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Activités du CICR en Israël et dans les territoires occupés et les territoires autonomes : avril - juin 2009

04-08-2009 Point sur les activités

Les civils sont frappés de plein fouet par les restrictions de circulation, les colonies israéliennes et le tracé de la barrière de sécurité en Cisjordanie et à Gaza, ainsi que par les tirs de roquettes dans le sud d’Israël. Le CICR apporte une assistance aux personnes les plus touchées par les restrictions, soutient les structures de santé et améliore l’approvisionnement en eau dans les communautés mal desservies.

  Aperçu  

     

Entre avril et juin 2009, la population de Gaza a continué de souffrir des conséquences d’ordre humanitaire des restrictions strictes imposées par Israël à l’importation de matériaux de construction et d’autres biens. Les incursions militaires des forces de défense israéliennes ont été fréquentes, tandis qu’un certain nombre de roquettes tirées depuis Gaza ont mis en danger la vie des civils dans le sud d’Israël.

En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, les restrictions de circulation ont continué de perturber la vie quotidienne des Palestiniens, bien que la zone de Naplouse ait connu de légères améliorations. Certains fermiers, par exemple, ne pouvaient pas accéder à leurs terres et avaient donc de grandes difficultés à gagner leur vie correctement. Les personnes dont les maisons ont été démolies par les autorités israéliennes n’ont pas seulement perdu tout abri, mais également leurs meubles et autres effets personnels.

     

Le CICR a continué de prendre des mesures d’urgence pour aider les personnes et les communautés les plus touchées par les restrictions de circulation et les démolitions de maisons, en effectuant des démarches auprès des autorités israéliennes pour les presser d’autoriser l’accès aux champs, et en fournissant des abris et des articles ménagers essentiels aux personnes sans abri. Il a soutenu les structures de santé et aidé à entretenir ou à réparer les systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement. Le CICR a continué de collaborer avec le Croissant-Rouge palestinien et le Magen David Adom en Israël.

Le CICR a en outre poursuivi son dialogue avec les autorités palestiniennes et israéliennes pour leur rappeler leurs obligations découlant du droit international humanitaire. En juin, par exemple, le CICR a remis aux autorités israéliennes un rapport confidentiel sur la conduite des hostilités durant les trois semaines d’opérations militaires de l’hiver dernier à Gaza. Il est aussi intervenu auprès du Hamas, au plus haut niveau, pour exiger à nouveau que Gilad Shalit, un soldat israélien capturé, soit autorisé à avoir des contacts réguliers avec sa famille et à recevoir des visites du CICR.

  Aide aux familles dont les maisons ont été démolies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est  

Comme les Palestiniens vivant à Jérusalem-Est ont de grandes difficultés à obtenir des permis de construction des autorités israéliennes, de nombreuses familles finissent par construire des maisons sans permis. Elles n’ont pas d’autre choix si elles veulent vivre sur leurs terres. Cependant, elles pourraient recevoir à tout moment un ordre de démolition ou une lourde amende.

« Dans un petit village du district de Tubas, en Cisjordanie, l’armée israélienne, qui considère qu’il s’agit d’une zone militaire fermée, a délivré des avis de démolition à 17 familles de bédouins, qui n’ont pas eu d’autre choix que de quitter leurs terres, ce qui signifie en outre qu’elles ne peuvent pas les utiliser comme pâturage pour leurs moutons », explique Laetitia Courtois, chef du bureau du CICR à Naplouse. « Elles étaient déjà très pauvres et vulnérables. La perte de l’accès à ces terres sera pour elles un coup dur sur le plan économique. »

Si nécessaire, le CICR fournit aux familles des tentes, ainsi que des articles de ménage et d’hygiène essentiels, qui peuvent les aid er à traverser les semaines qui suivent la destruction de leur maison. Le CICR intervient en outre régulièrement auprès des autorités israéliennes pour leur rappeler leur obligation, au regard du droit international humanitaire, de répondre aux conséquences de ces démolitions sur le plan humanitaire.

Entre avril et juin, le CICR :

  • a fourni des tentes, des matelas, des couvertures, des casseroles, des tasses et des assiettes, des chaises et des assortiments d’articles d’hygiène à 116 personnes dont les logements à Tubas ont été détruits ;

  • délivré des « attestations de démolition de logement » à 15 familles de Jérusalem-Est et de Cisjordanie, ce qui leur donne droit à un soutien des autorités palestiniennes.

  Ouverture des points de passage pour les fermiers en Cisjordanie occupée  

Les fermiers ont souvent des difficultés à accéder à leurs terres qui se trouvent entre la barrière de Cisjordanie et la Ligne verte (ligne de cessez-le-feu de 1949). Ils sont parfois dans l’impossibilité de travailler dans leurs champs ou de soigner leurs oliveraies car les passages de la barrière sous autorité israélienne sont rarement ouverts. Chaque année, des récoltes précieuses sont en outre perdues quand des incendies éclatent et que les fermiers ne peuvent pas accéder à leurs terres pour les éteindre.

« Même quand les autorités israéliennes ouvrent les passages, elles le font souvent très tard le matin, ou beaucoup plus tard qu’annoncé, et les fermiers perdent des heures à attendre au point de passage », déclare Tom Glue, coordonnateur des secours du CICR. « Le CICR aide ces fermiers à tirer le meilleur profit de l’accès limité qu’ils ont à leurs terres. »

Entre avril et juin, le CICR a :

  • fourni à quelque 100 fermiers des semences, des plants d’arbres et du matériel pour réparer les serres dans les zones où l’accès est restreint ;

  • aidé 190 fermiers à travailler leurs terres en Cisjordanie occupée et dans la zone de Jérusalem-Est ;

  • continué d’effectuer des démarches auprès des autorités israéliennes pour qu’elles accordent aux fermiers des heures d’accès régulières et prolongées à leurs terres en Cisjordanie.

À Hébron, où les Palestiniens vivant dans la vieille ville subissent des restrictions de circulation du fait de la présence de colonies illégales et de la violence des colons, le CICR a distribué des colis de vivres à près de 6 700 personnes. Il a en outre fourni des ruches à des familles de la vieille ville pour leur assurer un petit revenu supplémentaire. Près de 100 personnes en ont bénéficié.

Dans la bande de Gaza, le CICR a aidé près de 250 fermiers à améliorer leurs terres en nivelant leurs champs avec des bulldozers et en fournissant des plants d’oliviers et de légumes.

     

  Visites aux détenus et aide au maintien des liens familiaux  

Les délégués du CICR ont effectué des visites aux détenus dans les centres d’interrogatoire et les prisons sous autorité palestinienne et israélienne de façon à se rendre compte du traitement qui leur est réservé et de leurs conditions de détention, et à les aider à maintenir des liens avec leur famille, notamment en collectant et en distribuant des messages Croix-Rouge (brefs messages contenant des nouvelles familiales), et en transmettant des salutations verbales ( salamat en arabe). Cependant, depuis juin 2007, Israël a empêché quelque 900 familles à Gaza de visiter leurs proches dans les prisons israéliennes.

De plus, le CICR a financé un séminaire de formation organisé en Israël par le Magen David Adom pour les volontaires qui aident les survivants de l’Holocauste et leurs descendants à faire la lumière sur le sort de leurs parents persécutés durant la Seconde Guerre mondiale.

Entre avril et juin, le CICR a :

  • visité plus de 3 000 détenus dans 74 lieux de détention en Israël, en Cisjordanie et à Gaza ;

  • fait en sorte que plus de 38 000 Palestiniens de Cisjordanie puissent visiter leurs parents proches détenus dans des prisons israéliennes.

  Soutien aux structures de soins de santé  

Dans la bande de Gaza, le CICR a continué de soutenir les structures de santé, qui souffrent des restrictions imposées aux importations.

Entre avril et juin, le CICR a :

     

  • fourni des médicaments, du matériel médical, ainsi que des équipements et des pièces de rechange, ce qui bénéficie principalement aux patients des départements chirurgicaux et des urgences de huit hôpitaux du ministère de la Santé à Gaza ;

  • apporté un soutien au centre d’appareillage orthopédique et de prise en charge de la poliomyélite (Artificial Limb and Polio Center) dans la ville de Gaza, où 60 personnes ayant perdu un membre durant l’opération militaire de l’hiver dernier à Gaza ont été examinées et seront équipées (si nécessaire) de membres artificiels une fois que leurs blessures seront guéries ;

  • collaboré avec le Crois sant-Rouge palestinien pour mener à bien une évaluation des réparations qu’il est nécessaire d’effectuer dans trois postes d’ambulance à cause du conflit à Gaza et de la pénurie de matériaux de construction.

En Cisjordanie, le CICR a suivi les activités médicales, la disponibilité des médicaments et la formation professionnelle en cours dans les hôpitaux du ministère de la Santé et des institutions caritatives, et donné des médicaments et du matériel chirurgical à sept hôpitaux d’institutions caritatives. Il a aussi permis à une institution pour malades mentaux à Ramallah d’accueillir 16 patients supplémentaires en lui fournissant des matelas, des couvertures et d’autres articles.

  Amélioration de l’accès à l’eau potable pour près de 200 000 personnes à Gaza et en Cisjordanie  

Entre avril et juin, le CICR a :

  • utilisé des matériaux recyclés, tels que conduites d’eau et segments du mur de béton de l’ancienne frontière de Rafah, pour surmonter les restrictions imposées par Israël à l’importation de matériaux de construction et rénover une station de traitement des eaux usées desservant 175 000 habitants de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza ;

  • amélioré l’accès à l’eau courante pour 23 000 personnes dans le sud de la Cisjordanie en reliant deux conduites d’approvisionnement en eau.

  Promotion du respect du droit international humanitaire  

Par son dialogue continu avec les diverses autorités, forces armées et factions, et avec des membres influents de la société civile en Israël, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, le CICR encourage le respect des règles du droit international humanitaire.

Entre avril et juin, les e xperts juridiques du CICR ont participé à six tables rondes organisées en Israël par des institutions universitaires, où des thèmes comme l’applicabilité du droit international humanitaire dans les guerres asymétriques ont été abordés.

Le CICR a tenu un atelier de deux jours sur la protection accordée aux civils en droit international humanitaire et en droit islamique (charia), au cours duquel 12 érudits musulmans, professeurs de la charia et imams de Cisjordanie ont échangé des avis sur des questions comme la position musulmane relative aux fatwas sur le meurtre de civils.