Page archivée: peut contenir des informations obsolètes

Libye : les civils face aux graves dangers des munitions non explosées

06-04-2011 Communiqué de presse

Genève/Benghazi (CICR) – En Libye, la contamination par les armes – due aux combats qui ont eu lieu dernièrement et qui se poursuivent dans le pays – représente un risque majeur pour la population civile, a déclaré aujourd'hui le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

     
©Reuters/ A. Winning 
   
Véhicules militaires détruits, dans les environs de Brega 
           

  « Nous sommes extrêmement préoccupés par ce que nous avons pu observer sur le terrain jusqu'à présent. Les engins non explosés et les véhicules blindés détruits font désormais partie intégrante du paysage », a indiqué Srdjan Jovanovic, spécialiste de la contamination par les armes au CICR. « Les risques pour la population civile sont évidents, notamment parce qu’il y a de nombreuses zones de conflit dans le pays. »  

       Le danger pour les civils se présente sous différentes formes. Tous les lieux qui ont été le théâtre de combats sont parsemés d'engins non explosés ou abandonnés. En outre, la population a accès aux munitions entreposées dans les bases de l'armée libyenne à Ajdabiya, Benghazi et Tobrouk – abandonnées début mars – et dans d'autres sites de l’est du pays. Pour ne rien arranger, certains entrepôts ont explosé, ce qui a entraîné la dissémination des munitions sur de vastes zones. Enfin, un grand nombre de véhicules de combat blindés, de camions équipés de lance-roquettes et d'autres véhicules militaires ont été détruits dans les combats ou par les frappes aériennes et il n’est pas rare de trouver des engins non explosés, dans un état instable, à proximité ou à l’intérieur des carcasses de véhicules.      

  La lutte que mène la Libye contre les mines antipersonnel et les mines antichar remonte à la Seconde Guerre mondiale et aux conflits avec l'Égypte (1977) et avec le Tchad (1980-1987). Les frontières avec l'Égypte, le Tchad et la Tunisie sont toujours infestées de mines et autres munitions non explosées. Selon des sources non confirmées, de nouvelles mines auraient été posées, ce qui est une information préoccupante.  

  « Toute personne vivant dans une zone touchée par les combats devrait être sensibilisée au danger que représentent les restes explosifs de guerre », a affirmé M. Jovanovic. « Nous avons abordé la question avec les autorités locales. Nous envisageons de déployer du personnel spécialisé pour fournir un appui technique en matière de destruction d'engins non explosés, lancer une campagne de sensibilisation au risque des mines et établir une cartographie précise des zones concernées. »  

  Il est recommandé aux habitants des zones à risque de se renseigner auprès des autorités locales pour savoir si des munitions non explosées ont été découvertes dans les environs, et de ne pas toucher aux objets dangereux ou suspects. Il convient de rappeler les dangers de ces engins aux enfants, qui sont particulièrement vulnérables. La présence et la localisation de munitions non explosées peuvent être signalées aux autorités locales ou à tout collaborateur du CICR.  

          

  Informations complémentaires :  

  Christian Cardon, CICR Genève, tél. : +41 22 730 24 26 ou +41 79 251 93 02