Géorgie/Fédération de Russie : le CICR va étendre son opération à l’Ossétie du Sud
21-08-2008 Point sur les activités
Après son arrivée dans la capitale de l’Ossétie du Sud, Tskhinvali, le 20 août, le CICR a commencé véritablement à évaluer les besoins humanitaires. Dans les prochains jours et les prochaines semaines, l’institution étendra son opération à l’Ossétie du Sud et renforcera son équipe dans la capitale, tout en continuant à venir en aide aux personnes déplacées à Tbilissi et dans d’autres parties de la Géorgie, ainsi qu’en Ossétie du Nord et dans la Fédération de Russie.
Un convoi du CICR comprenant cinq véhicules tout-terrains avec sept expatriés et dix collaborateurs locaux est arrivé dans la capitale de l’Ossétie du Sud, Tskhinvali, le mercredi 20 août vers 17 h 30, heure locale (15 h 30, heure de Genève). L’équipe se compose d’un chirurgien, d’un médecin orthopédiste et autre personnel médical, d’un expert « eau et assainissement », d’un spécialiste assistance et de délégués protection.
Nouvelles de l’Ossétie du Sud
Sur la route menant de l’Ossétie du Nord vers l’Ossétie du Sud, l’équipe du CICR a vu des voitures brûlées et a eu une impression générale de désolation. À Tskhinvali même, les rayons des magasins semblent vides même s’il paraît que le gouvernement russe fournit une assistance à la population.
L’équipe du CICR a été accueillie par Boris Chochiev, membre du gouvernement de facto de l’Ossétie du Sud. Les collaborateurs locaux du CICR attendaient avec impatience l’arrivée du convoi. Le CICR a eu pendant plusieurs années un bureau à Tskhinvali mais lorsque les combats ont éclaté il y a deux semaines, la plupart des collaborateurs ont été contraints de fuir ou de se cacher et le bureau n’a donc pas été opérationnel. Le rétablissement et le fonctionnement prochain du bureau suscitent un sentiment général de soulagement.
L’équipe s’est entretenue avec un petit groupe d’habitants qui s’étaient rendus au bureau du CICR mercredi soir (20 août) et jeudi matin pour faire part de leurs inquiétudes au sujet de membres de leurs familles portés disparus ou dont ils avaient perdu le contact.
L’équipe du CICR a entendu des coups de feu isolés pendant la nuit. Des explosions sporadiques se produiraient du fait des activités de déminage. C’est, selon l’équipe, la raison pour laquelle les habitants restent inatteignables.
Évaluation des besoins humanitaires
Les efforts d’évaluation du CICR ont démarré véritablement le 21 août. L’équipe a visité l’hôpital principal de Tskhinvali pour évaluer son état de fonctionnement et les besoins des patients. L’équipe a acheminé une trousse pour soigner les blessés de guerre (25 personnes) dont elle a fait don à l’hôpital et elle va tenter de se faire une idée du type de réserves (vivres et secours) dont disposent les habitants.
Détenus/personnes portées disparues
L’équipe du CICR devrait rencontrer les autorités de facto de l’Ossétie du Sud le 21 août afin de discuter de la question de l’accès à toutes les personnes détenues en relation avec les hostilités ainsi que de questions relatives à la protection (personnes portées disparues et rétablissement des liens familiaux). Le CICR a reçu des informations faisant état d’un grand nombre de personnes en Ossétie du Sud dont on est pour l’instant à ce jour sans nouvelles.
Dépouilles
Le CICR soutiendra également les autorités dans leurs efforts pour s’assurer que les dépouilles sont convenablement identifiées, et si possible, les aidera à les remettre à leurs familles.
Distribution de vivres et aide à l’approvisionnement en eau
La distribution de secours se poursuit. À ce jour, le CICR a acheminé des vivres et des secours non alimentaires (par exemple, couvertures, médicaments et jerrycans) à au moins 7 000 personnes en Géorgie, notamment à Tbilissi, Gori et Zougdidi. Il a également rétabli l’accès à l’eau potable et amélioré les conditions sanitaires de 3 700 autres personnes, ce qui porte à plus de 10 000 le nombre de personnes assistées en Géorgie.
Établissement d’une base d’opérations à Gori
Le CICR met sur pied un bureau dans la ville géorgienne de Gori le 21 août, ce qui devrait permettre à l’institution de fournir des secours supplémentaires aux villages isolés proches de la ville, où des personnes sont toujours coupées de toute assistance. On peut voir un nombre toujours plus grand de personnes dans les rues, principalement les personnes âgées qui avaient demandé des vivres et des médicaments. À ce jour, environ un millier de personnes ont reçu du CICR des vivres et des secours non alimentaires à Gori. (Ce chiffre est inclus dans le total susmentionné de 10 000 personnes.)
Santé – acheminement de secours aux blessés de guerre et visite des hôpitaux
Le CICR a acheminé trois trousses pour soigner les blessés de guerre à l’hôpital de la ville géorgienne de Kutaisi le lundi 18 août, ainsi qu’une trousse à l’hôpital de Kareli. Les équipes chargées de l’évaluation médicale à la fois de Tbilissi et de Zougdidi ont pu visiter l’hôpital de Kutaisi ce lundi.
Rétablissement des liens familiaux
Les délégués CICR chargés du rétablissement des liens familiaux continuent d'être approchés par des personnes très inquiètes au sujet de leurs proches restés sur place, en particulier en Ossétie du Sud. Bon nombre d’entre elles sont préoccupées par le sort de leurs proches âgés qui n’ont pas pu partir lorsque les combats ont éclaté. Maintenant que le CICR a accès à l’Ossétie du Sud, l’échange de nouvelles entre les familles en Géorgie et leurs proches en Ossétie du Sud démarrera pleinement.
Une distribution d’articles d’hygiène dans quatre centres collectifs en Ossétie du Nord (à Alagir, Urdson, Metallurg) a eu lieu mercredi pour plus de 420 personnes, ce qui porte à plus d’un millier le nombre de personnes auxquelles le CICR et la Société de la Croix-Rouge russe viennent en aide.