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Afghanistan : après 10 ans, les civils paient toujours le prix du conflit

03-10-2011 Communiqué de presse 11/202

Genève/Kaboul (CICR) – Dix ans après le début d’un nouveau chapitre dans la guerre qui fait rage en Afghanistan depuis 30 ans, les Afghans sont toujours pris au piège d’une violence armée continue. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la sécurité et les soins de santé sont les principaux problèmes humanitaires que rencontre la population en Afghanistan aujourd’hui.

« Bien que la qualité de vie de certains secteurs de la population se soit améliorée au cours des dix dernières années, les conditions de sécurité restent alarmantes dans de nombreuses zones du pays », a déclaré Jacques de Maio, chef des opérations du CICR pour l’Asie du Sud.

« Il est impératif que les victimes de ce conflit armé continu et aux multiples aspects reçoivent protection et assistance, a-t-il ajouté. Nous sommes particulièrement inquiets pour les civils qui se trouvent sur la ligne de feu, les familles déplacées qui n’ont plus rien, les malades et les blessés qui n’ont pas accès aux soins de santé, et le personnel médical harcelé alors qu’il dispense des soins à une population désespérée. »

L’accès aux soins médicaux est sérieusement entravé dans les zones de conflit, où les dispensaires locaux ont parfois fermé en raison des combats, des attaques lancées contre leurs locaux, ou de l’intimidation que subissait le personnel. « Les routes sont minées ou bloquées par des points de contrôle. Par conséquent, les personnes qui transportent les malades et les blessés à l’hôpital sont longuement retenues, ce qui a parfois des conséquences tragiques », a expliqué M. de Maio. De plus, en raison de la pauvreté généralisée, de nombreux Afghans des zones rurales reculées n’ont tout simplement pas les moyens de couvrir les frais de transport des malades et des blessés à l’hôpital.

De nombreuses communautés des zones rurales se sentent plus vulnérables que jamais. Dans certaines régions du nord, les déplacements liés au conflit ont augmenté de plus de 40% par rapport à l’an dernier. « Dans de nombreuses zones, y compris dans les provinces de Wardak et de Logar, dans le centre, les habitants disent qu’ils ne se sentent plus en sécurité car ils subissent des intimidations et des contraintes de toutes les parties, qui veulent les obliger à prendre parti, alors qu’ils désirent simplement rester à l’abri du danger » a ajouté M. de Maio.

Au cours de l’année écoulée, la malnutrition a augmenté dans le sud. Les causes sont nombreuses – manque d’informations, insécurité, pauvreté et mauvaises conditions d’hygiène, pour n’en citer que quelques-unes – mais le conflit en cours joue aussi un rôle. Les épidémies saisonnières, notamment la rougeole, ont connu une forte hausse là où le conflit fait rage.

Tandis que les forces armées internationales se retirent et que la responsabilité de la sécurité est transférée aux autorités afghanes, le CICR surveille la façon dont les forces nationales de défense et de sécurité accomplissent leurs tâches, notamment dans le domaine de la détention. L’institution fait part de ses préoccupations pour la population civile à toutes les parties au conflit, y compris à l’opposition armée, et débat avec elles de leur obligation de respecter et de faire respecter le droit international humanitaire.

Cela fait 25 ans que le CICR travaille en Afghanistan, qui compte parmi ses plus importantes opérations au monde. Le CICR est toujours résolu à aider les personnes les plus vulnérables du pays. « Nous poursuivrons nos activités strictement humanitaires, tout en restant à l’écart de toutes les initiatives diplomatiques et politiques, et en nous efforçant de faire en sorte que la population reçoive l’assistance dont elle a si désespérément besoin », a déclaré M. de Maio.

Informations complémentaires :
Christian Cardon, CICR Genève, tél. : +41 22 730 24 26 ou +41 79 251 93 02
Jessica Barry, CICR Kaboul, tél. : +93700 282 719


Photos

Un père et son enfant dans le centre de nutrition thérapeutique de l'hôpital régional de Mirwais à Kandahar.  

Un père et son enfant dans le centre de nutrition thérapeutique de l'hôpital régional de Mirwais à Kandahar.
© CICR / K. Holt / v-p-af-e-01674

Hôpital Mirwais, Kandahar. Des hommes reçoivent du riz, de l’huile, des aliments pour animaux et un bidon de lait dans le cadre d’un projet agricole du CICR. 

Hôpital Mirwais, Kandahar. Des hommes reçoivent du riz, de l’huile, des aliments pour animaux et un bidon de lait dans le cadre d’un projet agricole du CICR.
© CICR / K. Holt / v-p-af-e-01691

Centre orthopédique du CICR à Kaboul. Un jeune garçon s'entraîne à marcher avec des prothèses. 

Centre orthopédique du CICR à Kaboul. Un jeune garçon s'entraîne à marcher avec des prothèses.
© CICR / K. Holt / v-p-af-e-01786