Érythrée : les villages des zones touchées par la guerre bénéficient d’eau potable grâce à l’énergie solaire

03-07-2009 Éclairage

En collaboration avec les autorités et les communautés, le CICR exploite l’énergie solaire pour fournir de l’eau potable aux Érythréens dans des zones reculées proches de la frontière éthiopienne. Récit de Michael Kifle, du bureau du CICR à Asmara.

 

    ©ICRC      
   
Les déplacés internes qui sont revenus dans le village de Mai Izghi (région de Debub) bénéficient d’eau potable grâce au système d’approvisionnement fonctionnant à l’énergie solaire installé par le CICR. 
    Dans ces zones reculées, les sources d’eau se trouvent généralement loin des villages. Elles sont à sec une partie de l’année et, même lorsqu’elles sont utilisables, elles sont souvent polluées. Les villageois, en particulier les femmes et les enfants, marchent pendant des heures pour atteindre des puits peu profonds creusés à la main ou des mares qu’ils partagent avec les animaux. Les pénuries de combustible et le faible coût de fonctionnement des systèmes fonctionnant à l’énergie solaire ont incité le CICR à se lancer dans cette initiative écologique. Des panneaux solaires convertissent l’énergie solaire en électricité, cette électricité étant utilisée pour pomper l’eau d’un forage profond dans une citerne qui alimente un robinet public.

En collaboration avec le département érythréen des ressources hydrauliques, le CICR a équipé un certain nombre de villages des régions de Debub et de Gash-Barka de pompes fonctionnant à l’énergie solaire et de robinets publics. Depuis 2004, l’institution a installé quelque 70 systèmes d’approvisionnement en eau fonctionnant à l’énergie solaire, pour les personnes rentrées chez elles ou réin stallées dans les régions d’Érythrée touchées par la guerre.

Le village de Mai Izghi, qui compte 400 habitants, est l’un de ceux qui ont bénéficié de ce projet. Il se trouve dans une zone montagneuse à environ 22 km au nord-est de la ville frontalière de Tsorona, théâtre de certains des plus violents affrontements de la guerre qui a opposé l’Érythrée et l’Éthiopie entre 1998 et 2000. Un vieil homme dit qu’il est heureux que les villageois n’aient plus à marcher pendant des heures pour aller chercher de l’eau. « Parfois, ils revenaient même avec des récipients vides, ajoute-t-il. Nous sommes tous soulagés, en particulier les femmes et les enfants, car ils étaient directement touchés par le manque d’eau. » Un autre vieillard du village ajoute : « Nous nous préparions un jour à l’avance à la longue file d’attente, mais grâce au CICR, nous avons dorénavant un système d’approvisionnement en eau fiable, à tout juste cinq minutes de marche d’ici. » Autrement dit : « Les femmes peuvent aller chercher de l’eau et être de retour à la cuisine avant que le pain ne brûle. C’est un véritable bienfait et je suis heureux d’avoir pu en être témoin. »

Sur le terrain, les équipes du CICR dispensent des formations sur l’hygiène en matière d’eau et d’assainissement dans les villages où l’institution a installé des systèmes d’approvisionnement en eau fonctionnant à l’énergie solaire. La formation comprend la création d’un conseil des eaux chargé de gérer le système, la diffusion de connaissances essentielles en matière d’hygiène et l’enseignement des bases de la gestion financière, et vise à garantir que le système continue de fournir de l’eau potable à l’avenir.

Dans les villages où le point d’eau le plus proche est particulièrement éloigné, le CICR a fourni des ânes et des sacs pour acheminer l’eau vers ceux qui en ont le plus besoin. Les ménages ont ainsi plus d’eau à disposition et davantage de temps à consacrer à d’autres activités, comme l’ école ou le travail agricole.

Le CICR conduit cinq autres projets relatifs à l’eau dans la région de Debub, un dans la région de Gash Barka, et un dans la région de la mer Rouge méridionale. Des projets sont actuellement en cours à Meflech (Gash-Barka), Raebukra (mer Rouge méridionale) et Mihrad Chele (Debub).