À Gaza, le froid et les inondations tenaillent les plus vulnérables

  • La maison de Samarat et Baker, qui risque à tout moment d’être inondée durant l’hiver.
    La maison de Samarat et Baker, qui risque à tout moment d’être inondée durant l’hiver.
    Comme de nombreux autres Gazaouis, Samarat n’a que très peu de moyens pour faire face à l’hiver. Cette jeune femme de 29 ans originaire du quartier d’al-Zaitoun vit avec son mari et leurs sept enfants dans une petite maison délabrée qui leur a été donnée. « Nous vivons ici à présent. Avant, nous étions dans un appartement en location, mais mon mari ne pouvait plus payer le loyer. Alors le propriétaire nous a mis dehors », explique Samarat.
    Atia Darwish/CICR
  • Les enfants du quartier jouant entre les flaques d’eau de pluie dans les rues d’al-Zaitoun.
    Les enfants du quartier jouant entre les flaques d’eau de pluie dans les rues d’al-Zaitoun.
    Les quatre grandes vagues d’hostilités de ces quinze dernières années ont eu de lourdes conséquences sur la fourniture de services essentiels à Gaza. Entre l’escalade de violence de mai 2021, les infrastructures endommagées ou détruites et les restrictions à l’entrée des marchandises, des milliers de Gazaouis luttent pour s’en sortir. Et à toutes ces difficultés viennent encore s’ajouter des précipitations d’une ampleur sans précédent.
    Atia Darwish/CICR
  • La famille de Samarat assise autour du feu pour se réchauffer durant l’hiver.
    La famille de Samarat assise autour du feu pour se réchauffer durant l’hiver.
    « L’hiver est devenu un véritable cauchemar pour nous. Nous dormons tous dans la même pièce : mon mari et moi, mes quatre filles Hala (12 ans), Ghalia (10 ans), Rimas (6 ans) et Merna (4 ans), et mes trois fils Saqer (11 ans) Mohammed (9 ans) et Siraj (3 ans) », explique Samarat. « Quand il pleut, la toiture fuit, et je passe la nuit entière à changer les couvertures mouillées pour garder mes enfants au chaud. Nous n’avons pas les moyens de chauffer cette pièce, alors nous brûlons du bois. Mais j’ai toujours peur que les tisons puissent causer un incendie. Du coup, je n’arrive pas à dormir, par crainte de perdre mes enfants. »
    Atia Darwish/CICR
  • Samarat en train de préparer le repas pour ses enfants tout en tenant dans ses bras son plus jeune fils, Siraj.
    Samarat en train de préparer le repas pour ses enfants tout en tenant dans ses bras son plus jeune fils, Siraj.
    Atia Darwish/CICR
  • Baker avec son fils Siraj assis autour du feu pour se réchauffer.
    Baker avec son fils Siraj assis autour du feu pour se réchauffer.
    Baker, le mari de Samarat, possède une charrette avec laquelle il aide les gens à transporter leurs courses du marché jusqu’à leur domicile contre un peu d’argent. Le revenu mensuel de la famille ne dépasse pas les 50 shekels (environ 15 dollars). Ils n’ont pas les moyens de se procurer de l’électricité ou du gaz de cuisine. Baker a même été obligé de vendre leur réfrigérateur et leur four. Le feu de bois est le seul moyen qui leur reste pour cuisiner, chauffer l’eau pour se laver et garder les enfants au chaud. « La plupart du temps, la nourriture que nous avons nous est donnée par des organisations humanitaires ou des voisins », explique Samarat.
    Atia Darwish/CICR
  • Les enfants de Samarat devant leur maison, dans le quartier d’al-Zaitoun, à Gaza.
    Les enfants de Samarat devant leur maison, dans le quartier d’al-Zaitoun, à Gaza.
    Les enfants sont de bons élèves. Hala veut devenir avocate ; Rimas aime les mathématiques et veut devenir ingénieure. Pourtant, chaque fois qu’ils rentrent de l’école, ils disent ne plus vouloir y retourner. « Mes enfants se sentent inférieurs à leurs camarades parce qu’ils n’ont jamais d’argent de poche », explique Samarat. « Je suis fatiguée. Tout ce que je veux, c’est un avenir décent pour mes enfants. »
    Atia Darwish/CICR
  • Hala devant sa maison, les écoles étant fermées à cause du froid.
    Hala devant sa maison, les écoles étant fermées à cause du froid.
    « Les fortes pluies et le froid sont des fardeaux supplémentaires que les habitants de Gaza doivent supporter jour après jour. L’absence d’améliorations et de solutions à long terme engendre de la frustration et un sentiment d’impuissance au sein de la population. Les Gazaouis ont besoin d’une lueur d’espoir. Ils ont besoin de perspectives d’avenir », explique Mirjam Müller, cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza. Elle ajoute : « Le processus pour importer des marchandises à Gaza est souvent long et compliqué, ce qui pose des problèmes au bon fonctionnement des infrastructures essentielles. Nous saluons les récentes mesures prises par les autorités israéliennes pour faciliter ce processus et nous espérons que cela permettra d’assurer la fourniture de services de base, tels que l'approvisionnement en eau et en électricité ou le traitement des eaux usées dans la bande de Gaza. La population doit pouvoir vivre dans la dignité et subvenir à ses besoins essentiels. »
    Atia Darwish/CICR
  • Rimas assise avec ses frères et sœurs autour du feu pour se réchauffer.
    Rimas assise avec ses frères et sœurs autour du feu pour se réchauffer.
    Atia Darwish/CICR
  • Un employé municipal nettoie des bouches d’égout dans l’une des rues de Gaza pour éviter des inondations dues aux fortes pluies.
    Un employé municipal nettoie des bouches d’égout dans l’une des rues de Gaza pour éviter des inondations dues aux fortes pluies.
    Les maisons et les rues de Gaza sont régulièrement inondées depuis le début de l’hiver, et le manque d’infrastructures adéquates ne fait qu’empirer la situation pour les habitants. Les problèmes d’approvisionnement en électricité et le mauvais état des réseaux d’égouts et de drainage exacerbent les risques posés par les intempéries, rendant le quotidien des Gazaouis encore plus difficile.
    Atia Darwish + ICRC
  • Les déplacements sont difficiles pendant l’hiver en raison du délabrement des infrastructures.
    Les déplacements sont difficiles pendant l’hiver en raison du délabrement des infrastructures.
    Pour contribuer à atténuer les souffrances des habitants de Gaza pendant l'hiver, le Croissant-Rouge palestinien, avec le soutien des partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a fourni à environ 500 ménages des articles de première nécessité, notamment des ustensiles de cuisine, des matelas, des couvertures, des réchauds et des bâches.
    Atia Darwish/CICR