Tunisie: le cours arabophone de DIH élit domicile à Tunis

26 octobre 2017
Tunisie: le cours arabophone de DIH élit domicile à Tunis
À Tunis, les participants du cours régional de DIH 2017, dispensé en Arabe, effectuent un exercice de simulation de la cours pénale internationale. CC BY-NC-ND / CICR / Rym Assal

Ils viennent de l'Arabie Saoudite, du Liban, de l'Indonésie, du Bengladesh, ils sont enseignants, imams, juristes, militaires ou encore officiers de police. Eux ce sont la cinquantaine de participants au cours arabophone de Droit international humanitaire organisé deux fois par an par le CICR, et c'est désormais à Tunis que la seconde session de ce cours à élu domicile. La première session quant à elle a lieu chaque début d'année à Beyrouth.

Pendant dix jours les participants se penchent sur les différentes thématiques liées au DIH notamment la qualification des conflits, l'interaction entre le DIH et le Droit international des droits de l'Homme, la protection des réfugiés et des déplacés ou encore la lutte contre les violences sexuelles pendant les conflits armés. 

Une sélection des meilleurs conférenciers et spécialistes du DIH se succèdent ainsi devant un parterre multiculturel et tristement représentatif de pays vivant actuellement une situation de conflit armé engendrant des milliers de victimes, de personnes déplacées et de réfugiés parmi les civils.

Au-delà de la dimension pédagogique de ce cours, les participants ont l'occasion d'échanger et de poser les bonnes questions relatives à des contextes et des situations de conflit réelles et concrètes. Ils ont également pris conscience des défis que posent les guerres contemporaines à l'application et au respect du DIH par les différentes parties au conflit.

«Dans ce cours, des combattants arabes, des conseillers juridiques, des juges, des diplomates, des parlementaires, des universitaires et des chercheurs se réunissent pour discuter d'une réalité qu'ils vivent au quotidien dans cette partie du monde. Presque tous les pays arabes sont impliqués dans au moins un conflit armé voire plus, que ce soit sur leur propre territoire ou ailleurs. Chacun d'entre nous a perdu un ami, un parent ou un voisin dans ces conflits sanglants. Nous sommes tous touchés par les guerres en cours, aujourd'hui plus que jamais. Ainsi, ce cours a été organisé pour permettre à des personnes influentes de se familiariser avec cette branche du droit qui nous protège pendant ces périodes sombres et nous espérons que tous les participants retourneront dans leurs pays respectifs avec un message d'espoir et une mission qui soient conformes avec le slogan du cours : « Même la guerre a des limites »» nous précise, Omar Mekky, coordinateur juridique régional du CICR pour les pays arabophones et organisateur du cours.

Afin de mettre en pratique les différentes notions acquises, les participants consacrent les deux derniers jours à un exercice de simulation lors duquel ils se répartissent en juges de la Cour pénale internationale, procureur général et défenseurs de présumés criminels de guerre.

Le cours arabophone de Droit international humanitaire est organisé, en collaboration avec la Ligue des Pays arabes, depuis 2004, à raison de deux sessions par an. C'est donc des dizaines de cohortes qui sont passées par cet apprentissage et c'est autant d'ambassadeurs qui, désormais, oeuvrent à promouvoir et diffuser les règles et principes du DIH dans leurs pays respectifs. Mais ce que retiennent la plupart des participants au bout de ces deux semaines intensivement studieuses c'est un moment de partage et une expérience unique qui a scellé des amitiés à travers les pays et les cultures.