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Intervention de M. Soren Jessen-Petersen, Haut Commissaire assistant des Nations Unies pour les réfugiés,lors de lacérémonie à la mémoire des six collaborateurs du CICR tués en République démocratique du Congo

02-05-2001 Déclaration

 
        In memoriam    
 

           

  Cérémonie de deuil  

  et de recueillement,  

  Genève le 2 mai 2001.  

  Discours CICR  

 
    Jakob Kellenberger
    Alexis Kabanga
      Juan Martinez
    Hanna Mollan
    Patrick Mueller
    Yacine Sar
 

  HCR  

 
Soren Jessen-Petersen
   
    Biographies de nos collègues
 

  Communiqué de presse  

 
27 avril 2001
 

  Chronologie des activités  

 
Le CICR au Congo (RDC)    
 
 
 
Chers amis et collègues,

Le Haut Commissaire pour les réfugiés, M. Ruud Lubbers, se trouve actue llement en Afghanistan et ne peut par conséquent être présent ici aujourd'hui. Il m'a demandé de vous faire part de son horreur, de sa profonde tristesse et de son indignation devant la mort tragique et gratuite de nos six collègues, collaborateurs du CICR en République démocratique du Congo.

Au nom du Haut Commissaire – et de tout le personnel du HCR – je tiens à exprimer notre profonde sympathie et nos condoléances à nos amis du CICR et particulièrement aux familles et aux proches de ceux qui ont perdu la vie : Aduwe Boboli, Julio Delgado, Rita Fox, Jean Molokabonge, Véronique Saro et Unen Ufoirworth. Leur décès est survenu un mois à peine après le meurtre de notre propre collègue, M. Nsakala Tshiama, à Kimpese, en République démocratique du Congo.

Moins d'un an s'est écoulé depuis que nous avons, ensemble, pleuré la disparition de quatre collaborateurs du HCR au Timor oriental et en Guinée, et protesté contre leur assassinat. Beaucoup de nos collègues du CICR ont témoigné leur solidarité envers nous en ce jour de septembre. C'est à notre tour maintenant de partager ce sentiment de perte, ainsi que la douleur des familles, et de dire « Vous n'êtes pas seuls.» Devant de telles tragédies, nous sommes plus conscients que jamais des liens qui nous unissent et de la cause que nous servons.

Mais nous ne saurions nous contenter d'exprimer notre sympathie ou notre colère et notre écœurement devant la barbarie de tels actes. Nous ne pouvons pas davantage nous laisser aller à un sentiment d'impuissance devant tant de cruauté. Nous devons canaliser nos énergies dans un effort commun pour demander que les gouvernements des pays hôtes, les belligérants et la communauté internationale assument la responsabilité qui leur incombe de respecter et de protéger nos collègues sur le terrain.

Une fois encore, nous sommes contraints de méditer sur l'écart ténu qui existe entre les satisfactions que notre travail nous apporte et un tel sacrifice. Le privilège de servir les autres a remarquablement enrichi nos vies. Mais lorsque nous perdons des collègues et des amis, leurs familles et leurs proches sont privés de l'affection, de l'attention et du réconfort auxquels ils ont droit. Ils subissent une perte qui ne pourra être surmontée et une blessure qui ne guérira jamais vraiment.

En leur nom aussi, j'affirme que nous ne pouvons en accepter davantage.

Je vous remercie.