Page archivée: peut contenir des informations obsolètes

Sri Lanka : le CICR réclame des mesures de précaution exceptionnelles pour réduire au minimum d’autres effusions de sang dans la "zone de sécurité"

21-04-2009 Communiqué de presse 09/81

Genève (CICR) – Tandis que les combats font rage dans le nord-est de Sri Lanka, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) attire l'attention sur le fait que les parties au conflit armé doivent immédiatement prendre des mesures afin de prévenir de nouvelles pertes massives parmi les civils.

Le CICR est extrêmement préoccupé par les dizaines de milliers de civils (parmi lesquels se trouvent des femmes, des enfants et des personnes âgées), dont beaucoup sont blessés ou malades, pris au piège dans une zone de plus en plus restreinte située le long de la côte et déclarée « zone de sécurité » par le gouvernement.

« Nous sommes les témoins de combats intenses qui se déroulent dans une zone très petite et surpeuplée, car les civils s'y sont réfugiés en grand nombre », a déclaré le chef des opérations du CICR, Pierre Krähenbühl. « La situation n'est rien moins qu'une catastrophe. Les combats en cours ont tué ou blessé des centaines de civils, qui n’ont qu’un accès très limité à des soins médicaux. »

     
     
               
 

Le CICR est préoccupé par le fait que l'offensive finale menée dans cette zone par les forces gouvernementales contre les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) pourrait provoquer une montée en flèche du nombre de victimes civiles.

   

Il a été rappelé aux deux parties l'obligation qui leur incombe de respecter le droit international humanitaire en toutes circonstances. Dans le contexte actuel, qui est exceptionnel du fait que les combats ont lieu dans une zone très peuplée, des précautions extrêmes doivent être prises pour éviter et, en tout cas, réduire au minimum les pertes en vies humaines dans la population civile. Le CICR a également rappelé aux parties l'interdiction d'attaquer des personnes qui sont hors de combat et l'obligation de traiter avec humanité les combattants capturés.

« Les LTTE doivent maintenir leurs membres qui participent aux hostilités et les autres ressources de guerre tout à fait éloignés des endroits où des civils sont concentrés et autoriser ceux d’entre eux qui veulent quitter la région de le faire en toute sécurité, a souligné M. Krähenbühl. De leur côté, les forces gouvernementales sont tenues de faire en sorte que les moyens et méthodes de guerre qu'elles emploient permettent de faire clairement et en tout temps la distinction entre les civils et les biens de caractère civil, d'une part, et les objectifs militaires, d'autre part. Dans cette situation, nous sommes particulièrement préoccupés par les effets sur les civils de l'utilisation d'armements tels que l'artillerie. »

« Dans les prochains jours, le CICR s’efforcera d’apporter assistance et protection aux milliers de civils déplacés fuyant les hostilités, a encore ajouté M. Krähenbühl. Il est impératif que des organisations humanitaires indépendantes soient autorisées à fournir les services et les secours dont ont désespérément besoin les civils encore pris au piège aujourd'hui dans la « zone de sécurité ».

 
 
 

  Informations complémentaires :  

  Simon Schorno, CICR Genève, tél. : +41 79 251 93 02  

  Sarasi Wijeratne, CICR Colombo, tél. : +94 11 250 33 46 ou +94 773 1588 44