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Kirghizistan : le CICR renforce son action humanitaire sur fond de tensions persistantes

15-07-2010 Communiqué de presse 10/131

Genève (CICR) – Au lendemain des violents affrontements interethniques qui ont éclaté dans le sud du Kirghizistan en juin dernier, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lance un appel aux donateurs en vue de recueillir 26 938 142 francs suisses supplémentaires et de compléter son budget pour l’Asie centrale, portant le budget total pour ses activités dans la région en 2010 à 37 445 974 francs (soit environ 35,5 millions de dollars US).

     
    ©CICR/M.Kokic/KG-E-00082 
   
    Le CICR vient en aide à cette famille réfugiée, arrêtée sans papiers à Osh, du côté de Kyrgz. Elle tentait de retourner en Ouzbékistan losque les violences ont éclaté.      
               
    ©CICR/M.Kokic/KG-E-00144      
   
    Point d'eau installé par le CICR dans le village de Suratash près de la frontière avec l' Ouzbékistan.      
               
    ©CICR/M.Kokic/KG-E-00067      
   
    Dans les environs d'Osh, des habitants affirment que 135 des 418 maisons ont été brûlées.      
           

D'autres photos sur Flickr: Kyrgyzstan: lives disrupted    
Voir aussi : Ouzbékistan : Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge vient en aide aux réfugiés kirghizes    

Immédiatement après le début des troubles dans la ville d’Och (sud du pays), le CICR et la Société du Croissant-Rouge du Kirghizistan ont renforcé leur action humanitaire, veillant à répondre en priorité aux besoins des blessés, des malades et des personnes particulièrement vulnérables telles que les déplacés internes et les habitants dont les maisons avaient été détruites. 

« Les tensions ne s’apaisent pas du jour au lendemain. Il existe toujours une grande méfiance entre les communautés », explique Nadine Bague, chef adjointe des opérations du CICR pour l’Europe orientale et l’Asie centrale. « Grâce à l’opération de grande envergure que nous avons mise sur pied au Kirghizistan, nous sommes aujourd’hui directement en contact avec les communautés concernées et les autorités locales. Nous pouvons ainsi suivre de près la situation de la population civile et mieux adapter notre action aux besoins urgents qui n’ont pas encore été couverts, ceci alors que nous entamons les premières activités de relèvement précoce. »

Le CICR s’attachera essentiellement à continuer de porter assistance, sur leur lieu de résidence, aux communautés qui ont souffert des violences, aux déplacés internes et aux familles qui les accueillent. L'institution cherche en outre à obtenir l’accès à toutes les personnes détenues, en particulier celles qui ont été arrêtées dans le cadre des récentes violences, tout en s’efforçant d’aider les familles à savoir ce qu’il est advenu de leurs proches portés disparus.

« Le problème des personnes disparues attise les tensions. Face aux rumeurs de prises d'otage qui circulent, élucider le sort des disparus est extrêmement importan t pour les familles concernées et permet en plus d'atténuer les tensions, déclare Mme Bague. Des mesures doivent immédiatement être prises pour que les services médicolégaux locaux soient mieux à même d'identifier les corps ou les restes humains ayant été récupérés. »

Au cours des prochains mois, le CICR s'emploiera également à renforcer la capacité des autorités sanitaires et du Croissant-Rouge du Kirghizistan de faire face aux situations d'urgence. En outre, il intensifiera son dialogue avec les services de maintien de l'ordre et leur apportera un soutien accru pour faire en sorte que les normes internationales relatives au recours à la force dans les situations de violence interne soient respectées.

Le CICR a renforcé sa présence au Kirghizistan. Outre celui de Bichkek, il compte désormais un bureau à Och et un à Jalal-Abad. Ses collaborateurs présents dans le sud du pays concentrent leur action sur les zones touchées par les violences dans les provinces d'Och et de Jalal-Abad.

À ce jour, l'institution a distribué des rations de farine et d'huile pour deux semaines à plus d’un quart de million de personnes, ainsi que des articles ménagers de première nécessité à plus de 45 000 bénéficiaires. Grâce à l'acheminement d'eau par camion, à l'installation de réservoirs et à d'autres solutions rapides, il a été possible de faciliter l'accès de plus de 300 000 personnes à l'eau potable et d’améliorer ainsi leurs conditions d'hygiène.

Le CICR est présent depuis 1999 au Kirghizistan, où il visite des détenus et soutient les activités de lutte contre la tuberculose multirésistante aux médicaments au sein du système pénitentiaire. Par ailleurs, il contribue à la promotion du droit international humanitaire et d'autres normes humanitaires dans le pays, et fournit un soutien technique et financier au Croissant-Rouge du Kirghizistan.

Il compte actuellement 36 expatriés et 84 collaborateurs locaux, qui travaillent dans différentes régions du Kirghizistan.

  Informations complémentaires :  

  Séverine Chappaz, CICR Bichkek, tél. : +996 772 00 76 77  

  Aygul Shafigulina, CICR Tachkent, tél. : +998 71 120 52 90 ou +998 93 500 42 05  

  Yuriy Shafarenko, CICR Moscou, tél. : +7 9 03 545 3534  

  Florian Westphal, CICR Genève, tél. : +41 22 730 22 82