13 ans) faisant la vaisselle (deux plans)

7:57 Interview de Shoroq (arabe) :

  Je ne veux pas arrêter l’école, mais j'ai un dilemme. Si je ne vais plus à l’école, je connais les conséquences et quand je vois les autres élèves, je sais ce que je perdrais. C’est mieux pour mon avenir de continuer d’y aller. Je vois d’autres personnes, autre chose, je peux sortir. Nous recevons une éducation, nous apprenons des autres. Nous entendons l’opinion d’autres personnes. Il y a des différences entre ce que nous voyons ici et là-bas.  

     

8:33 Khalid allant vers le poste de contrôle avant le village de Y'abad

8:41 Khalid au poste de contrôle

8:55 Interview de Graciela Lopez, coordonnatrice Protection du CICR en Israël et dans les territoires occupés (anglais)

  Des barrières invisibles sont créées par les actes de violence des colons, qui empêchent les fermiers d’accéder à leurs terres voisines des colonies. D'autres sont créées par les difficultés administratives qui surgissent pour l’obtention de permis de construire ou pour le développement d'infrastructures essentielles dans certaines zones rurales. Ces facteurs combinés constituent de véritables entraves pour les personnes qui vivent dans les zones rurales des territoires occupés.  

9:26 Camion traversant le village palestinien d’Huwwara, au sud de Naplouse

9:33 Étal de fruits

9:37 Rue principale d’Huwwara

9:40 Enfants entrant dans une échoppe

9:45 Boucherie

9:49 Vue générale de la rue principale montrant une patrouille des Forces de défense israéliennes et la zone de la station d’essence

FIN 10.00

  Informations complémentaires :   

  Dorothea Krimitsas, CICR Genève, + 41 79 244 64 26  
 

  Anne Sophie Bonefeld, CICR Jérusalem, + 972 52 601 91 50  

  Pour plus d’informations sur les bandes et l’accès FTP au reportage,       adressez-vous à :  

  Didier Revol, CICR Genève, + 41 79 217 32 82  
     

  À partir du 1er mars 2010, s'adresser à: tel. ++41 22 730 34 43  

 
     

  • Copyright: ICRC
  • Durée: To be completed
  • Type de produit: Livre