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Géorgie/Fédération de Russie : le CICR se concentre désormais sur le relèvement à long terme

03-09-2008 Point sur les activités

Le CICR continue d’étendre son soutien aux personnes âgées et aux personnes déplacées en Géorgie alors que la situation de sécurité demeure instable du fait de la présence de grandes quantités d’armes, notamment d’armes à feu. Bon nombre de personnes sont en route, elles tentent de rentrer chez elles.

     
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Un village à l'extérieur de Gori. Des collaborateurs du CICR parlent aux villageois impatients de recevoir des nouvelles de leurs proches qui ont fui pendant les affrontements.      
             

       
    ©ICRC/J. Barry/ge-e-00345      
   
    Un village au nord de Gori. Les habitants reçoivent des soins de santé fournis par la Croix-Rouge de Norvège, les autorités locales et le CICR.      
           

       
    ©ICRC/J. Barry/ge-e-00345      
   
    Un village à l'extérieur de Gori. Un médecin de la Croix-Rouge de Norvège s'occupe d'un patient âgé.       
           

  Aperçu général  

Au total, le CICR a distribué à ce jour des articles ménagers de première nécessité à plus de 14 300 personnes touchées par le conflit, dont plus de 12 200 personnes déplacées et presque 900 habitants en Géorgie, ainsi qu’à environ 1 170 personnes déplacées, qui ont fui de l’Ossétie du Sud vers la Fédération de Russie.

L’institution a distribué des vivres à un total de presque 12 300 personnes touchées par le conflit, dont quelque 9 300 personnes déplacées et 3 000 habitants en Géorgie.

Le CICR continue de recevoir des demandes de recherches de la part de personnes qui ne savent pas ce qu’il est advenu de leurs proches, ainsi que de membres de familles dispersées qui veulent être réunies ou échanger des nouvelles avec leurs proches. Un certain nombre de demandes de recherches proviennent de personnes inquiètes qui veulent quitter la région car elles ne se sentent pas en sécurité – ce qui est une source de préoccupation importante pour le CICR. Le rétablissement des liens familiaux demeure une priorité majeure pour le CICR. L’institution reste également prête à apporter son concours pour récupérer, transférer et restituer les dépouilles aux familles.

Le CICR demeure préoccupé par la situation des personnes âgées et des personnes souffrant de maladies chroniques qui se trouvent dans des villages isolés dans toutes les zones touchées par les combats. Nous nous employons activement à atteindre ces villages afin d’y prodiguer des soins de santé et d’y apporter une assistance, notamment des vivres et des secours non alimentaires.

La situati on de sécurité est encore très instable dans de nombreuses régions du fait de la présence de grandes quantités d’armes, notamment d’armes à feu. Un très grand nombre de personnes, qui tentent de rentrer chez elles, sont sur les routes. Tant qu’elles ne seront pas réinstallées, il sera impossible de se faire une idée précise du nombre de familles toujours déplacées par les combats ou du nombre de familles de retour chez elles.

Le CICR anticipe aussi les besoins à long terme de dizaines de milliers de personnes déplacées, qui ont une longue route devant elles ; bon nombre d’entre elles ne pourront peut-être pas rentrer chez elles du fait des tensions ou parce que leurs maisons ont été détruites. Certaines n’arriveront peut-être pas à réparer leur maison à temps pour l’hiver et auront encore besoin d’assistance pour survivre pendant les prochains mois. L’expérience acquise lors du soutien apporté durant les 16 dernières années aux personnes déplacées lors du conflit précédent fait apparaître un besoin en initiatives microéconomiques et agricoles ainsi que la nécessité de réparer les centres d’hébergement collectif.

 
Géorgie 
   
Délégation de Tbilissi / bureau de Gori  
 

L’équipe de santé mobile du CICR a commencé à visiter des villages isolés proches de Gori le 27 août. Le premier jour, elle a pu voir 82 patients, essentiellement des personnes âgées, qui souffrent de divers problèmes de santé, de douleurs physiques, de traumatismes et de maladies chroniques (diabète et maladie cardiaque). L’équipe se compose de quatre collaborateurs de la Croix-Rouge, notamment de membres de la Croix-Rouge de Norvège, plus les homologues du ministère géorgien de la Santé. L’équipe a poursuiv i sa visite les 28 et 29 août, avec le matériel nécessaire pour dispenser les soins de santé de base et les premiers secours.

L’équipe prévoit de retourner voir les personnes alitées et très malades et de leur dispenser davantage de soins. « Ces personnes ont ressenti un sentiment général de soulagement en voyant que quelqu’un leur rend visite et prend soin de leur santé. Elles avaient peur qu’on les oublie et semblaient contentes de savoir que nous nous occupions d’elles » a déclaré Jessica Barry, de la délégation du CICR à Tbilissi.

L’opération humanitaire pour les personnes déplacées en Géorgie continue de se concentrer sur Gori plus que Tbilissi, car de plus en plus de personnes rentrent chez elles. Celles dont les maisons ont été détruites ou qui n’ont pas réussi à atteindre leurs villages ont quitté les centres d’hébergement collectif de Tbilissi pour de nouveaux centres d’hébergement collectif à Gori. Le CICR continue donc d’évaluer les besoins, notamment dans les domaines de l’eau et de l’assainissement, de l’assistance et de la santé, des personnes une nouvelle fois déplacées. 

La constitution d’un bureau permanent du CICR à Gori, composé de 17 personnes, a permis aux équipes d’atteindre des villages plus isolés au nord de Gori. Le bureau de Gori comprend notamment des spécialistes dans les domaines de l'eau et de l'habitat, de la santé et de la sécurité économique, ainsi qu'un expert en déminage chargé d’évaluer les risques liés aux munitions non explosées. Des vivres et des secours non alimentaires ont été distribués cette semaine dans les villages situés au nord de Gori

À Tbilissi, les personnes qui ne désirent pas rentrer chez elles quittent les écoles pour des centres d’hébergement collectif plus grands. Le CICR continue de suivre leurs besoins et leur dispense l’assistance nécessaire.

À ce jour, le CICR a aidé des personnes déplacées dans 45 centres d’hébergement collectif e n Géorgie.

Le CICR a apporté une assistance à quatre hôpitaux et un dispensaire dans les villes et les villages de Gori, Koutaisi, Senaki et Kareli.

 
Géorgie occidentale / bureau de Zougdidi 
 

Le CICR a visité cette semaine cinq villages le long du fleuve Enguri, en particulier Ganmukhuri et Khurcha. On estime à environ 800 le nombre de personnes, essentiellement âgées, qui sont restées dans la région. Le CICR a distribué des vivres et des secours non alimentaires à Khurcha. Le CICR est la première organisation humanitaire qui a pu visiter des habitants de la région depuis le début du conflit.

Lorsque le CICR est arrivé à Ganmukhuri, le village semblait désert mais des personnes âgées ont très vite commencé à se regrouper autour du CICR et ont expliqué que la moitié des habitants du village étaient partis, principalement les jeunes hommes et femmes ainsi que les enfants. Faute de transport public, ils ne pouvaient pas acheter des articles de base tels que le pain, l’huile et le sel et les quelques magasins du village étaient fermés. L’eau et l’électricité sont acheminées depuis l’Abkhazie. L’équipe du CICR basée à Zougdidi prévoit de visiter régulièrement les villages dans les prochains jours et d’apporter une assistance supplémentaire.

 
Abkhazie / bureau de Soukhoumi 
 

Le CICR a un bureau à Soukhoumi et continue de suivre la situation des personnes dans cette région. Il s’assure qu’il n’y a pas de nouveaux déplacements et apporte son aide à la population locale de la vallée de Kodori, où l’organisation s’apprête à distribuer des vivres et des secours non alimentaires (couvertures et savon, notamment) à 200 familles durant les deux prochaines semaines.

     

 
Ossétie du Sud / bureau de Tskhinvali 
 

Quatre-vingt-cinq des 89 détenus enregistrés et visités par le CICR à Tskhinvali les 23 et 24 août ont été transférés par les autorités de facto d’Ossétie du Sud aux autorités géorgiennes le 27 août. Obtenir l’accès aux personnes détenues ou arrêtées dans le cadre du conflit a été une des grandes priorités du CICR depuis le début des affrontements.

Le 26 août, l’équipe du CICR à Tskhinvali a pu visiter quelques villages à l’extérieur de la ville. L’équipe a pu observer que certains des villages qu’elle avait vus de la route étaient plus endommagés que d’autres. La visite a été interrompue du fait de l’insécurité, après que des personnes aient tiré dans l’air suite à la reconnaissance de l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie par la Fédération de Russie. L’équipe n’a donc réussi à passer que quelques heures sur place avant de retourner au bureau du CICR à Tskhinvali. Les visites en dehors de Tskhinvali ont été reportées tant que la sécurité ne se sera pas améliorée.

Il y a beaucoup à reconstruire à Tskhinvali, mais les autorités locales, qui ont totalement pris en charge la situation, se consacrent pour l’instant à répondre aux besoins urgents de la population de la ville. L'hôpital principal, qui a été endommagé durant les combats, est à nouveau opérationnel. Il reçoit le soutien du ministère russe de la Protection civile, des situations d’urgence et de l’élimination des conséquences des catastrophes naturelles (EMERCOM). L’un des principaux problèmes auxquels l’hôpital doit aujourd’hui faire face est le manque de matériel stérile, le personnel n’ayant pas eu les moyens de stériliser l’équipement et les draps en raison de la pénurie d'eau et d'électricité durant les affrontements. Le CIC R prévoit de contribuer à l’amélioration du système d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans l’hôpital et de livrer des générateurs pour répondre aux coupures d'électricité. À la demande des autorités sanitaires, il a aussi fourni 500 assortiments de matériel chirurgical à la maternité de l’hôpital, ce qui couvrira ses besoins pour une année. En outre, l’institution aide l’hôpital à éliminer les déchets médicaux de façon adéquate.

Le bureau du CICR à Tskhinvali continue de rencontrer des groupes de personnes qui ont perdu tout contact avec leur famille ou n’ont pas de nouvelles de leurs proches. Certains désirent envoyer des messages Croix-Rouge à leurs proches qui ne vivent pas en Ossétie du Sud, tandis que d’autres n’ont plus aucun contact avec leurs proches et tentent désespérément de localiser des membres de leur famille portés disparus.

Le CICR est présent et actif en Ossétie du Sud depuis plus de deux semaines. Il se concentre sur les questions relatives à la protection, notamment à rétablir le contact entre les membres des familles qui sont sans nouvelles de leurs proches en Ossétie du Sud, et à porter assistance aux personnes qui se retrouvent isolées suite aux affrontements.

Les 20 délégués et collaborateurs nationaux qui forment l'équipe du CICR continuent de visiter autant qu'ils le peuvent les villages isolés à l’extérieur de Tskhinvali, où la situation humanitaire reste fragile. L'institution évalue les besoins des personnes vulnérables et est prête à intervenir et à leur porter assistance si besoin est.

Le CICR reste prêt à soutenir les autorités dans les efforts qu’elles déploient pour que les restes humains soient dûment identifiés et, dans la mesure du possible, à faciliter la restitution des corps à leur famille.

 
District Sud de la Fédération de Russie 
 

Depuis le début de la crise, le CICR et la Société de la Croix-Rouge russe ont distribué des articles ménagers de première nécessité, notamment des couvertures, des vêtements, des couches et du savon à quelque 1 170 personnes dans les républiques d’Ossétie du Nord et de Kabardino-Balkarie, dans la Fédération de Russie.

Le CICR a visité 11 centres d’hébergement collectif en Ossétie du Nord abritant des personnes contraintes de fuir leur foyer. Une assistance a également été fournie à cinq centres de santé, notamment des assortiments de matériel médical pour soigner les blessés de guerre.

Des secours ont été distribués à deux centres d’hébergement collectif et une mission d’évaluation a été effectuée au Daghestan.

Le CICR continue de constater qu’un nombre croissant de personnes quittent la Fédération de Russie pour retourner à Tskhinvali et dans d’autres parties d’Ossétie du Sud. À la suite de récentes visites dans cinq centres d’hébergement collectif en Ossétie du Nord, le CICR et la Société de la Croix-Rouge russe ont pu observer que le nombre de personnes déplacées diminue de jour en jour et que certains centres sont en train de fermer.

 
Activités des Sociétés nationales 
 

Conformément à l’Accord de Séville et à ses Mesures supplémentaires, le CICR dirige l’opération humanitaire menée par le Mouvement pour faire face au conflit armé, en consultation et en coopération avec les Sociétés nationales des pays touchés, d’autres Sociétés nationales et la Fédération internationale.

Des volontaires de la Société de la Croix-Rouge de Géorgie continuent de distribuer des vivres et des secours non alimentaires aux personnes déplacées dans les centres d’héberge ment collectif. La semaine dernière, la Société de la Croix-Rouge de Géorgie a organisé une distribution de 74 colis à un centre collectif de Tbilissi. Les colis contenaient du sucre, des soupes, du sel, de l'huile, du lait concentré, du thé, des mouchoirs en papier et d’autres articles. La Société de la Croix-Rouge de Géorgie a également apporté son concours aux évaluations et aux collectes de fonds au niveau local. Les 26 et 27 août, une vingtaine de ces volontaires ont participé à une séance de formation à la réduction des risques dus aux mines. Ils ont également visité 112 centres d’hébergement collectif et distribué aux personnes déplacées 7 000 brochures de sensibilisation aux dangers des mines.

Dans la Fédération de Russie, le CICR travaille avec les sections d'Ossétie du Nord et de Kabardino-Balkarie de la Société de la Croix-Rouge russe pour distribuer des secours, notamment des vivres, des couvertures, du savon et des casseroles, aux personnes déplacées en raison des combats en Ossétie du Sud. Les employés et les volontaires de la Société de la Croix-Rouge russe ont en outre participé à l’enregistrement des personnes déplacées et à l’évaluation de leurs besoins dans une dizaine de centres d’hébergement collectif lors d’évaluations réalisées conjointement avec le CICR. La section d’Ossétie du Nord fournit également un soutien psychologique et affectif aux personnes déplacées, notamment en proposant des jeux aux enfants. Ce programme a bénéficié du soutien de la Fédération internationale.

Des membres de l’équipe de l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge de Norvège participant à l’équipe de soins mobile à Gori. (Voir mention plus haut.) L’équipe norvégienne, déployée dans les jours qui ont suivi le début du conflit, a apporté un soutien précieux aux opérations du CICR à divers niveaux, notamment sous forme de visites médicales et sur le plan de la sécurité/de l’assistance économiques.

La Croix-Rouge s uisse soutient l'action du CICR en Géorgie en acheminant par camion des secours, notamment 1 500 matelas, de Turquie en Géorgie qui ont été distribués dans huit centres d’hébergement collectif.

La Société du Croissant-Rouge turc a acheminé des colis de vivres à un millier de ménages à Gori. Elle coordonne son soutien avec les partenaires du Mouvement à Tbilissi et la distribution a été effectuée en coopération avec Société de la Croix-Rouge de Géorgie et les autorités.

En consultation avec le CICR et avec le soutien de la Société de la Croix-Rouge de Géorgie, la Croix-Rouge italienne a ouvert deux cantines permettant de servir des repas à 5 000 personnes dans le plus grand centre d’hébergement pour personnes déplacées à Tbilissi. Deux cantines supplémentaires ont été acheminées à Gori le 28 août.