Des stagiaires témoignent - Brittany Robles

14 février 2017

Brittany Robles

Je suis une stagiaire américaine qui s'intéresse aux questions relatives aux populations vulnérables — migrants, victimes de conflit, minorités sexuelles et de genre (LGBTQ+) et victimes de violence sexuelle. J'ai de l'expérience dans les domaines de la problématique hommes-femmes, de l'innovation et de la gestion de projets, et je suis titulaire d'un master en développement international de l'Institut de hautes études internationales et du développement de Genève (IHEID), ainsi que d'une licence en relations internationales de l'Université de Boston. Je parle anglais et espagnol et suis en train d'apprendre le français.

Pourquoi avoir choisi le CICR ?

Il y a trois ans, un ancien délégué du CICR — qui jouait le rôle d'un directeur de prison colérique, peu coopératif et arrogant — m'a initiée au monde de la négociation humanitaire dans le cadre de mes études à l'IHEID. Durant cet atelier destiné aux futurs délégués du CICR, nous avons été mis au défi, mes camarades et moi, de mener des négociations pour améliorer les conditions de vie des détenus dans une prison imaginaire. À un moment donné, hors de lui, l'animateur a balayé toutes nos suggestions ; il est devenu de plus en plus hostile à cause du langage corporel de notre négociateur en chef. Explosant littéralement, il a exigé un nouvel agent de liaison et j'ai été choisie par mon équipe. À l'issue de cet atelier, je n'avais qu'une envie, en savoir plus sur le travail du CICR et l'action humanitaire. Je me suis donc inscrite à des cours sur les États fragiles, les conflits et la migration, et j'ai postulé pour ce stage peu après l'obtention de mon diplôme.

En quoi a consisté votre stage ?

En tant que stagiaire diplômée intéressée par les questions d'égalité de genre et de diversité, j'ai surtout travaillé au sein de la Division de la gestion globale des talents, qui s'occupe de promouvoir la parité hommes-femmes et l'inclusion à l'échelle de l'institution. Depuis le début de mon stage au siège, j'ai eu la chance d'être associée à la rédaction d'une étude portant sur dix ans d'efforts consacrés, par le CICR, à la promotion de l'égalité entre les sexes, la diversité et l'inclusion ; j'ai aussi pris part à l'initiative « International Geneva Gender Champions » et j'ai contribué à l'élaboration de la nouvelle stratégie mondiale du CICR en matière de diversité et d'inclusion.

Quels sont les trois temps forts de votre stage ?

1. Les apéros – C'est bête à dire mais, durant tous ces mois, j'ai beaucoup appris après les heures de bureau. C'est là que j'ai rencontré la plupart des collègues des autres départements et que j'ai entendu les histoires les plus intéressantes à propos des missions qu'ils avaient effectuées sur le terrain ces trente dernières années, dans des pays déchirés par la guerre.

2. Les événements – Le CICR organise des événements internes et externes pendant l'année, et ces manifestations ont vraiment contribué à élargir mon expérience globale et m'ont appris beaucoup de choses sur le DIH et l'action humanitaire. J'ai particulièrement apprécié la réunion d'experts organisée, en juin dernier, à l'occasion de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture sur le thème de l'isolement cellulaire et la manière de préserver une touche d'humanité dans les établissements de haute sécurité ("Solitary Confinement: How to Preserve Humanity in High Security Settings"). La mise en parallèle du témoignage de Terry Waite, pris en otage au Liban et détenu en isolement cellulaire pendant près de cinq ans, avec celui de Tom Enger, responsable de la sécurité pour les services correctionnels norvégiens, m'a fait froid dans le dos.

3. La communauté des stagiaires – Les stagiaires forment un groupe de jeunes professionnels incroyablement divers, étonnants et accomplis, qui parlent une kyrielle de langues. Au début, j'étais vraiment très intimidée ! Cela n'a pas duré car ils ont tous été très accueillants, faisant en sorte que tout le monde participe aux événements et initiatives qu'ils organisaient. À travers ce réseau, je me suis fait une foule d'amis, qui m'ont aidée à grandir, tant sur le plan personnel que professionnel.