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Bulletin n° 24 – Séisme en Asie du Sud

28-11-2005 Communiqué de presse

Quelques jours après le tremblement de terre en Asie du Sud, le CICR a émis un appel d'urgence pour récolter des fonds supplémentaires et concentre son action de secours sur la fourniture d'aide médicale, d'abris, d'eau et de nourriture aux victimes.

  Dernier rapport des activités du CICR sur le terrain  

Le temps s’est couvert dans la nuit du samedi 26 novembre, et au matin, il pleuvait à verse. Le dimanche, il était impossible d’aller sur le terrain.

Il a donc fallu annuler plus de 30 missions par hélicoptère qui devaient apporter 100 tonnes de vivres et de matériel de construction d’abris en plusieurs endroits des vallées de la Neelum et de la Jhelum.

La pluie torrentielle a considérablement augmenté les risques de glissement de terrain, et tous les transports routiers ont été bloqués. Il a ainsi fallu suspendre la livraison de 50 tonnes de vivres qui devaient être acheminées par un convoi de 10 camions à Patti Awanan, à l’est de Muzaffarabad.

Aujourd’hui, le temps s'est amélioré. Le CICR espère reprendre ses vols mardi.

     

À ce jour, l’institution a distribué plus de 2 600 tonnes de secours à environ 150 000 personnes. Ces secours comprennent :

     

  • des articles non alimentaires : 149 000 couvertures, 45 400 bâches goudronnées et 5 200 tentes ;

  • des vivres : 900 tonnes de riz, 371 tonnes de pois cassés, 164 tonnes de beurre clarifié ( ghee ), 156 tonnes de sucre, 43 tonnes de thé et 22 tonnes de sel.

Pour une vue d’ensemble des activités menées jusqu’à présent par le CICR après le séisme, veuillez consulter le Bulletin n° 23 publié le 18 novembre.

     

  Une vue réaliste des prévisions pour l’hiver  

Beaucoup de choses ont été dites sur les difficultés auxquelles la population frappée par le séisme devra faire face pour surmonter l’hiver. Comme les délégués du CICR ont pu le comprendre en discutant avec des habitants des vallées reculées du district de Muzaffarabad et des hameaux perchés dans les hautes montagnes, la situation est complexe. Trois facteurs principaux détermineront la façon dont ces populations passeront l'hiver et les lieux où elles se réfugieront.

Le premier est l’étendue des dégâts et la capacité des survivants de récupérer du matériel de construction dans les décombres. Comme il a déjà été expliqué, si de vastes zones autour de l’épicentre ont été entièrement détruites, d’autres régions – telles que la vallée de la Neelum au-dessus du village de Jura et les quartiers de la ville de Muzaffarabad qui n’ont pas été construits dans le bassin instable de la rivière – ont été partiellement ou complètement épargnées. Dans les parties les plus basses des vallées, de nombreuses maisons construites en béton se sont effondrées, et aucun matériel ne peut être sauvé des ruines. Entre 1 000 et 2 000 mètres d’altitude, il est possible de récupérer du matériel (pierres, bois et tôles en fer ondulées) dans les décombres des constructions plus traditionnelles. Dans ces régions, les habitants ont commencé à reconstruire et ils utilisent les bâches goudronnées fournies par le CICR pour mettre en place des abris étanches. Des délégués relèvent que certains de ces abris s’avèrent être solides et suffisamment bien isolés pour que les occupants soient protégés durant l’hiver. Il apparaît qu’ici, tout le monde a besoin de tôles en fer ondulées et d’outils pour reconstruire des abris. Les agriculteurs et les gardiens de troupeau se trouvant à très haute altitude passent généralement l’hiver dans des villages situés plus bas. Dans la majorité des cas, cependant, leurs résidences d’hiver habituelles ont été détruites ou endommagées.

Le deuxième facteur est la situation financière des victimes. Les membres les plus aisés de la population et ceux qui ont des parents à Islamabad, ou dans d’autres villes situées dans les plaines, sont partis passer l’hiver dans ces endroits ou du moins y ont envoyé femmes et enfants. Ils attendront le printemps avant de reconstruire. Muzaffarabad a donc été partiellement désertée. À l’inverse, les personnes déplacées les plus démunies, originaires des montagnes, ont dû se contenter de dresser des tentes de fortune. Les autorités pakistanaises ont en outre commencé à distribuer des aides financières pour permettre aux victimes d'acheter des aliments pour l'hiver et les matériaux de construction de plus en plus disponibles sur le marché local. Dans les zones d’altitude plus élevée, nombre d’habitants ne sont pas légalement propriétaires de leurs terres et, par conséquent, ils préfèrent rester pour ne pas risquer de les perdre. À Muzaffarabad et dans d’autres villes, environ un tiers de la population reçoit des versements de parents vivant à l’étranger.

L’étendue des dommages subis par les troupeaux et les stocks de vivres en raison du tremblement de terre constitue une autre variable économique.

Le troisième facteur est l’accès aux secours . Là où les routes sont rouvertes, les gens savent qu’ils pourront partir si nécessaire. Là où les secours arrivent et où les autorités distribuent des aides financières, les gens ont les moyens de passer l'hiver et ils disent préférer rester. « S’il n’y a pas d’autre solution, ma famille et moi partirons », explique un habitant d’un village de montagne dans la vallée de la Jhelum. « Mais avec ce que nous avons pu sauver des décombres et les secours qui arrivent maintenant, nous nous sentons suffisamment en sécurité pour rester et prendre les choses comme elles viennent, au jour le jour. »

Même dans les zones qui bénéficient d’une assistance, les membres les plus pauvres de la population n’ont pas le choix : ils n’ont nulle part ailleurs où aller, n’ont pas d’argent pour voyager et resteront là où ils se trouvent, quelles que soient les conditions climatiques. Beaucoup de femmes dont les maris ont été tués durant le séisme se retrouvent seules à la tête de la famille et privées de leur revenu habituel. Cette catégorie de victimes est la priorité du CICR ; l’institution les aidera autant que de besoin tout au long de l’hiver.

  Ouverture d’une quatrième unité de soins de santé de base dans la vallée de la Jhelum  

Le CICR vient de mettre en place une quatrième unité de soins de santé de base à Cham, dans une antenne de la vallée de la Jhelum. L'ouverture est prévue pour le 28 novembre. Deux membres du personnel médical du CICR collaborent ici avec une équipe médicale locale, disposant d’une sage-femme. 

Trois autres unités sont déjà opérationnelles à Chinari, Pathika et Muzaffarabad.

Cham se trouve à 1 800 mètres d'altitude, dans une vallée profonde et étroite qui s’étend au nord-est depuis Chinari. La vallée compte 14 villages et une population d’environ 25 000 habitants. Les voies d‘accès habituelles ne devraient pas être rouvertes avant l’hiver, et seront de toute faço n bloquées par la neige en hiver. La neige arrive à la mi-novembre, dure jusqu’en juin et forme une couche atteignant 2,5 mètres d’épaisseur. En hiver, l’accès est possible par hélicoptère mais peut être empêché pendant des jours en raison du brouillard et des chutes de neige.

Des photos aériennes de la vallée montrent des maisons dispersées ça et là sur les versants abrupts de la montagne. Environ deux tiers des habitations ne sont plus habitables, même si nombre d'entre elles tiennent encore debout. La plupart des décès ont été causés par des glissements de terrain, qui continuent de se produire. D’après les personnes interrogées, la population est constituée principalement de gardiens de troupeau, qui ont perdu en moyenne la moitié de leur bétail. Durant l’été, certains hommes ont amené leurs troupeaux paître dans la région, mais vu l’état des routes, ils sont restés bloqués là-bas. Ils prévoient maintenant de passer l’hiver dans la vallée de Cham, refusant de descendre dans des vallées plus accessibles, sans leur bétail.

Le CICR a fourni jusqu’à présent des couvertures et des bâches goudronnées à plus de 3 400 foyers de la vallée de Cham.

  Une équipe médicale afghane rejoint l’hôpital du CICR à Muzaffarabad  

     

Cette semaine, une équipe médicale envoyée depuis Jalalabad par le ministère afghan de la Santé a commencé à travailler dans l’hôpital de campagne installé par le CICR à Muzaffarabad. Il s’agit là d’une nouvelle forme de coopération pour les Afghans, mais ce n’est pas leur premier contact avec le CICR, qui soutient l’hôpital de Jalalabad depuis 1992 en menant un travail de rééducation, en fournissant du matériel médical et en formant le personnel.

À l’hôpital de Muzaffarabad, le nombre de patients reste stable, a utour de 100. Depuis sa mise en service le 21 octobre dernier, plus de 380 patients y ont été admis, dont environ 300 femmes et enfants. La plupart d’entre eux étaient dans un état grave et nécessitaient des soins.

  Campagne de vaccination  

Le personnel du CICR affecté à l’hôpital et dans les unités de soins de santé de base participe à la campagne de vaccination lancée par le ministère pakistanais de la Santé contre la poliomyélite, le tétanos, la diphtérie et la rougeole. Dans certains cas, le CICR vaccine des patients venus se faire soigner, dans d’autres, une équipe du ministère de la Santé se rend dans les installations médicales du CICR pour vacciner tous les patients.

Par exemple, au sein de l’unité de soins de santé de base mise en place par le CICR à Chinari (vallée de la Jhelum), plus de 300 personnes ont été vaccinées en quatre jours. Le 21 novembre, deux médecins de la Société de la Croix-Rouge du Japon, basés à Chinari et travaillant avec deux membres du personnel local, ont entamé une campagne de vaccination contre la rougeole à l’intention des enfants scolarisés dans la région. Au cours des trois prochaines semaines, l’équipe passera deux jours par semaine sur le terrain pour vacciner des enfants et leur fournir de la vitamine A. Le premier jour, 113 élèves ont été vaccinés à l’école de Sawan, un village situé à deux kilomètres de Chinari.

« Nous sommes heureux de pouvoir contribuer à ce programme de vaccination d’urgence », a déclaré Morven Murchison, coordonnateur du CICR pour la santé publique, à Muzaffarabad. « Nous avons pu compter sur une très bonne coopération, et nous sommes ravis de faire tout ce que nous pouvons pour aider à rétablir le service des soins de santé primaires. »

  Abris – des tôles en fer ondulées et des assortiments d’outils  

Depuis le début, le CICR a choisi de distribuer de grandes bâches goudronnées (4 m x 6 m) plutôt que des tentes. Dans la construction d’abris, les bâches goudronnées peuvent être fixées sur des structures en bois élaborées à l’aide de matériaux récupérés dans les décombres des maisons. Elles sont aussi beaucoup plus légères et plus compactes que les tentes, ce qui signifie que l’on peut transporter par hélicoptère jusqu'à 16 fois plus de bâches que de tentes. À l’heure actuelle, le CICR en a distribué plus de 145 400 unités dans le district de Muzaffarabad, soit au moins une unité à chaque famille ayant reçu une assistance.

À mesure que l’on répond aux besoins d’urgence, de nombreuses personnes demandent maintenant des tôles en fer ondulées, un matériau de construction traditionnellement utilisé et de plus en plus disponible sur le marché local. Ces tôles assurent rapidement une protection contre le vent et les précipitations, et il est possible de les rendre plus isolantes en ajoutant une couche d'herbe entre la tôle et la structure en bois qui les soutient.

Les distributions auront lieu dans les villages situés à moyenne altitude (en dessous de 2 000 mètres), dans le champ d'action des unités de soins de santé de base gérées par le CICR à Chinari et à Cham (vallée de la Jhelum), ainsi qu’à Pattika (vallée de la Neelum). Le programme consistera à fournir des outils et à prodiguer des conseils en matière de techniques de construction. Au départ, 5 000 foyers recevront chacun une douzaine de tôles en fer ondulées, une tôle en métal fine et une trousse de réparation.

Des assortiments d’outils, comprenant un marteau, une scie, des pinces et des clous, seront distribués à 40 000 foyers afin qu’ils puissent réparer leurs maisons ou construire des abris provisoires.

Les distributions de tôles en fer ondulées et d’assortiments d’outils doivent débuter au cours des deux prochaines semaines.

     

  Finances  

Pour répondre aux besoins des victimes du tremblement de terre, le CICR a augmenté son budget 2005 pour le Pakistan, qui est passé de 5,6 millions à 62 millions de francs suisses, et a lancé un appel aux donateurs le 17 octobre dernier. Cette rallonge budgétaire couvre uniquement les opérations prévues jusqu’au 31 décembre 2005.

À ce jour, le CICR a reçu plus de 47 millions de francs suisses en contributions pour ses opérations au Pakistan. Les dons du public au CICR se sont élevés à plus de deux millions de francs suisses, dont 760 000 francs représentant des dons en ligne.

Le CICR demande à ses donateurs et au public de continuer à répondre généreusement à l’appel.

     

  Photos pour la presse : plus de 200 photos récentes du séisme et de l’action menée par le CICR sont désormais disponibles et peuvent être commandées par courrier électronique à l’adresse suivante : cid.gva@icrc.org  

 
     

     

Une sélection de photos est disponible sur le site Internet du CICR :

  www.icrc.org/Web/Eng/siteeng0.nsf/html/photos-asia-181005  

     

Informations complémentaires :

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Leyla Berlemont

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      à l’attention de : L. Berlemont

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