Genève (CICR) – Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) fait le point sur la situation dans le nord-est de la Syrie.
Les combats qui se déroulent actuellement dans la région ont des conséquences dramatiques pour les civils, qui fuient par dizaines de milliers les villes et villages situés près de la frontière turco-syrienne. Quelque 300 000 personnes vivant actuellement dans les principales villes des gouvernorats de Hassakeh et de Raqqa, tout près de la zone de combat, pourraient être forcées de partir de chez elles.
La menace d'une pénurie d'eau suscite de vives inquiétudes, auxquelles le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien s'emploient à répondre. La ville de Hassakeh (qui compte environ 400 000 habitants) risque en effet d'être à court d'eau alors que la principale station hydraulique de la région a été endommagée, touchant des centaines de milliers de personnes. Des mesures d'urgence ont été prises pour distribuer de l'eau potable à partir d'autres installations. Les infrastructures d'approvisionnement en eau (stations hydrauliques et barrages) se trouvent près de la ligne de front et doivent impérativement être protégées.
Les personnes nouvellement déplacées ont besoin d'un abri et d'une assistance humanitaire d'urgence. À Hassakeh, le CICR, en collaboration avec le Croissant-Rouge arabe syrien, vient en aide à des centaines de familles déplacées. Composées pour la plupart de femmes et d'enfants, elles sont hébergées par des proches ou des amis ; d'autres familles d'accueil partagent leurs maisons, leur nourriture et leur eau. Parmi les nouveaux arrivants, beaucoup trouvent refuge dans des écoles transformées en centres d'accueil improvisés. Ces bouleversements ne sont pas sans effets secondaires : ainsi, des centaines d'enfants sont désormais privés d'école.
Oum Ali fait partie des personnes qui ont été contraintes de fuir à cause des affrontements. Cette femme de 38 ans, originaire de la ville d'Ayn Issa, raconte comment elle et sa famille sont arrivées à Hassakeh : « Nous venions de terminer de déjeuner quand nous avons entendu une énorme explosion tout près de chez nous. Mes enfants, qui sont encore petits, se sont mis à pleurer. Avec mon mari, nous les avons fait sortir de la maison et nous sommes aussitôt mis en route. Nous avons dû rejoindre Hassakeh à pied car nous n'avions pas d'argent pour louer une voiture. Nous avons mis deux jours pour arriver jusqu'à la ville. Nous avons trouvé refuge dans cette école, où nous nous sentons un peu plus en sécurité, mais nous n'avons pu emporter ni nourriture, ni eau, ni matelas. »
Les équipes du CICR et du Croissant-Rouge arabe syrien sont à pied d'œuvre pour venir en aide à ces familles. Elles ont déjà fourni une assistance à plus de 515 d'entre elles (soit plus de 2 500 personnes) réfugiées dans plusieurs écoles de la ville de Hassakeh, transformées en centres d'accueil d'urgence, leur distribuant divers articles essentiels (conserves de nourriture, bouteilles d'eau, couvertures, matelas, etc.). Elles s'emploient actuellement à mettre sur pied des solutions d'urgence au problème de l'eau, par exemple en aidant le service des eaux local à remettre en état une station d'épuration, en aménageant des puits d'où l'eau potable sera tirée puis transportée par camion jusqu'à certaines localités, ou encore en organisant l'approvisionnement par camion de la ville de Hassakeh afin de garantir l'accès à l'eau des habitants, des centres de personnes déplacées, d'un centre de soins de santé et de deux boulangeries. Des photos de notre action sont disponibles ici.
Informations complémentaires :
Ruth Hetherington, CICR Genève, +41 79 4473726, rhetherington@icrc.org
Jason Straziuso, CICR Genève, +41 79 9493512, jstraziuso@icrc.org
Matthew Morris, CICR Londres, + 44 7753 809471, mmorris@icrc.org
Anna Nelson, CICR Washington, +1 202 255 2715, anelson@icrc.org
Diana Santana, CICR New York, +1 917 455 9035, dsantana@icrc.org