Cisjordanie : des petites subventions pour de grands projets

04 juillet 2016

Dans la vieille ville d'Hébron, la zone baptisée H2 est l'une des plus sensibles de Cisjordanie. Les habitants vivent dans des conditions difficiles et peinent à améliorer leurs moyens de subsistance à cause des restrictions de mouvement qui leur sont imposées.

En 2012, le CICR a fourni à 30 familles une aide financière pour mettre sur pied ou développer un petit commerce. Quatre ans plus tard, beaucoup de ces familles dirigent des affaires prospères.

Voici l'histoire de certaines d'entre elles.

Marwan Jaber : agriculteur


« Je n'aurais jamais imaginé tirer un jour de bons bénéfices de ma ferme. »

Marwan Jaber, âgé de 48 ans, possède une ferme dans la vieille ville d'Hébron. En 2012, il a reçu une petite subvention pour accroître sa production. Avec l'aide de ses frères, Hazem et Atef, il a alors construit une serre pour mieux prendre soin des cultures. Les trois frères peuvent aujourd'hui planter différents types de légumes tout au long de l'année.

« Nous produisons des concombres que nous vendons frais au marché. Dans quelques semaines, nous remplacerons les concombres par des haricots verts. Nous utilisons la serre en fonction de la demande sur le marché. »

Bassam Al Jaabari : cordonnier


« Ici, les enfants n'ont pas d'endroit pour jouer. Au lieu de traîner dans les rues, qui sont loin d'être sûres, ils viennent m'aider à travailler et apprennent le métier en même temps. »

Bassam Al Jaabari, âgé de 49 ans, est cordonnier dans la vieille ville d'Hébron. Ses enfants l'aident à l'atelier pendant les vacances scolaires.

Il y a quatre ans, Bassam a reçu deux nouvelles machines à coudre qui lui ont permis de développer son commerce. Aujourd'hui, il travaille le cuir et fabrique des chaussures dans un atelier situé à côté de chez lui.

Mohammad Dib Jaber : producteur de maftoul


« Nos grands-mères préparaient le maftoul à la main, mais nous utilisons aujourd'hui des machines spéciales pour accroître la production. »

En 2003, Mohammad Dib Jaber a commencé à produire du maftoul – le couscous traditionnel palestinien composé de farine et de semoule. Mais il ne gagnait pas suffisamment d'argent pour subvenir aux besoins de sa famille et payer les études universitaires de son fils. En guise d'assistance, Mohammad a reçu de nouveaux outils pour développer son activité, notamment une balance électronique, une machine à coudre et un monte-charge électrique.

« Nous produisons beaucoup plus actuellement grâce à ces outils. Notre maftoul est même exporté vers les pays du Golfe. »

Suzan Jaber : vidéaste

 
« Tout le monde a un rêve. Pour le réaliser, il suffit parfois d'un petit coup de pouce. »

Suzan Jaber a 40 ans et est mère de neuf enfants. Comme le salaire de son mari n'était pas suffisant pour entretenir la famille, elle a posé sa candidature à un programme de formation professionnelle soutenu par le CICR.

Suzan a étudié la production de films, le montage vidéo et le doublage pendant cinq mois à l'Université polytechnique d'Hébron. Elle a aussi reçu un appareil photo, une caméra, un enregistreur DVD et des lampes de studio.

Aujourd'hui, Suzan gagne sa vie en gérant son propre studio et partage son temps entre son travail et sa famille.

« Je filme des fêtes et des mariages à Hébron et à Bethléem. Je pourrais gagner plus si je travaillais davantage, mais nous vivons dans un quartier difficile d'Hébron et ma famille a besoin de moi tous les jours. J'aime être auprès de mes proches : c'est ainsi que nous sommes heureux. »

Le CICR mène des activités en Israël et dans les territoires occupés depuis 1967. Cela fait presque cinquante ans qu'il vient en aide à la population pendant les périodes difficiles.