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Géorgie/Fédération de Russie : le CICR continue à venir en aide aux plus vulnérables

03-10-2008 Point sur les activités

Près de deux mois après le début du conflit qui a causé le déplacement de milliers de personnes, les habitants des villages au nord de Gori ont pris le chemin du retour. Le CICR distribue de la nourriture et des articles ménagers à ceux qui sont dans le besoin et informe la population sur les risques provoqués par les mines et les munitions non explosées.

 

Situation générale 
 

     

  Tbilissi/Gori/Géorgie occidentale  

     

Ces dernières semaines, des gens sont retournés dans leurs villages au nord de Gori. « Le camp était surpeuplé et ma maison me manquait, » raconte une mère au sujet du camp où elle a vécu avant de rentrer chez elle. « Je n’en pouvais plus. C'est pourquoi je suis revenue, même si la situation n'est pas très sûre, » ajoute-t-elle. De nombreuses personnes ne reviennent que pendant la journée, car elles ne se sentent pas assez en sécurité pour passer la nuit dans leur village.

Dans la zone tampon au nord de Gori, les villageois se font du souci pour leurs récoltes. Cette région est très fertile, et les familles dépendent des revenus que leur procure la vente des fruits et des produits de la ferme. Cette année, une bonne partie de la récolte a été perdue en raison du conflit. Les agriculteurs hésitent à pénétrer dans leurs vergers ou dans leurs champs à cause des nombreuses munitions non explosées qui s'y trouvent. De ce fait, ils auront non seulement moins de nourriture pour l’hiver, mais leurs revenus vont également diminuer. Le CICR évalue l’ampleur de cette contamination par des munitions non explosées.

En Géorgie occidentale, de nombreuses familles qui avaient été déplacées par le conflit en Abkhazie il y a 15 ans accueillent maintenant leurs proches qui sont à leur tour déplacés. « Au début, j’ai hébergé 20 personnes. Maintenant, quelques-unes sont parties. Mais il y a 16 ans, 60 personnes séjournaient dans ma maison », déclare une femme qui est à la tête d’une famille d’accueil en Géorgie occidentale. D’autres, qui ont quitté la vallée de Kodori et les zones environnantes au cours du conflit du mois dernier, sont allées plus loin, vers Kutaisi, Gori et Tbilissi.

Dans toute la région, les gens se préparent à passer l'hiver. Ceux dont les maisons ont été endommagées lors du conflit ou juste après essaient de terminer les réparations le plus rapidement possible afin de pouvoir se mettre au chaud à l’arrivée du mauvais temps. Le CICR a commencé à distribuer des bâches et de quoi recouvrir les fenêtres aux personnes les plus vulnérables. Son aide à long terme comprendra des tôles ondulées pour réparer les toits.

  Tskhinvali  

     

     

À Tskhinvali, la priorité actuelle du CICR est de rétablir les liens familiaux entre des proches qui ont été séparés par le conflit. Depuis la fin août, le CICR a eu pour mission, dans cette ville, de renforcer et d'étendre ses opérations en Ossétie du Sud. Actuellement, il déploie de nombreuses activités humanitaires dans des zones rurales, notamment dans la région de Leningori/Akhalgori, ainsi qu’à Tskhinvali.

Avec le début de l’automne et la baisse des températures nocturnes, les habitants de l’Ossétie du Sud sont surtout préoccupés par l’arrivée de l’hiver. De nombreuses maisons doivent être reconstruites à Tskhinvali, et il n'est pas certain que l’approvisionnement en gaz et le chauffage central puissent être rétablis à temps. Des mesures à long terme efficaces doivent être prises rapidement pour aider la population d’Ossétie du Sud à faire face aux conditions hivernales.

 
Atténuer l'angoisse des familles dispersées 

 

     

     

  Tbilissi/Gori/Géorgie occidentale  

     

     

Depuis le début du conflit au début août, quelque 500 personnes se sont adressées au CICR à Tbilissi pour lui demander de les aider à retrouver des proches disparus. Le CICR n'épargne aucun effort pour répondre à ces demandes.

De nombreuses familles ont été séparées parce que certains de leurs membres sont partis alors que d’autres sont restés pour protéger leurs terres et leurs biens. Le CICR offre son service de messages Croix-Rouge   aux personnes déplacées afin que les familles puissent rester en contact lorsqu’elles ne disposent plus d’autres moyens de communication.

Le 15 septembre, une vieille femme aveugle de Géorgie occidentale a été transférée, à sa demande et avec l’accord des autorités locales, dans un home pour personnes âgées à Samtredia, près de Kutaisi. Elle vivait seule, dans des conditions lamentables, dans un village proche de la rivière Inguri. La Société de la Croix-Rouge de Géorgie devait lui trouver une place dans un home et elle a travaillé sans relâche pour que les démarches administratives et autres formalités soient achevées rapidement.

  Tskhinvali  

     

     

L’équipe du CICR de Tskhinvali, tout comme celle de Tbilissi, continue à recevoir des demandes de recherches de la part de personnes qui essaient de savoir ce qu'il est advenu des membres de leur famille qui ont disparu. Dans les zones rurales, ceux qui sont restés ou ont été laissés sur place - souvent des personnes âgées – souhaitent ardemment avoir des nouvelles de ceux qui ont quitté le village. Le CICR les aide à envoyer des messages Croix-Rouge ou à téléphoner à leurs proches.

  Des familles sont regroupées à Tbilissi/Gori ainsi qu’à Tskhinvali. Depuis le 30 août, 191 personnes, dont 23 enfants, ont retrouvé leurs proches grâce à l’aide du CICR. « Ma fille était allée sur la côte pour les vacances d’été », déclare Madonna Gagieva de Tskhinvali. « Elle n’a que 14 ans et je ne pouvais pas la faire revenir à Tskhinvali toute seule. L’année scolaire a déjà commencé et je souhaitais vivement que le CICR la ramène. Nous avons peine à croire que nous sommes à nouveau tous réunis ».

 
Aide aux plus vulnérables 

 

     

     

  En Géorgie occidentale, le CICR a :  

     

     

  • effectué des évaluations, distribué des vivres et articles ménagers et suivi la situation humanitaire de près;

  • évalué les besoins de plus de 400 personnes déplacées dans la ville de Sachkhere le 11 septembre. La Société du Croissant-Rouge turc et la communauté locale leur ont donné de la nourriture et des articles ménagers ;

  • distribué des vivres à 165 personnes vivant à Senaki dans des centres collectifs et des maisons ayant subi des dommages lors du conflit ; distribué des bâches aux personnes dont les maisons ont été endommagées lors du conflit ;

  • apporté son soutien aux collaborateurs de la Croix-Rouge en Abkhazie, qui ont fourni des articles d’hygiène et des soins à plus de 200 bénéficiaires du programme d’aide à domicile. Les assistants sociaux ont aussi effectué de nombreuses visites au domicile de personnes vulnérables à Sukhumi, Ochamchira, Eshera et Gudauta, les aidant à faire leurs courses et les travaux ménagers

  À Tbilissi/Gori, le CICR a :  

     

     

  • distribué du riz et des colis alimentaires à plus de 11 000 bénéficiaires, fin septembre. Cette distribution mettait fin à la deuxième série de distributions alimentaires d'urgence dans les villages situés au nord de Gori. Un programme à long terme visant à fournir des vivres et d'autres articles sera réalisé entre novembre 2008 et mars 2009 ;

  • évalué la situation des villages au nord d’Agara le 12 septembre. Dans les domaines de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement, de la santé, de la s écurité économique et de la protection, les délégués du CICR ont constaté les mêmes problèmes que dans les villages au nord de Gori. Les villageois ont confirmé que le CICR était la première organisation humanitaire qu'ils voyaient depuis le début du conflit en août;

  • distribué des articles de première nécessité à 67 familles déplacées dans les centres d’hébergement collectifs de Khashuri, à l’ouest de Gori, le 16 septembre ;

  • amélioré la situation dans sept centres pour personnes déplacées en installant des toilettes, en rétablissant l’approvisionnement en eau et en organisant l’évacuation des eaux usées.

  À Tskhinvali, le CICR a :  

     

     

  • effectué sa première évaluation dans la région de Leningori/Alkhalgori le 16 septembre ;

  • évalué les besoins et fourni une aide aux habitants de Tskhinvali et des zones rurales. Comme la saison des pluies commençait, il a distribué plus de 500 bâches, ces trois dernières semaines, aux personnes dont les maisons avaient été endommagées lors du conflit. C’est une solution à court terme et des projets de reconstruction à grande échelle devront être envisagés;

  • fourni des articles de première nécessité aux habitants vulnérables de Tskhinvali, notamment aux résidents des homes pour personnes âgées et des centres de désintoxication pour alcooliques et toxicomanes. Plus de 1 700 retraités vulnérables ont reçu des assortiments d'articles d'hygiène;

  • remis en état le système d’approvisionnement en eau et les installations sanitaires   de l’hôpital principal de Tskhinvali, notamment en installant des réservoirs d’eau à chaque étage. Le CI CR aide également l’hôpital à éliminer sans risque ses déchets médicaux. Avec le rétablissement de l’approvisionnement en eau et en électricité, le personnel peut stériliser à nouveau les instruments médicaux et le linge de l’hôpital.

  Information à la population sur les mines et les munitions non explosées.  

     

     

À Tskhinvali et dans les environs, le CICR a lancé une campagne d’information pour expliquer aux habitants, et en particulier aux enfants, les dangers que représentent les mines et les munitions non explosées.   Il a également fabriqué des signaux qui marquent les zones contaminées. En outre, les collaborateurs du CICR ont évalué l'ampleur de la contamination dans des villages situés entre Gori et Tskhinvali et ont distribué des dépliants de mise en garde.

  Maintien des services médicaux dans la zone tampon  

     

     

Des médecins locaux, qui collaborent avec l’unité médicale mobile du CICR et de la Croix-Rouge de Norvège, continuent à se rendre chaque jour dans la zone tampon. Au fur et à mesure que les services médicaux locaux reprennent leurs activités, le nombre de visites hebdomadaires effectuées par l’unité mobile va diminuer. Cette dernière a réalisé plus de 3 000 consultations depuis qu’elle a commencé à se rendre dans la zone tampon le 28 août.

 
Coopération avec les partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge 
 

     

  • Société de la Croix-Rouge de Géorgie   : 25 volontaires de la section de Rustavi ont aidé à distribuer des lits, des draps, des oreillers, des couvertures, des serviettes de toilette et des tapis, ainsi que 100 colis de nourriture, à des familles déplacées vivant dans des centres d’hébergement et dans un camp à Rustavi. Ces articles faisaient partie d’un chargement de secours de 91 tonnes envoyé en Géorgie par le Croissant-Rouge du Koweït.

  • Des collaborateurs et des volontaires de la Société de la Croix-Rouge de Géorgie ont organisé une fête dans le camp de tentes de Gori où des milliers de personnes déplacées attendent que les conditions de sécurité s’améliorent pour pouvoir retourner dans leurs villages, dans la zone tampon. Cette manifestation a apporté un soulagement bienvenu aux familles souffrant de stress post-traumatique en raison du conflit du mois dernier. Une fête semblable a été organisée pour les enfants le 18 septembre.

  • Un programme psycho-social pour les enfants va être lancé prochainement par la Croix-Rouge de Géorgie dans le camp de Gori. La Croix-Rouge italienne a fourni une grande tente aux volontaires de la section de Gori de la Société nationale de Géorgie afin de soutenir leurs activités pour la jeunesse.

  • La Fédération internationale et le CICR ont convenu de coordonner leur action avec celle de la Société de la Croix-Rouge de Géorgie en matière de premiers secours, de gestion des catastrophes et de soutien psycho-social, afin de satisfaire au mieux les besoins des personnes déplacées.

  • Dans le camp de Gori géré par le HCR, la soupe populaire de la Croix-Rouge italienne a servi plus de 200 000 repas depuis son ouverture le 2 septembre. Des volontaires de la Croix-Rouge de Géorgie aident à préparer et à distribuer les repas. Des équipes conjointes de ces deux Sociétés nationales transportent et distribuent aussi quotidiennement des repas aux personnes déplacées dans près de 30 centres d’hébergement à Gori et Tbilissi.

  • Le CICR a distribué plus de 3 500 jerrycans donnés par la Croix-Rouge française   dans 24 centres à Tbilissi et à Gori ainsi que dans 19 villages des districts de Shida Kartli, Poti Chuberi et Khashuri. Plus de 930 bâches ont également été distribuées dans des centres de Tbilissi et de Gori.

  • Un don de la Croix-Rouge suisse   consistant en une grande quantité de matelas est actuellement distribué dans huit centres d’hébergement collectifs.

 
 

  Informations complémentaires :  

  Jessica Barry, CICR Tbilissi, tél. : +995 91 600 689  

  Anastasia Issyuk, CICR Tskhinvali, tél. : +79 28 230 0583  

  Simon Schorno, CICR Genève, tél. : + 41 79 251 93 02