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Géorgie/Fédération de Russie : l’hiver s’annonce difficile

26-11-2008 Point sur les activités

Trois mois après le début de la guerre entre la Russie et la Géorgie, des milliers de personnes s’apprêtent à affronter un hiver pénible. Le CICR aide les personnes les plus vulnérables, notamment les déplacés, les familles dispersées et les personnes âgées.

     

     
   
Géorgie-Ossétie du Sud : moments clés de l’action du CICR face à la crise

    Généralités :
   
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  • Le CICR a regroupé plus de 270 personnes et leurs proches à Tbilissi, Gori et Tskhinvali depuis le début des hostilités ;
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  • Le CICR a fourni des vivres et d’autres secours à 135 000 personnes depuis le début des hostilités ;
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  • Tout au long de la crise, les Sociétés française, italienne, koweïtienne, norvégienne, suisse et turque de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont travaillé en coordination avec le CICR et la Société de la Croix-Rouge de Géorgie. De plus, les Sociétés canadienne et allemande de la Croix-Rouge ont affecté provisoirement du personnel à l’équipe médicale mobile du CICR ;
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  • Aujourd'hui, le CICR demeure la seule organisation internationale humanitaire à maintenir une présence permanente en Ossétie du Sud, où elle emploie plus de 60 délégués et employés locaux.
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    Août 2008 :
   
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  • 11.08: Des employés supplémentaires rejoignent l’équipe du CICR déjà en place à Tbilissi ; le CICR lance un appel initial pour lever USD 7,4 millions ; le CICR visite deux prisonniers de guerre russes à Tbilissi ;
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  • 12.08: La section de la Société de la Croix-Rouge russe en Ossétie du Nord, avec le soutien du CICR, distribue des articles de ménage essentiels à 600 personnes qui ont fui les combats en Ossétie du Sud ;
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  • 13.08: Les premiers vols du CICR atterrissent à Tbilissi. Neuf appareils apportent 335 tonnes de vivres, d’équipements d’approvisionnement en eau et d’assainissement et d’autres fournitures. Le pont aérien prend fin le 19 août ;
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  • 16.08: Le président du CICR arrive à Tbilissi ;
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  • 17.08: Les volontaires de la Société de la Croix-Rouge de Géorgie distribuent des vivres et des articles de ménage essentiels dans les centres collectifs de Tbilissi ;
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  • 18.08: Le CICR visite trois prisonniers de guerre géorgiens à Vladikavkaz (Fédération de Russie) ;
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  • 20.08: Une équipe du CICR atteint Tskhinvali depuis Vladikavkaz ;
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  • 21.08:Le CICR établit un bureau à Gori et conduit ses premières visites sur le terrain dans les villages au sud de Gori, et au nord dans les territoires voisins de l’Ossétie du Sud sous le contrôle des forces russes ;
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  • 23.08: Le CICR effectue sa première visite aux détenus civils à Tskhinvali ;
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  • 24.08: Le personnel du CICR à Tbilissi visite les détenus originaires d’Ossétie du Sud ;
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  • 26.08: L’équipe du CICR chargée de la protection commence ses évaluations dans les villages en dehors de Tskhinvali ;
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  • 28.08: Le dispensaire mobile du CICR entre en service dans les villages au nord de Gori. Plus de 200 consultations se déroulent chaque jour ;
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  • 29.08: La Société du Croissant-Rouge turc distribue 700 colis de vivres à Gori en coordination avec la Société de la Croix-Rouge de Géorgie.
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    Septembre 2008 :
   
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  • 22.09: Plus de 100 délégués du CICR et employés locaux sont basés à Tbilissi, Zugdidi, Gori, Batumi et Sukhumi. Plus de 50 délégués et employés locaux sont basés à Tskhinvali ;
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  • 23.09: La Croix-Rouge italienne sert son 200 000e repas dans une soupe populaire de la Croix-Rouge située dans le camp de tentes de Gori.
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    Octobre 2008 :
   
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  • 01.10: Début du programme du CICR relatif aux abris dans les villages au nord de Gori ; début d’un programme du CICR en Ossétie du Sud.
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    © ICRC / ge-e-00386      
   
    Tskhinvali : un membre du personnel du CICR recueille des messages Croix-Rouge auprès de personnes âgées séparées de leur famille.      
        Trois mois après le début du conflit armé entre la Russie et la Géorgie, des m illiers de personnes ont encore besoin d’aide. « Bien que le conflit, qui a éclaté le 8 août, n’ait duré que quelques jours, dit Jérôme Sorg, chef adjoint des opérations du CICR pour la Russie et le Caucase, la population civile ressentira encore son impact pendant des mois. » Le CICR concentre ses activités de soutien sur les personnes les plus vulnérables, en particulier les personnes âgées qui vivent dans les zones rurales, sans accès aux services ou à l’aide. « La phase d’urgence aiguë est dorénavant terminée, déclare M. Sorg, mais avec l’approche de l’hiver, les besoins augmenteront au cours des prochains mois. Nous intensifierons notre assistance en conséquence. »

Le CICR aide ceux qui ont été touchés par le conflit et ses conséquences dans les deux camps. Au début du conflit, il a rapidement eu accès aux civils vivant dans les villages qui se situent à l’intérieur ou à proximité des zones les plus touchées. Il a aussi aidé les personnes déplacées par les combats en Géorgie et en Russie. Bien que le CICR maintienne sa présence à Tbilissi, Gori et Tskhinvali, il a dorénavant modifié sa stratégie et cible de plus en plus les zones rurales reculées.

  Regroupement des familles déchirées par la guerre  

     

Bien que 270 personnes aient à ce jour retrouvé leur famille avec l’aide du CICR, quelque 400 familles sont encore sans nouvelles de leurs proches. Ces prochains mois, l’institution intensifiera ses efforts pour aider les plus de 1 100 personnes qui l’ont demandé à retrouver des proches disparus. De plus, un expert médico-légal du CICR est à disposition pour aider les autorités locales à identifier les dépouilles mortelles.

Le CICR visite régulièrement les lieux de détention pour surveiller les conditions de vie et le traitement accordé aux détenus, en par ticulier aux personnes détenues dans le cadre du récent conflit.

  Soins de santé dans les zones reculées  

     

Il est toujours difficile d’avoir accès à des soins de santé de qualité, en particulier pour les personnes âgées et les habitants des zones rurales d’Ossétie du Sud. « Notre centre médical n’a même pas les fournitures nécessaires pour soigner des problèmes mineurs tels que coupures ou maux de tête », dit Boris Gabaraev, chef du gouvernement local du village de Khetagurovo, dans le district de Tskhinvali.

Fin août, le CICR a mis en service des dispensaires mobiles dans la zone de Gori, en Géorgie, pour aider les personnes qui n’ont pas accès aux soins médicaux. Une équipe conjointe CICR/Croix-Rouge de Norvège, en collaboration avec les médecins locaux et les autorités locales, offre des consultations gratuites, principalement aux personnes âgées souffrant de maladies chroniques. Les dispensaires ont à ce jour assuré plus de 6 300 consultations.

  Vivres et autres secours  

     

Il peut être difficile de se procurer des produits alimentaires dans les zones rurales touchées par le conflit, en particulier pour les personnes âgées. Les récoltes tardives et les moyens de transport défaillants ont provoqué une hausse des prix sur les marchés locaux de fruits et légumes. De nombreuses personnes redoutent l’hiver à venir et les mauvaises conditions climatiques pourraient bientôt rendre de nombreux villages inaccessibles. « Nous continuerons à distribuer des vivres jusqu’à l’arrivée de l’hiver, déclare Asl an Tukhuzhev, un délégué du CICR spécialisé dans la sécurité économique. Nous espérons que cela aidera les personnes à survivre durant les mois difficiles qui s’annoncent. »

La situation dans les zones les plus reculées reste particulièrement préoccupante. « Vu le mauvais état des routes, les personnes sont isolées et leur accès aux services et à l’aide humanitaire est limité, dit M. Tukhuzhev. Elles ont beaucoup de besoins, mais nous ne pouvons en satisfaire que quelques-uns. »

Le CICR est l’une des seules institutions humanitaires à travailler dans les zones rurales d’Ossétie du Sud, dans les villages des ethnies géorgienne et ossète. « Les habitants, ici, ont été durement touchés par le conflit. Ils auront besoin d’assistance pendant l’hiver, dit René Boeckli, chef du bureau du CICR à Tskhinvali. Rien qu’en Ossétie du Sud, nous fournirons de la farine, du sucre, du sel, de l’huile et des articles d’hygiène à environ 14 000 personnes avant la fin du mois de novembre. »

En hiver, le CICR prévoit de continuer à livrer des vivres et des articles d’hygiènes à quelque 13 000 personnes récemment rentrées chez elles dans la zone dite « tampon » entourant l’Ossétie du Sud, qui a été particulièrement touchée par les combats. Depuis le mois d’août, l’institution a distribué plus de 60 000 rations alimentaires et plus de 75 000 articles de ménage essentiels dans les zones touchées par la guerre en Géorgie occidentale et centrale, notamment aux personnes déplacées vivant dans des centres collectifs, aux familles ou aux individus dispersés par les combats et aux personnes qui ont retrouvé le foyer qu’elles avaient fui.

Le CICR a en outre lancé des campagnes d’information pour avertir la population, en particulier les enfants, du danger des mines terrestres et des engins non explosés laissés par les combats.

  Reconstruction des maisons  

     

L’hiver approchant rapidement, le CICR a procédé à des réparations importantes dans plusieurs centres collectifs à Tbilissi, à Gori et en Géorgie occidentale, abritant quelque 5 000 personnes qui ont fui leur foyer à cause du conflit. Environ 2 000 familles dont la maison a été endommagée recevront en outre des bâches de plastique transparent pour couvrir leurs fenêtres.

À Tskhinvali, nombre de personnes dont les maisons ont été endommagées ou détruites lors des combats cherchent désespérément des solutions pratiques aux problèmes qu’elles rencontrent à l’approche de l’hiver. À ce jour, le CICR a distribué plus de 1 300 bâches dans la ville et dans les villages environnants, ainsi que des vitres et des matériaux de construction. Cela permettra aux résidents de mieux se préparer à l’hiver rigoureux qui s’annonce, mais des solutions à long terme doivent être trouvées pour résoudre le problème du logement.

  Collaboration au sein du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge  

     

Dès le début de la crise, le CICR a collaboré étroitement avec ses partenaires au sein du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. La Société de la Croix-Rouge de Géorgie et la Société de la Croix-Rouge russe ont joué un rôle important dans les opérations du CICR. D’autres Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont travaillé en coordination avec le CICR pour garantir une action efficace et globale.

Depuis le 8 août :
 
    © ICRC / ge-e-00375     Village de Dmenisi : Une femme porte des articles d’hygiène, des couvertures, des sets d’ustensiles de cuisine et d’autres articles distribués par le CICR.      
   
     
       
 
  • la Croix-Rouge française a fourni des jerrycans et des bâches ;

  • la Croix-Rouge italienne a servi plus de 270 000 repas aux personnes déplacées dans la zone de Gori et dans les centres collectifs de Tbilissi ;

  • le Croissant-Rouge du Koweït a fourni de la nourriture pour bébé, des lits, des couvertures et des draps ;

  • la Croix-Rouge lettone a apporté un soutien financier à la Société de la Croix-Rouge de Géorgie pour ses opérations de secours ;

  • la Croix-Rouge de Norvège a fourni un hôpital mobile et du personnel spécialisé ;

  • la Croix-Rouge suisse a offert plus de 8 500 matelas ;

  • la Société du Croissant-Rouge turc a fo urni des colis de vivres, des matelas et des sets d’ustensiles de cuisine.