Cambodge : l’anxiété fait place à l’espoir avec les messages Croix-Rouge

29-10-2013 Éclairage

Les messages Croix-Rouge permettent la transmission de nouvelles familiales lorsque les moyens de communication traditionnels ne peuvent pas être utilisés. Avec le soutien du CICR, la Croix-Rouge cambodgienne aide les personnes en prison à rester en contact avec leurs proches.

Srey Neng écoute Seoung lui lire le message de son mari. 

Srey Neng écoute Seoung lui lire le message de son mari.
© ICRC

Bun Seoung, un volontaire de la Croix-Rouge cambodgienne, est un facteur très spécial. En ce XXIe siècle, alors que la plupart des habitants de Phnom Penh sont connectés en temps réel avec le reste du monde via Facebook et Instagram, Seoung continue à remettre chaque lettre en mains propres. Il a déjà parcouru des centaines de kilomètres en allant à la rencontre des destinataires, et sa moto est toute rouillée.

« Si ces messages Croix-Rouge sont si précieux, c'est parce qu'ils ont le pouvoir de réunir des proches qui ont été séparés ; ils chassent l'angoisse et l'incertitude en apportant l’amour et l’espoir », explique Seoung.

Srey Neng

Seoung a roulé trois heures dans l’eau et la poussière avant d’atteindre le petit village proche de Kompong Speu où vit Srey Neng avec ses deux jeunes enfants. La jeune femme se montre tout d'abord très méfiante. Seoung explique qu’il lui apporte une lettre de son mari dont elle est sans nouvelles depuis plus d’un an. Srey Neng est très inquiète et n’ose pas prendre le message que lui tend Seoung. Elle serre son bébé contre elle quand, finalement, Seoung lui lit la lettre de son mari.

 « Il est en prison en Thaïlande, mais il est en bonne santé », explique Seoung. Des larmes coulent sur les joues de Srey Neng quand elle prend le précieux message dans ses mains. « Je le croyais mort. Pendant tout ce temps, je n'ai jamais cessé de me faire du souci, de me demander ce qui lui était arrivé. »

 

Seoung aide Srey Mom à répondre au message Croix-Rouge de son mari. 

Seoung aide Srey Mom à répondre au message Croix-Rouge de son mari.
© ICRC

Seoung explique à la jeune femme qu'elle peut répondre à ce message, et que ses collègues du CICR le remettront à son mari. « Je suis si heureuse, dit-elle. Je n’ai pas assez d’argent pour aller le voir en Thaïlande, mais nous pouvons au moins nous écrire et nous sentir enfin réunis. »

Persévérance récompensée

Après avoir transmis son message, Seoung reprend sa moto et poursuit sa journée.

« Il faut beaucoup de détermination pour retrouver les familles », explique Seoung. Je dois parfois aller sur place à deux ou trois reprises pour trouver les gens que je cherche. Je n’ai aucun moyen de savoir s’ils seront là le jour où je prévois de leur rendre visite. Mais je ne renonce pas facilement. »

Lorsque d'autres moyens de communication (tels que lignes téléphoniques et services postaux) sont perturbés ou non disponibles, le travail de Bun Seoung et d’autres volontaires de la Croix-Rouge est crucial. En 2012, la Croix-Rouge cambodgienne a permis l’échange de quelque 14 000 messages Croix-Rouge entre les membres de familles séparées – principalement entre des détenus et leurs proches.