En 1992, Tith Pao part avec un ami ramasser du bois derrière le camp de réfugiés où ils vivent. Ils sont soudain interrompus par une violente explosion. « Quand j’ai regardé ma jambe, j’ai vu que mon pied avait été arraché. »
En 1992, Tith Pao part avec un ami ramasser du bois derrière le camp de réfugiés où ils vivent. Ils sont soudain interrompus par une violente explosion. « Quand j’ai regardé ma jambe, j’ai vu que mon pied avait été arraché. »
Après son accident, Pao retourne auprès de sa famille installée dans un camp de réfugiés dans le district de Rattanak Mondul, dans le nord-ouest du Cambodge. Peu après avoir été équipé d’une prothèse, il est forcé de retourner dans des forêts infestées de mines à la recherche de bois.
Rattanak Mondul a été pendant des années l’une des régions les plus durement touchées par la guerre civile au Cambodge. Les Khmers rouges utilisaient des mines pour cibler délibérément les puits, les hameaux, les digues, les sentiers et les berges où les villageois extrayaient des minéraux.
Pao devait subvenir aux besoins de sa famille, mais sans possibilité de travailler dans le camp, il devait risquer sa vie pour la gagner. « J’avais peur à chaque fois que j’allais couper du bois dans la forêt », se rappelle-t-il. « Mais je n’avais pas le choix. Il fallait que je nourrisse mes enfants. »
Quand la guerre s’est finalement terminée, le Centre cambodgien de déminage a débarrassé la ville natale de Pao des mines et des engins non explosés qui s’y trouvaient. Pao y est retourné et a construit une petite maison pour sa famille un an plus tard. Ils y vivent toujours aujourd’hui.
On peut voir partout dans le pays les résultats concrets des efforts fournis par la communauté internationale pour interdire les mines terrestres. Aujourd’hui, les traces de la guerre ont disparu et le district de Rattanak Mondul est presque entièrement déminé.
La vie de Pao s’est améliorée au-delà de toute espérance. « Je suis si heureux de posséder des terres. Elles nous aident à être indépendants », se réjouit-il.
« Quand je repense à cette époque, je ne me souviens que de la peur qui ne nous quittait jamais. Maintenant, la vie est comme un arbre qui nous donne ses fruits », conclut Pao.
Au Cambodge, le CICR porte assistance aux personnes et aux communautés qui ont été victimes de mines terrestres. Cet héritage de la guerre continue de peser sur le pays en difficulté.
Pendant ses 50 ans de présence au Cambodge, le CICR a soutenu la construction de centres médicaux et mis en place un projet orthopédique pour aider des gens comme Tith Pao à être équipés de prothèses.
Parmi les 150 000 personnes handicapées vivant au Cambodge, beaucoup ont été amputées à cause de mines et peinent à se réintégrer dans la société.