L'accent a été mis sur les conséquences du changement climatique qui réduisent les chances de survie des communautés appauvries et isolées, dont les mécanismes d'adaptation sont sévèrement mis à mal par la violence et l'instabilité. Elles accentuent l'insécurité alimentaire et économique, entravent l'accès aux services essentiels et limitent l'assistance gouvernementale et institutionnelle. Elles nécessitent des investissements ciblés, une réponse holistique, inclusive et un changement de narratif qui mette en valeur le potentiel du Sahel pour l'innovation.
M. Patrick YOUSSEF, Directeur régional pour l'Afrique a ouvert l'événement en revenant sur le coût humain, avant de reconnaître qu'aucune entité ne saurait relever ces défis à elle seule.
M. Jean-Hervé JEZEQUEL, Directeur de International Crisis Group Sénégal a relevé la forte montée de l'insécurité et des violences armées au Sahel parallèlement aux phénomènes écologiques et climatiques de grande ampleur. Cette situation ébranle les bases des sociétés, mettant en péril leur gouvernance, leurs institutions, l'économie et la cohésion sociale.
Dr. Abdouramane GADO, expert au Centre climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a fait remarquer que « les chocs climatiques exacerbent l'insécurité alimentaire, menacent la durabilité des ressources et dégradent la biodiversité ».
M. Al Hamdou DORSOUMA, Directeur de la Division du Changement climatique et de la Croissance verte à la Banque africaine de Développement, a encouragé les initiatives des États du Sahel telles que la grande muraille verte qui représente un important programme pour reverdir le Sahel et une opportunité pour faire face aux enjeux environnementaux et climatiques.
M. Cheikh NDIAYE SYLLA, Directeur de Cabinet au Ministère de l'Environnement et du Développement durable du Sénégal, souligne la valeur ajoutée de cette grande muraille verte et d'une coopération équitable avec les pays sahéliens et l'Afrique, dans l'exploitation des ressources, ce qui aiderait à fixer les populations.
Les échanges ont souligné comment le changement climatique multiplie les risques et les vulnérabilités. C'est ainsi que le CICR à Dakar poursuivra la réflexion sur l'accès à l'eau potable dont la carence débouche sur des conflits communautaires. La difficulté d'accès à l'eau n'est pas la seule conséquence des changements climatiques, mais au Sahel, elle constitue un enjeu important en raison des sécheresses cycliques et la rareté de la ressource elle-même. Spécifiquement au Sénégal, le CICR s'implique activement pour l'organisation en mars 2022, du 9e Forum Mondial de l'Eau sous le thème « La sécurité de l'eau pour la paix et le développement ».
L'Humanitarium est un concept crée par le CICR pour asseoir un nouvel espace de débat et d'échanges sur les politiques, le droit et l'action humanitaires.
En Afrique de l'ouest, il est itinérant car il se tient tour à tour depuis 2017 à Abidjan, Dakar et Ouagadougou. Il associe au niveau régional le milieu des acteurs humanitaires, des décideurs politiques et diplomatiques, des cercles académiques et universitaires, des secteurs de la défense, de la sécurité et de la société civile, afin de réfléchir ensemble sur des problématiques humanitaires actuelles et d'influencer positivement la réponse à apporter.