Paroles prononcées par Juan Martinez, lors de lacérémonie à la mémoire des six collaborateurs du CICR tués en République démocratique du Congo
02-05-2001 Déclaration
Cérémonie de deuil
et de recueillement,
Genève le 2 mai 2001.
Discours
CICR
Jakob Kellenberger
Gillian Biddulph Ackermann
Alexis Kabanga
Juan Martinez
Hanna Mollan
Patrick Mueller
Yacine Sar
HCR
Soren Jessen-Petersen
Biographies
de nos collègues
Communiqué de presse
27 avril 2001
Chronologie des activités
Le CICR au Congo (RDC)
" Todo pasa y todo queda, pero lo nuestro es pasar, pasar haciendo caminos, caminos sobre la mar " . Ces chemins autrefois chantés par le poète espagnol Antonio Machado - que tu lisais, Julio, avec l'oeil du coeur - te conduisirent jusqu'en Afghanistan.
A Herat, nos chemins de sable et non de mer, se sont croisés. J'ai tout de suite reconnu en toi l'amoureux secret des étoiles.
Ancien marin, ayant pour boussole un coeur débordant de vie, tu n'étais pas fait pour les horaires urbains que dictent le sifflet des usines.
Tu préférais le temps non domestiqué, ouvert devant toi, ordonné par le seul désir de bien faire. Ainsi tu étais toujours à l'oeuvre, exam inant, observant, améliorant ce qui pouvait l'être, parce que tu ne savais pas travailler en t'épargnant.
Tu avais le goût des choses simples, la joie épanouie que donne le monde aux hommes qui ont suivi la voie qu'ils s'étaient tracées; tu possédais aussi cet humour discret que le temps accorde à l'âge et à l'expérience.
Je me souviens de matins où le bleu du ciel coulait dans nos tasses de café, et où le soleil faisait des taches d'or sur la table de la salle à manger, entre les rires et les questions sans réponses.
Tu ne portais pas tes convictions à la boutonnière, comme une rose arrogante, mais comme un vieux papier plié, jauni, oublié au fond d'un portefeuille élimé, comme une lettre d'amour, un amour de jeunesse, qu'on retrouve soudain, et qui nous rappelle que l'amour est plus fort que la mort .
Aujourd'hui nous sommes nombreux, Julio - ta famille, tes amis, tes collègues et tous ceux que le cours du monde ne laisse pas indifférents - à t'accompagner par le coeur sur des chemins qui nous sont inaccessibles.
Tu es devant nous, Julio. Tu as seulement pris un peu d'avance.
Quand un homme comme toi disparaît, c'est toute la communauté humaine qui s'appauvrit.
Adios, Julio,
Juan Martinez
Attaché de presse
pour l’Afrique