Libye : les habitants d’Ajdabiya en quête de sécurité

30-03-2011 Point sur les activités

La situation autour d’Ajdabiya demeure instable, et ses habitants sont toujours en quête de sécurité. Aujourd’hui, craignant que les combats ne se rapprochent à nouveau de la ville, plusieurs centaines de personnes ont fui vers Benghazi.

     
    ©Reuters / Finbarr O'Reilly      
   
30 mars 2011. Des personnes font la queue pour se procurer du carburant à Ajdabiya, dans l’est de la Libye      
               
    ©CICR / E. Moankar        
   
Ajdabiya, est de la Libye. Après des jours d’angoisse, un étudiant palestinien peut enfin parler à sa famille au Liban, au moyen d’un téléphone satellitaire fourni par le CICR.      
               
    ©CICR / E. Moankar      
   
Camp de Choucha, Tunisie, frontière libyenne. Des volontaires du Croissant-Rouge tunisien servent des repas chauds aux personnes qui ont fui la violence armée en Libye.      
               
    ©CICR / A. Giusti      
   
Des ingénieurs du CICR installent un point de distribution d’eau dans le camp de Choucha, en Tunisie, à proximité de la frontière libyenne.      
           

  « Hier soir, je suis revenue chez moi à Ajdabiya, mais j'étais à peine arrivée que nous avons entendu dire que les combats risquaient de reprendre aux alentours de la ville », indique une mère de famille repartie ce matin vers Benghazi. « Mieux vaut que nous restions ici ; nous serons plus en sécurité. »  

    Samedi dernier, 27 mars, des collaborateurs du CICR et du Croissant-Rouge libyen ont fourni à 15 000 personnes des lentilles, du riz, du sel, du thé et du sucre en quantité suffisante pour couvrir leurs besoins pendant un mois. Ils ont également distribué des couvertures, ainsi que des assortiments d’ustensiles de cuisine et d’articles d'hygiène. « Nous sommes impressionnés par l’élan de solidarité dont font preuve les habitants et les œuvres d’entraide des villes et des villages environnants, qui se mobilisent pour venir en aide aux habitants d’Ajdabiya », déclare Simon Brooks, chef de la mission du CICR à Benghazi. « Il est absolument essentiel que nous puissions atteindre les personnes touchées par les combats, notamment dans les zones où nous n’avons encore pas pu nous rendre, comme Misrata. »  

       La semaine dernière, le CICR a distribué 1 700 kg de matériel médical, dont des instruments chirurgicaux et des kits de pansements et de premiers secours en quantité suffisante pour soigner jusqu’à 400 blessés de guerre, à des hôpitaux de Benghazi et d’Ajdabiya et aux services médicaux de l‘opposition armée. Ceux-ci ont fait savoir au CICR qu’une partie de ces fournitures avaient été acheminées par bateau vers le principal hôpital de Misrata. Le CICR a également fourni 90 trousses de premiers secours pour les combattants blessés sur la ligne de front.  

       Les étrangers qui habitent ou qui travaillent à Ajdabiya ont pu appeler leurs familles vivant hors du pays grâce aux téléphones satellitaires mis à disposition par le CICR. « Nous étions très impatients d’appeler nos proches, juste pour leur faire savoir que nous étions en vie », se réjouit un étudiant palestinien qui vient de parler à des membres de sa famille au Liban.  

       Après avoir récemment visité une soixantaine de personnes détenues par l’opposition armée libyenne à Benghazi, le CICR a pu prendre contact avec les familles de 23 d’entre elles à Syrte, Tripoli, Sabha et d’autres villes libyennes, pour leur donner des nouvelles. À l’heure qu’il est, le CICR organise une visite à un autre groupe de personnes capturées au cours des combats à Ajdabiya.  

      En Égypte, le CICR soutient les activités de secours que l’institution mène actuellement en Libye à partir de sa base logistique d’Alexandrie. À ce jour, 430 tonnes de vivres et d’articles ménagers de première nécessité ont été acheminées par des camions qui ont effectué une trentaine de voyages vers l’entrepôt du CICR à Tobrouk. Les stocks ainsi constitués serviront de réserves qui, en cas de besoin, permettront de nourrir des dizaines de milliers de personnes.  

       Repas et articles d'hygiène distribués à la frontière  

       À Saloum, sur la frontière égyptienne, les collaborateurs du CICR apportent leur soutien à la Société du Croissant-Rouge égyptien, qui distribue des vivres aux migrants, parmi lesquels se trouvent des femmes et des enfants qui ne peuvent retourner dans leur pays d'origine à cause du conflit armé ou pour d'autres raisons..  

       Dans le camp de Choucha installé à proximité de la frontière tunisienne, quelque 5 000 repas chauds sont servis chaque jour par le Croissant-Rouge tunisien, avec le soutien du CICR, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, et de la population tunisienne, qui a offert de l'huile, des céréales, du riz et d'autres denrées alimentaires. Depuis le début de la crise, le CICR a aussi distribué des couvertures, des jerrycans et plus de 20 000 kits d'hygiène contenant des articles tels que savon, shampoing, brosses à dents et dentifrice, afin de répondre aux besoins essentiels des personnes bloquées là-bas.  

       En vue d'améliorer les conditions d'hygiène dans le camp de Choucha, le CICR a installé un système de distribution d'eau et quatre blocs de douches. Il a en outre fourni à l'hôpital Bourguiba de la ville de Sfax, où sont admis des patients en provenance de Libye, des fournitures médicales suffisantes pour traiter jusqu'à 100 blessés de guerre.  

       Depuis le début de la crise, et grâce au CICR et au Croissant-Rouge tunisien, plus de 30 000 appels téléphoniques ont été passés par les ressortissants d'une trentaine de pays, qui ont ainsi pu rassurer leurs proches inquiets ou encore joindre leur ambassade. Du côté égyptien de la frontière, ce sont plus de 900 appels qui ont été effectués depuis le début du mois de mars, alors que le CICR continue de prendre des photos d'identité des gens afin de leur faciliter les démarches consulaires pour qu’ils puissent poursuivre leur voyage.  

     

  Informations complémentaires :  

  Marçal Izard, CICR Genève, tél. : +41 22 730 24 58 ou +41 79 217 32 24  

  Eman Moankar, CICR Benghazi, tél. : +87 0772 390 124 ou +881 622 437 053  

          

  Voir aussi :  

     

 
Le CICR visite 50 détenus à Benghazi


Vidéo clip et TV news footage – le droit de la guerre doit être respecté en Libye


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