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Golan occupé : le CICR aide des Arabes syriens à maintenir le contact avec leurs familles qui vivent dans d’autres régions de la Syrie

29-10-2009 Point sur les activités

Le 24 septembre 2009, environ 560 pèlerins druzes ont été autorisés à passer du Golan occupé en Syrie proprement dite, par le point de passage de Kuneitra. Étant donné l'absence de relations diplomatiques entre la Syrie et Israël, le CICR a agi en tant qu'intermédiaire neutre entre les deux pays pour faciliter le pèlerinage. Les activités de l'institution visent essentiellement au rétablissement et au maintien des liens familiaux entre les habitants arabes syriens du Golan occupé et leurs familles vivant de l’autre côté de la ligne de démarcation.

     

 
   
Historique

Israël a pris le contrôle du Golan en 1967, au cours de la guerre des six jours, et occupe ce territoire depuis lors. En décembre 1981, il a annexé unilatéralement le Golan, soumettant ainsi toute personne vivant sur ce territoire aux lois, à la juridiction et à l'administration israéliennes.    

Le CICR considère que le Golan est un territoire occupé et que, par conséquent, la IVe Convention de Genève de 1949 et d’autres règles coutumières énoncées dans le Règlement de La Haye de 1907 y sont applicables.    

Aucun gouvernement n'a reconnu l'annexion du Golan par Israël.    

La zone occupée du Golan s'étend sur environ 1 200 km2 et sa population compte quelque 21 100 Arabes syriens, qui vivent dans les cinq villes principales, et 19 000 habitants israéliens, répartis dans 33 colonies.      
           
    ©CICR      
   
    Les noms des pèlerins sont vérifiés un par un dans le petit bureau du CICR situé dans la zone démilitarisée qui sépare le Golan occupé du reste de la Syrie.      
   

560 Druzes syriens se rendent en Syrie proprement dite   Étudiants et pèlerins   Pour les habitants arabes syriens du Golan occupé, il est extrêmement difficile, voire impossible, de se rendre en Syrie. Le CICR, en sa qualité d’intermédiaire neutre, collabore avec les fonctionnaires des deux côtés de la zone démilitarisée contrôlée par l'Organisation des Nations Unies pour permettre aux habitants d'aller et venir à des fins éducatives et religieuses. Le CICR aide les pèlerins (cheiks druzes) à traverser cette zone depuis 1994 et il facilite également le passage des étudiants en Syrie pour qu'ils puissent aller à l'université. Voir notre collection de photos : .

  Mariages  

Depuis plus de 20 ans, le CICR offre une assistance pratique pour l’organisation de mariages entre des habitants arabes syriens du Golan occupé et leur futur conjoint vivant en Syrie proprement dite. Ces cérémonies de mariage sont aussi l’occasion, très rare, pour les familles dispersées de se retrouver, ne serait-ce que pour une heure. Elles sont organisées sous les auspices du CICR dans la zone démilitarisée, au point de passage de Kuneitra. Le rôle du CICR consiste notamment à obtenir des garanties de sécurité pour les invités.

Après la cérémonie, les jeunes mariés passent dans le Golan occupé, et les conjoints venant de Syrie proprement dite renoncent à leur droit – et à celui de leurs futurs enfants - de rentrer dans leur lieu d'origine.

  Visites familiales en Syrie  

La grande majorité des Arabes syriens du Golan occupé ont des proches qui vivent ailleurs en Syrie, mais ils ne peuvent pas leur rendre visite ni même communiquer avec eux à cause du bouclage de la zone de séparation. Par le passé, le CICR mettait en œuvre un programme de visites familiales qui permettait aux proches de se retrouver en Syrie une fois par année pendant deux semaines.

Ce programme a été brusquement interrompu en 1992. Le CICR a lancé plusieurs appels en faveur de la reprise des visites, et continue à le faire, en vain. Cette impossibilité de maintenir des liens sociaux, culturels et familiaux a d’énormes conséquences pour la population arabe syrienne du Golan occupé. Aussi la majorité des habitants du Golan considère-t-elle que la reprise des visites familiales est la question la plus importante liée à l’occupation et qu’elle doit être résolue de toute urgence. Le CICR estime aussi que le redémarrage du programme est une priorité.

  Échange de documents officiels et de messages Croix-Rouge  

Le CICR transfère des documents officiels, comme des procurations, des certificats de naissance, de mariage et de décès, ainsi que des titres de propriété, entre le Golan occupé et le reste de la Syrie. C’est un service vital qui permet de préserver l’unité familiale par-delà la ligne de démarcation et qui aide les familles arabes syriennes vivant au Golan occupé à gérer une situation juridique complexe. En outre, le CICR recueille et distribue des messages Croix-Rouge pour permettre aux habitants arabes syriens et aux membres de leur famille vivant de l'autre côté d'échanger des nouvelles.

     

  Initiatives économiques  

En 2009, à la demande d’Israël et de la Syrie, le CICR a transporté 8 000 tonnes de pommes du Golan occupé vers la Syrie proprement dite, à travers la ligne de séparation de 1974. La vente de ces fruits stimule fortement l’économie locale et crée un lien économique et humanitaire essentiel entre les fermiers arabes syriens du Golan occupé et les marchés syriens. La réalisation de ce programme n'est possible que parce que toutes les parties reconnaissent le rôle d’intermédiaire neutre du CICR.

     

  Visites aux détenus  

Le CICR visite régulièrement les Arabes syriens détenus par les autorités israéliennes. En septembre 2009, les délégués du CICR avaient visité au cours de l'année 18 personnes originaires du Golan occupé, incarcérées en Israël dans différents lieux de détention. Conformément à ses procédures de travail habituelles, le CICR évalue les conditions de détention, fait part de ses observations aux autorités compétentes de manière confidentielle et suit de près la mise en œuvre de ses recommandations.

Tous les détenus golanais qui sont enregistrés par le CICR peuvent recevoir des visites de leurs proches dans le cadre du programme de visites familiales réalisé par le CICR.

Le CICR travaille sur le plateau du Golan occupé depuis 1967 ; il y assure une présence permanente depuis 1988, date à laquelle il a ouvert son bureau à Majd el Shams.