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Éthiopie : rétablir les moyens de subsistance des communautés déplacées par un conflit

« Nous nous sommes enfuis et n’avons pas pu sauver autre chose que notre vie. Tout ce que nous possédions a été détruit sous nos yeux », explique Abdulkadir Mohammed, 48 ans. Il fait partie des centaines de milliers de personnes déplacées par un conflit ethnique qui s’est produit en 2017 dans l'est de l'Éthiopie, le long des zones frontalières entre les régions Oromia et Somali.

À la tête d’une famille de huit personnes, Abdulkadir précise : « Notre vie nous semblait morose après le conflit, mais l’aide de la Croix-Rouge nous a redonné espoir. »

Entre le 13 et le 17 mai 2019, plus de 28 000 personnes (Oromos et Somalis) ont reçu des semences végétales et des outils agricoles dans les districts de Babille et de Chinaksen (zone Misraq Hararghe, région Oromia) et dans celui de Tuliguled (zone Fafan, région Somali). Ces semences et outils ont été distribués conjointement par le CICR et la Société de la Croix-Rouge éthiopienne.

« Ces distributions visent à rétablir les moyens de subsistance des communautés touchées », indique Tsegahun Tesfaye, agronome en collaboration avec le CICR. Chaque foyer reçoit trois sortes de semences végétales (oignons, tomates, choux), ainsi que deux outils.

Par ailleurs, dans chaque district, des centres de formation agricole ont été équipés du matériel nécessaire, et d’après Tsegahun, des agents de vulgarisation agricole vont être formés pour fournir un appui aux agriculteurs tout au long de la saison. Le CICR a en outre commencé à réparer les infrastructures d’irrigation endommagées pendant le conflit et situées dans les zones où vivent les personnes déplacées.

Fatuma Muktar est une femme de 38 ans qui a elle aussi reçu une aide. Elle confie : « Nous sommes heureux de recevoir cette aide. Avec les semences que j’ai reçues, j’espère récolter 30 paniers d’ognons et 20 de tomates. »

Les Oromos et les Somalis sont des groupes ethniques composés principalement de communautés agro-pastorales vivant dans les zones à la frontière des régions Oromia et Somali. Ils sont souvent impliqués dans des violences en rapport avec des pâturages et des terres cultivables, ainsi que l’accès à l’eau. Selon des chiffres officiels, les violences interethniques qui ont touché les zones frontalières entre les régions Oromia et Somali ont fait 700 000 déplacés.

En partenariat avec la Croix-Rouge éthiopienne, le CICR vient en aide aux personnes touchées par le conflit, particulièrement. Il entretient en outre un dialogue avec les autorités concernées pour les sensibiliser aux besoins des personnes déplacées et échanger sur les efforts déployés pour protéger les centres de santé et permettre la circulation des ambulances transportant des malades et des blessés.