Soudan : le CICR poursuit ses négociations avec les autorités soudanaises en vue d’une reprise de ses activités

10-03-2014 Interview

Le 1er février dernier, les autorités soudanaises demandaient au CICR de suspendre ses activités dans le pays. Des discussions avec ces dernières sont actuellement cours pour que l’institution puisse reprendre ses activités. Interview d’Eric Marclay, chef des opérations pour l’Afrique de l’Est.

Quels sont les faits nouveaux intervenus après que le CICR a été contraint de suspendre ses activités ?

Nous nous sommes entretenus à plusieurs reprises avec les autorités soudanaises, au Soudan et à Genève, à chaque fois dans une atmosphère constructive. Nous intervenons en totale transparence au Soudan, de même que dans les autres pays où nous sommes présents, et nous nous attachons à respecter les réglementations nationales régissant les activités des organisations humanitaires. Il conviendrait cependant que les réglementations en question ne fassent pas obstacle à ce que nous apportions protection et assistance aux personnes qui en ont cruellement besoin. Nous poursuivons notre dialogue et avons bon espoir que les problèmes à l’origine de cette suspension seront rapidement réglés.

Pensez-vous pouvoir reprendre rapidement vos activités ?

Nous avons tout lieu de croire qu’il en ira ainsi, en particulier au Darfour, où les combats ont entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes. D’ici-là, nous poursuivrons nos pourparlers avec le gouvernement soudanais dans le but de débloquer la situation, car une suspension prolongée de nos activités risquerait d’être lourde de conséquences. L’an dernier, environ 1,5 million de personnes ont bénéficié de l’assistance du CICR dans le pays tout entier. Ces personnes ont besoin de nous, et nous sommes déterminés à continuer de leur venir en aide cette année encore et tout le temps que cela sera nécessaire.

Quels sont les besoins humanitaires de la population soudanaise ?

La population soudanaise subit malheureusement les effets d’années de conflit armé. Au cours de la dernière décennie, de violents affrontements ont notamment embrasé le Darfour, puis les États du Nil Bleu et du Kordofan Sud. Le conflit dont la région du Darfour a été le théâtre a forcé des centaines de milliers de personnes à abandonner leur foyer. Aujourd’hui, elles sont pratiquement dépourvues d’accès aux biens et aux services de première nécessité tels qu’eau, nourriture, soins de santé et moyens de subsistance. Une suspension prolongée de nos activités pourrait avoir des conséquences désastreuses pour les gens qui comptent sur notre aide pour survivre.

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