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Golan occupé : le CICR atténue certaines conséquences de l’occupation

02-03-2010 Point sur les activités

La vie est compliquée pour les Arabes syriens dans le Golan occupé. Une chose aussi simple que l’acheminement vers les marchés syriens des pommes récoltées sur le plateau requiert l’intervention du CICR en sa qualité d’intermédiaire neutre. Outre le maintien de ce lien logistique d’importance vitale, le CICR intervient en faveur des familles séparées dont les membres vivent de part et d’autre de la ligne de démarcation : il contribue à préserver les liens familiaux en facilitant les mariages et les visites humanitaires et en jouant un rôle de messager pour la transmission de documents juridiques essentiels.

     

    ©CICR/L.Meierhans/il-e-01945      
   
Point de passage de Kuneitra. Transport de pommes du Golan occupé en Syrie 
         

  Soutien aux producteurs de pommes  

À la demande des agriculteurs du Golan occupé, et après avoir obtenu l’accord tant d’Israël que de la Syrie, le CICR assure l’acheminement entre le Golan et la Syrie proprement dite, à travers la ligne de démarcation de 1974, d’une quantité record – 10 000 ton nes – de pommes ; d’’une durée de huit semaines, l’opération a débuté le 2 mars.

     

C’est la cinquième fois que le CICR fait transiter par le point de passage de Kuneitra les pommes récoltées dans le Golan. La première opération de ce type – 4 000 tonnes transportées – a eu lieu en 2005.

Certes, les ventes de pommes représentent un atout majeur pour l’économie locale, mais elles constituent aussi un lien important - économique et humanitaire – entre les agriculteurs arabes syriens   du Golan occupé et les marchés de diverses régions de la Syrie. Le programme peut être réalisé parce que toutes les parties reconnaissent le rôle d’intermédiaire neutre du CICR.

  Les autres actions du CICR dans le Golan occupé  

  Visites familiales en Syrie  

 
   
    ©CICR/A.Gutman/il-e-01815      
   
    Des pèlerins Druzes se rendent en Syrie depuis le Golan occupé. 
        La grande majorité des Arabes syriens vivant dans le Golan occupé ont des parents proches établis ailleurs en Syrie mais, en raison du bouclage de la zone de séparation, ils n’ont pas la possibilité de leur rendre visite ni même de les contacter. Dans le passé, un programme de visites familiales, administré par le CICR, permettait aux membres des familles séparées de se retrouver en Syrie une fois par an, deux semaines durant.

Il a été mis fin brusquement à ce programme en 1992. Le CICR a lancé plusieurs appels en faveur de la reprise des visites familiales, mais ses démarches répétées sont restées vaines. La rupture des liens sociaux, culturels et familiaux a eu, et a toujours, un immense retentissement pour les Arabes syriens vivant dans le Golan. De fait, la majorité d’entre eux voient dans la reprise des visites familiales l’enjeu primordial de la situation découlant de l’occupation et ils estiment qu’une solution est à trouver de manière urgente. Le CICR considère que la reprise de ce programme constitue une priorité.

En 2009, le CICR a aidé à dix reprises des personnes habitant le Golan à se rendre en Syrie proprement dite pour des raisons humanitaires – à la suite du décès d’un parent proche, pour se rendre au chevet d’un membre de la famille ou encore pour suivre un traitement médical.

  Étudiants et pèlerins  

     
     
   
Historique
Israël a pris le contrôle du Golan en 1967, lors de la guerre des Six-Jours et occupe ce territoire depuis lors. En décembre 1981, Israël a annexé unilatéralement le Golan, soumettant ainsi aux lois, à la juridiction et à l’administration israéliennes toute personne vivant dans ce territoire.
    Le CICR considère que le Golan est un territoire occupé et que, par conséquent, la IVe Convention de Genève de 1949 et d’autres règles coutumières reflétées dans le Règlement de La Haye de 1907 y sont applicables.
    Aucun gouvernement n’a reconnu l’annexion du Golan par Israël.
    La zone occupée du Golan s’étend sur environ 1 200 km2 ; sa population est composée de quelque 22 000 Arabes syriens qui vivent dans les cinq villes principales. Le Golan compte également environ 19 000 habitants israéliens installés dans une trentaine de colonies de peuplement.      
           
 

Pour les résidents arabes syriens du Golan, tout déplacement en Syrie proprement dite est sérieusement limité, voire impossible. En sa qualité d’intermédiaire neutre, le CICR intervient auprès des fonctionnaires officiant des deux côtés de la zone démilitarisée contrôlée par l’ONU pour permettre aux résidents de franchir la ligne de démarcation dans les deux sens, à des fins éducatives et religieuses. Depuis 1994, le CICR aide les étudiants et les pèlerins druzes à se rendre en Syrie : 303 étudiants et 524 pèlerins ont effectué un tel déplacement e n 2009.

  Mariages  

Depuis plus de 20 ans, le CICR contribue à l’organisation pratique de mariages entre des résidents arabes syriens du Golan occupé et leurs futurs époux/épouses vivant ailleurs en Syrie. Les cérémonies de mariage se déroulent sous les auspices du CICR dans la zone démilitarisée, au point de passage de Kuneitra ; elles offrent aux familles dispersées l’une des rares occasions de se trouver réunies, ne serait-ce que pendant une heure. Le rôle du CICR consiste notamment à obtenir les autorisations de déplacement requises pour les personnes invitées au mariage.

Après la cérémonie, les nouveaux mariés rejoignent le foyer de l’époux, soit dans le Golan soit ailleurs en Syrie. Quel que soit le côté de la ligne de démarcation où elle vivra dès lors, l’épouse renonce au droit de retour, pour elle-même et pour ses futurs enfants.

  Documents officiels et messages Croix-Rouge  

Le CICR assure la transmission entre le Golan et le reste de la Syrie de divers documents officiels tels que procurations, certificats de naissance, de mariage et de décès et, enfin, titres de propriété. C’est là un service vital, car il permet de renforcer l’unité familiale à travers la ligne de démarcation et il aide les familles arabes syriennes vivant dans le Golan occupé à faire face à une situation juridique compliquée. En outre, le CICR reçoit et distribue des messages Croix-Rouge par le biais desquels les Arabes syriens du Golan peuvent échanger des nouvelles avec les membres de leur famille vivant de l’autre côté.

     

  Visites aux détenus  

Le CICR visite régulièrement les Arabes syriens détenus par les autorités israéliennes. En février 2010, les délégués du CICR avaient visité 13 personnes originaires du Golan occupé incarcérées dans différents lieux de détention en Israël. Conformément à ses procédures de travail habituelles, le CICR évalue les conditions de détention, fait part de ses observations aux autorités compétentes de manière confidentielle, et suit de près la mise en œuvre de ses recommandations.

Tous les détenus golanais qui sont enregistrés par le CICR peuvent recevoir des visites de leurs proches dans le cadre du programme de visites familiales réalisé par le CICR.

     

Le CICR travaille dans le Golan occupé depuis 1967 ; il y maintient une présence permanente depuis 1988, date à laquelle il a ouvert son bureau à Majd el Shams.

Voir aussi : Golan occupé – Le CICR entame les transports de pommes vers la Syrie .