Page archivée: peut contenir des informations obsolètes

Géorgie/Ossétie du Sud : accès insuffisant aux vivres et aux soins de santé dans les zones reculées

22-10-2008 Point sur les activités

Dans le but d'évaluer la situation humanitaire dans les zones rurales de l'Ossétie du Sud afin d’y apporter de l’aide, le CICR s’est rendu récemment dans la région d’Akhalgori/Leningori, dont les habitants sont principalement d'ethnie géorgienne, et dans des villages ossètes tels que Khetagurovo, Avnevi, Khodabula et Didi Tskhiata.

 
    ©CICR/J.Barry      
   
    Une maison détruite pendant le conflit.      
               
   

   
    ©CICR/J.Barry      
   
    Déchargement de bois d’un camion du CICR ; ce bois servira à fixer solidement des bâches sur les toits endommagés.      
           
   

       
    ©CICR/J.Barry      
   
    Des habitants consultent une unité médicale mobile gérée par la Croix-Rouge de Norvège et le CICR.      
           

Le CICR est l’une des rares organisations humanitaires à travailler dans la région. « Même dans les zones non touchées par les hostilités, la population continue de subir les effets du conflit », a déclare René Boeckli, chef du bureau du CICR à Tskhinvali. «Dans certains villages, d’où la plupart des jeunes ont fui, il ne reste pratiquement que des personnes âgées, qui se retrouvent seules pour faire face à l’hiver ».

Quelle que soit leur origine, les villageois se heurtent aux mêmes problèmes : insécurité, isolement et accès limité à la nourriture et aux soins de santé. « Un climat de peur et d'anxiété régnait dans les villages que nous avons visités, et de ce fait, il est beaucoup plus difficile pour les habitants de reprendre une vie normale », a expliqué Boeckli. La semaine dernière, le CICR a distribué des colis alimentaires, des couvertures et des bougies, en particulier aux personnes âgées. Dans les localités les plus éloignées, la situation était particulièrement tragique. Dans la zone de Tsynagar, peuplée essentiellement d’Ossètes, le CICR a livré une tonne de farine de blé. « Les liens traditionnels qui existaient entre la zone de Tsynagar et Gori ont été rompus. En raison du mauvais état des routes, la population est isolée du reste de l'Ossétie du Sud et n’a qu'un accès limité aux services et à l’aide humanitaire », a déclaré Aslan Tukhuzhev, un délégué du CICR spécialiste en sécurité économique. « Nous constatons que les besoins sont importants et que l’aide que nous pouvons fournir ne va en couvrir qu’une petite partie».

   

De nombreux villageois n’ont pas vu leurs proches depuis le 7 août, lorsque les hostilités ont éclaté, et ils craignent d’être complètement isolés pendant l’hiver. « Ma sœur et moi-même avons décidé de rester ici. Beaucoup de personnes sont parties, et la plupart d’entre elles ont perdu leur maison», a déclaré Tamara, une habitante d'Avnevi de 68 ans. Il est extrêmement important pour nous de savoir que l’on ne nous a pas oubliés et que l'espoir que tout revienne un jour à la normale existe encore ». Récemment, le CICR a distribué des colis alimentaires, des articles d’hygiène et des vêtements à Avnevi et dans d’autres villages.

L’accès à la nourriture et à des soins de santé de qualité reste un problème dans les zones rurales de l’Ossétie du Sud, particulièrement pour les personnes âgées. Les structures médicales sont délabrées. Des retards dans les récoltes et le mauvais état des routes se traduisent par une hausse des prix sur les marchés locaux. De nombreux habitants doutent de pouvoir faire les préparatifs nécessaires pour passer les mois d’hiver, très froids dans la région. En effet, les dures conditions climatiques pourraient bientôt rendre inaccessibles bon nombre des villages visités par le CICR. « Nous continuerons à fournir des vivres jusqu’à l’arrivée de l’hiver, a déclaré Tukhuzhev. Nous espérons ainsi aider les habitants à surmonter les mois difficiles qui s'annoncent ».

  Tskhinvali : situation générale  

Dans la ville de Tskhinvali, la situation se stabilise progressivement. Les épiceries et les marchés vendent des produits alimentaires. L’électricité a été rétablie. L'accès au chauffage central sera probablement rétabli totalement ces prochaines semaines. Les autorités ont commencé à remettre en état les bâtiments publics. De nombreuses maisons priv ées, endommagées pendant le conflit, n’ont pas encore été réparées, même si les propriétaires ont été indemnisés par les autorités. Des personnes dont les maisons ont été endommagées ou détruites ont contacté le CICR chaque jour, cherchant désespérément des solutions pratiques aux problèmes qu'elles doivent résoudre pour se préparer à un hiver rigoureux. Le CICR a répondu à leur appel en distribuant plus de 1 200 bâches à Tskhinvali et dans les villages voisins. Il distribuera également du verre et des matériaux de construction dans les zones rurales. Même si ces fournitures permettent aux habitants de mieux s'équiper pour faire face à l'hiver, elles ne résolvent pas le problème du logement à long terme.

   

Le CICR continue à apporter son soutien aux structures de santé à Tskhinvali. La semaine dernière, il a livré des générateurs à l’hôpital principal, auquel il a également donné des réchauds électriques afin que le personnel puisse cuisiner des repas chauds pour les patients. En outre, pour répondre à de nombreuses demandes, l’institution approvisionne chaque mois la pharmacie centrale de Tskhinvali en insuline.

  Rétablir les liens familiaux : une priorité  

Rétablir les liens familiaux entre les personnes séparées par le conflit reste une priorité pour le CICR. Jouant son rôle d’intermédiaire neutre, le CICR a contribué à réunir des familles à Tskhinvali, Gori et Tbilissi, en coopération avec toutes les parties concernées. Depuis le 30 août, plus de 250 personnes ont pu retrouver leurs proches grâce au CICR.

  Sensibilisation aux mines et autres engins explosifs  

Les mines et autres engins explosifs restent un danger. Le CICR a distribué plus de 10 000 dépliants et 2 000 posters à Tskhinvali et dans les environs, dans le cadre d’une campagne visant à sensibiliser avant tout les enfants aux dangers que représentent les engins explosifs. Ce sont les journaux locaux qui ont distribué ces dépliants dans les communautés touchées. Les posters ont été affichés dans des lieux publics. À la demande de plusieurs organisations effectuant des opérations de déminage, le CICR a également fourni des signaux qui sont utilisés pour marquer les zones contaminées.

  Visites aux détenus  

Dès le début des hostilités, le CICR a entrepris des démarches pour s’assurer qu’il puisse visiter les prisonniers de guerre et les autres personnes arrêtées dans le cadre du conflit, afin d’observer leurs conditions de détention et le traitement qui leur est réservé. L’institution entretient un dialogue confidentiel avec les autorités concernées afin d'avoir accès à toutes les personnes privées de liberté en Ossétie du Sud.

  Le CICR en Ossétie du Sud  

Depuis le 20 août, le CICR a constamment intensifié et étendu ses opérations en Ossétie du Sud. Plus de 50 personnes travaillent actuellement dans son bureau de Tskhinvali.

   

     

  Informations complémentaires :  

  Marina Tedeti, CICR Tskhinvali, tél. : +79 28 230 0583  

  Simon Schorno, CICR Genève, tél. : +41 79 251 9302