Empire ottoman, guerre russo-turque de 1877-1878. Poste de premier secours pour les soldats blessés. La Convention de Genève de 1864 établit que les soldats blessés et ceux qui leur viennent en aide ne doivent pas être pris pour cible et ont droit à la protection et au respect. Ce traité marque la naissance du droit international humanitaire moderne.
Ypres, Belgique, 1917. Des soldats australiens se protègent des attaques de gaz toxiques avec des masques. Ces armes criminelles ont été massivement utilisées durant la Première Guerre mondiale, tuant ou causant de terribles blessures. La Convention de 1925 interdit l'emploi de gaz asphyxiants ou toxiques durant la guerre.
Roche-Maurice, France, durant la Première Guerre mondiale. Des prisonniers allemands prennent leur repas dans un dortoir du camp. Convention de Genève sur les prisonniers de guerre de 1929 a été complétée et renforcée en 1949 par la troisième Convention de Genève.
Pologne, durant la Seconde Guerre mondiale. Un dortoir dans un camp de concentration. La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (CPRCG) a été approuvé à l'unanimité par l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies, fondée trois ans auparavant, et adoptée en 1948.
Durant la Seconde Guerre mondiale, un pilote britannique naufragé appelle à l'aide. La deuxième Convention de Genève étend la protection aux blessés et malades de la guerre maritime, ainsi qu'aux naufragés. Les quatre Conventions de Genève de 1949 - signées aujourd’hui par tous les États du monde - et leurs Protocoles additionnels sont le noyau du droit international humanitaire.
Réfugiés de Kozara, Yougoslavie (Bosnie-Herzégovine), Seconde guerre mondiale. Les traités adoptés avant 1949 ne concernaient que la protection des combattants hors de combat. La quatrième Convention de Genève de 1949, tenant en compte les terribles souffrances endurées par les civils durant la Seconde Guerre mondiale, assure la protection des civils, notamment en territoire occupé.
Dresde, Allemagne, après les bombardements de février 1945. Suite aux bombardements aériens massifs pendant la Seconde Guerre mondiale, a été soulevée la question de la protection des œuvres d'art et du patrimoine culturel des peuples en temps de guerre. La Convention de de la Haye de 1954 et son Protocole interdisent de prendre les biens culturels pour cible et obligent les combattants à éviter de leur causer des dommages.
Rorazau, El Salvador, 1980. Un convoi de la Croix-Rouge salvadorienne prépare une distribution de secours à des personnes déplacées en raison de la guerre entre le gouvernement et le FFMLN (Front Farabundo Marti de Liberación Nacional). La majorité des règles du droit international humanitaire protégeaient les victimes de conflits armés entre États. Les deux Protocoles additionnels aux Conventions de Genève de 1977 étendent cette protection aux victimes de conflits internes ou de guerres de décolonisation.
Entre Kampala et Luwero, Ouganda, 1986. Un enfant de 12 ans, membre de la NRA (National Resistance Army). La Convention relative aux droits de l'enfant, adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1989, garantit les droits fondamentaux des enfants. L'article 38 les protège en cas de conflit armé, interdisant entre autres le recrutement d’enfants de moins de quinze ans. Elle est complétée par le protocole de 2000 qui spécifie que les groupes armés ne devraient en aucune circonstance enrôler des enfants de moins de 18 ans.
Battambang, Cambodge, Khan Keo, 10 ans, a sauté sur une mine en traversant une rizière avec ses vaches et Thon Thau, 14 ans, en ramassant du bois. Les mines antipersonnel ne distinguent pas les civils des combattants et continuent de tuer et de mutiler bien après la fin des hostilités. La Convention de 1997 sur l'interdiction des mines antipersonnel interdit leur emploi, stockage, fabrication et commerce.
Potocari, Bosnie-Herzégovine, 2001. Commémoration du sixième anniversaire de la chute de Srebrenica, qui avait été suivie du massacre de milliers de musulmans bosniaques. Le Statut de la Cour pénale internationale, adopté en 1998, permet de poursuivre les auteurs présumés de crimes de guerre, crimes contre l'humanité ou actes de génocides lorsque leur État n'a pas la capacité ou la volonté de les poursuivre en justice.
Camp pour réfugiés palestiniens de Rashidieh près de Tyre, Sud Liban, 2007. Un jeune garçon victime d'une bombe à sous-munitions. La Convention de 2008 interdit la production et l'usage de ces armes, particulièrement dangereuses pour les civils : elles dispersent sur de grandes étendues de nombreuses sous-munitions explosives, qui n'explosent pas immédiatement.
Muzbat, Soudan, 2006. Des combattants du SLA (Sudanese Liberation Army). Le commerce non règlementé des armes et leur emploi abusif ont des conséquences humanitaires dramatiques. Le traité sur le commerce des armes de 2013 a pour objectif de protéger les civils en règlementant le transfert des armes classiques.
Même la guerre a des limites ! Les règles établies par le droit international humanitaire protègent ceux qui ne participent pas ou plus aux combats (civils, combattants blessés, malades ou prisonniers) et restreint les méthodes et moyens de faire la guerre. Tous ceux qui combattent ont l'obligation de distinguer entre les combattants et les civils et les attaques contre ces derniers sont interdites. Mais signer des traités ne suffit pas : le coût humain des conflits, dû aux bien trop nombreuses violations du droit, demeure inacceptable. Aujourd’hui plus que jamais, nous en appellons à toutes les parties à épargner les civils et à respecter le droit international humanitaire.