Mali : "Aujourd’hui, je peux marcher seul", témoigne Mekidjan

08 septembre 2017

Il est né sans aucune infirmité mais, 18 jours seulement après sa naissance, Mekidjan a été brûlé des chevilles jusqu'aux cuisses dans un terrible incendie. À l'âge de 13 ans, après sa prise en charge par le CICR, il apprend à se mettre debout et à marcher seul.

Problématique de la prise en charge des personnes en situation de handicap physique au Mali

Mekidjan Diallo est un jeune garçon originaire du Ganadougou, région de Sikasso, dans le sud du Mali. Cette région ne disposant pas de centre de réadaptation physique, Mekidjan et sa mère doivent parcourir plus de 200 kilomètres pour rallier Bamako, la capitale, où se trouve le centre le plus proche. Après avoir subi une ré-amputation des deux membres inférieurs dans une clinique privée à Bamako, le garçon bénéficie d'une rééducation et d'un appareillage au Centre National d'Appareillage Orthopédique du Mali (CNAOM), avec l'appui technique du Programme de Réadaptation Physique du CICR au Mali (PRP).

Comme Mekidjan, des centaines de personnes physiquement handicapées sont obligées de parcourir de longues distances pour avoir accès aux soins de réadaptation physique, ce qui contribue à élever le coût de la prise en charge. Cette situation est en grande partie liée à l'insuffisance non seulement d'infrastructures et de matériels appropriés, mais surtout de personnel qualifié.

Soutien du CICR

Dans le cadre de notre mission de protection et d'assistance aux victimes des conflits armés et des violences, et conformément à la Convention relative aux droits des personnes handicapées (ratifiée par le gouvernement malien), nous intervenons au Mali depuis plus de dix ans dans le domaine de la réadaptation des personnes physiquement handicapées, afin d'améliorer l'accès aux services de réadaptation et leur qualité.

Ce soutien consiste à renforcer le plateau technique et les compétences du CNAOM et des centres régionaux, ainsi que du Centre Père Bernard Vespieren (CPBV) à Bamako. Grâce à cela, de plus en plus de personnes handicapées, à l'exemple de Mekidjan, sont prises en charge et voient une lueur d'espoir. « Avant, il rampait sur ses deux mains et deux genoux, mais quand il faisait chaud, il ne pouvait plus ramper », témoigne Kiatou, la mère de Mekidjan. « Je vais mieux aujourd'hui. Ils m'ont soigné, je peux marcher seul pour aller partout. Je souhaite aller à l'école pour devenir plus tard enseignant », nous raconte Mekidjan lors d'une séance de rééducation.

Programme d'investissement à impact humanitaire

La situation politique et sécuritaire au Mali depuis 2012 accentue les difficultés des personnes ayant besoin d'appareillage orthopédique et de rééducation fonctionnelle, surtout dans les régions du nord et du centre du pays. Sur les six antennes régionales du CNAOM, seules celles de Tombouctou et de Gao sont opérationnelles, notamment grâce au soutien du CICR.

Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation du CICR au Mali, explique : « Dans le souci de contribuer à améliorer l'accès aux services de réadaptation physique, et en accord avec le gouvernement malien, nous allons financer la construction et le fonctionnement pendant cinq ans d'un centre régional d'appareillage orthopédique et de rééducation fonctionnelle à Mopti, dans le centre du Mali, à travers le Programme d'investissement à impact humanitaire. Ce centre de réadaptation sera construit et équipé dans le respect des normes internationales en matière de réadaptation physique. La meilleure qualité technique des services de ce centre, ainsi que les activités de sensibilisation et de subvention en faveur des plus démunis, amélioreront la réinsertion socio-économique des personnes physiquement handicapées, qui constituent l'un des groupes les plus vulnérables au Mali. »

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