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CICR – Bulletin n° 22 – Séisme en Asie du Sud

10-11-2005 Communiqué de presse

Quelques jours après le tremblement de terre en Asie du Sud, le CICR a émis un appel d'urgence pour récolter des fonds supplémentaires et concentre son action de secours sur la fourniture d'aide médicale, d'abris, d'eau et de nourriture aux victimes.

  Dernier rapport des activités du CICR sur le terrain  

  Plus de mille tonnes de secours distribués à au moins 61 000 victimes du séisme  

Grâce aux bonnes conditions climatiques et à l’état satisfaisant des routes, le cap des « mille tonnes » a été franchi. Au cours des seuls six derniers jours, les équipes du CICR à l’œuvre dans les vallées de la Neelum et de la Jhelum ont en effet pu acheminer plus de 550 tonnes d’assistance en faveur des bénéficiaires du district de Muzaffarabad, par voie de terre et par les airs. C’est ainsi que le volume total des secours fournis par le CICR atteint à ce jour 1 270 tonnes.

Ces chiffres corroborent les propos tenus en début de semaine par le président du CICR, qui déclarait, à son retour du Pakistan : « Si vous avez la volonté et les moyens nécessaires, vous pouvez réaliser un travail digne de ce nom ». M. Kellenberger a dit qu’il avait été frappé par l’ampleur des destructions, mais il a précisé que le CICR consacrait maintenant toute son énergie à sauver des vies plutôt qu’à éliminer les obstacles logistiques.

À ce jour, des 200 000 victimes du tremblement de terre auxquelles le CICR entend porter assistance avant la fin de l’année, plus de 61 000 ont déjà bénéficié de son aide. En tout, le CICR se propose d’assister près de 25% de la population du district de Muzaffarabad, qui comptait environ 900 000 âmes avant le séisme.

  Première « mission accomplie » à Rajkot  

Ces derniers jours, les hélicoptères du CICR ont achevé d’acheminer les secours destinés à Rajkot (vallée de la Neelum). Ces ultimes rotations leur ont également permis d’évacuer six blessés. Au terme de ces distributions de vivres et de matériel d’urgence pour la construction d’abris, 6 000 personnes au moins auront reçu plus de 219 tonnes de secours alimentaires (riz, pois cassés, sucre, ghee, thé et sel). Plus de 6 500 couvertures et 2 300 bâches goudronnées ont également été remises aux habitants de Rajkot, pour faire face à leurs besoins immédiats en matière d’abris.

Une deuxième répartition de secours comprenant notamment des vêtements chauds doit avoir lieu avant le début de l’hiver.

  La plupart des victimes du séisme évacuées  

Le nombre des évacuations médicales du CICR a diminué : il est maintenant inférieur à dix par jour, la plupart des victimes du tremblement de terre ayant déjà été évacuées. À ce jour, le CICR a évacué quelque 550 personnes des vallées de la Neelum et de la Jhelum, la plupart par hélicoptère. Chaque jour, plusieurs blessés n’ayant vu encore aucun médecin depuis le séisme, continuent à se présenter à l’unité de soins médicaux de base de l’institution.

À l’hôpital de campagne du CICR de Muzaffarabad, le nombre de patients s’est également stabilisé et se situe autour des 110, les nouveaux admis venant remplacer ceux qui sortent, dans une proportion similaire. Les équipes médicales des Croix-Rouges finlandaise et de Norvège ont pratiqué une cinquantaine d’opérations au cours des trois derniers jours.

  Situation précaire dans les camps de Muzaffarabad  

À Muzaffarabad, plusieurs camps ont émergé spontanément ça et là, les victimes du séisme ayant dressé leurs tentes sur les rares terrains plats disponibles que compte la ville. Si certaines organisations ont distribué des vivres et du matériel pour la construction d’abris, il  n’en demeure pas moins que les conditions sur le plan de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement y sont extrêmement précaires et qu’elles ont déjà entraîné des cas graves de diarrhée aqueuse et de déshydratation sévère. Le CICR est en contact avec les autorités locales, d’autres organisations internationales humanitaires et des organisations caritatives islamiques locales. Si nécessaire, il est disposé à fournir une assistance. Pour l’heure, à part des services dans le domaine du rétablissement des liens familiaux, le CICR n’est cependant pas actif dans ces camps.

  Chinari  

  Les besoins médicaux évoluent  

Aujourd’hui, à l’unité de soins de santé de base gérée par la Croix-Rouge du Japon à Chinari (vallée de la Jhelum), plus que 20 à 30% de la septantaine de patients recevant encore des soins chaque jour souffrent de maux directement liés au tremblement de terre. La plupart ne présentent que des blessures légères ou ont déjà été traités à une autre reprise depuis le séisme.

De nombreux patients sont maintenant traités pour infections respiratoires, diarrhée ou maladies chroniques telles qu’hypertension et diabète. Le docteur Takao Suzuki, responsable de l’équipe japonaise, d’expliquer : « Au Japon, pays sujet aux tremblements de terre, nous savons qu’il faut distinguer trois phases après un séisme : une première phase de gestion des cas requérant des interventions chirurgicales ; suivie d’une phase de fourniture de soins médicaux, au cours de laquelle il s’agit de faire face tant aux souffrances d’ordre psychologique qu’aux maladies contagieuses liées à la pénurie d’eau et d’abris, ainsi qu’aux conditions d’hygiènes précaires ; et finalement, une phase plus longue de reconstruction de tout le système de santé – comprenant le réaménagement des services de santé de base et du système d’aiguillage vers des hôpitaux secondaires et tertiaires, ainsi que la formation des personnels de santé. »

Le Dr. Suzuki et une partie de son équipe sont en train d’être relevés par des collègues fraîchement arrivés, après avoir travaillé sans répit depuis le 12 décembre, dans la vallée de Jhelum – à Chikar, où l’unité était installée dans un premier temps, et maintenant à Chinari. Au terme d’un mois de travail harassant, au cours duquel lui et son équipe ont traité plus de 700 blessés, le docteur fait le bilan en disant : « Travailler dans des conditions telles que celles-ci, sans électricité, en plein air et alors que le centre de soins de santé du village avait été détruit, a été pour nous un véritable défi. Nous sommes cependant très satisfaits de cette mission : il y avait tant de gens désespérés qui attendaient que nous leur venions en aide. »

  Des employés du ministère de la Santé rejoignent l’équipe japonaise  

Tandis qu’une nouvelle équipe médicale de la Croix-Rouge du Japon restera active à Chinari, des dispositions sont actuellement prises pour que l’unité de soins de santé de base soit petit à petit remise entre les mains des autorités locales. « Notre but est de nous assurer que les employés du centre de santé du gouvernement, détruit par le tremblement de terre, reprennent le relais le plus rapidement possible », a déclaré le Dr. Suzuki. Cinq d’entre eux ont déjà recommencé à travailler, tandis qu’un médecin, des infirmiers et des visiteuses sanitaires – spécialisées dans les soins aux femmes – doivent entrer en fonction dès que possible.

Afin de faciliter la communication au sein de l’équipe, Abida Rafi, titulaire d’une maîtrise en sciences pol itiques de la Punjab University de Lahore, fait office de traductrice. Elle vit à Chinari, où la maison familiale a été détruite dans le séisme. « C’était la plus belle maison de Chinari, et la mieux décorée », déplore-t-elle. « Il nous est très dur de vivre sous tente. Heureusement que je travaille : ça m’occupe et je n’ai pas le temps de penser à autre chose. En aidant les autres, je m’aide moi-même et, du même coup, je gagne un peu d’argent pour la reconstruction de notre maison. »

  Rétablissement progressif du système d’approvisionnement en eau et réouverture de la route  

Les travaux visant à mettre en place, en pompant l’eau de la rivière, un système provisoire d’approvisionnement en eau pour l’unité de soins médicaux et la population de Chinari, vont bon train. Le premier tronçon d’une conduite de plastique a été posé et un réservoir installé à mi-hauteur d’une falaise de 60 mètres. Parallèlement, deux ingénieurs du CICR travaillent, en collaboration avec des employés des services locaux des eaux, à rétablir le système d’adduction à partir d’une source située dans les montagnes. Ce qui a permis aux autorités de commencer à ravitailler en eau les habitants de la ville au moyen de camions-citernes.

La route menant à Chinari vient d’être rouverte. La vie reprend timidement dans la ville, au fur et à mesure que de petits commerces rouvrent leurs portes. La sinistre tâche de dégager les corps des décombres des bâtiments en ruine empêche toutefois tout retour à une vie normale.

  Le président du CICR, Jakob Kellenberger, réaffirme l'engagement de l'organisation  

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      à l’attention de : L. Berlemont

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