Les applications de messagerie : une ressource humanitaire qui reste à exploiter

31 janvier 2017

Genève – Selon une étude récemment conduite par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), les applications de messagerie pourraient à l'avenir jouer un rôle crucial dans les activités humanitaires. L'étude, réalisée par le CICR, The Engine Room et Block Party, indique que ces applications sont aujourd'hui si répandues qu'on devrait envisager de les utiliser « stratégiquement » dans les opérations humanitaires. Les résultats de l'étude sont présentés dans le rapport Humanitarian Futures for Messaging Apps, publié aujourd'hui.

On estime que plus de 2,5 milliards de personnes à travers le monde utilisent des applications de messagerie, un nombre qui devrait atteindre 3,6 milliards – soit la moitié de la population mondiale – d'ici 2018. Dans les situations d'urgence comme les catastrophes naturelles ou les conflits armés, de plus en plus de personnes recourent à ces plateformes pour maintenir le contact avec leurs proches ou se tenir informées des derniers événements.

« Les applications de messagerie aident les organisations humanitaires à collecter des informations pour mieux comprendre les besoins dans les zones difficiles à atteindre, où il est souvent difficile de se réunir », explique Charlotte Lindsey-Curtet, qui dirige le Département de la communication et de la gestion de l'information au CICR. « Des organisations humanitaires testent actuellement ces applications avec deux principaux objectifs à l'esprit : communiquer avec les personnes touchées par une crise ou un conflit, et coordonner les tâches et les activités en interne. »

« Dans certaines situations, les applications de messagerie ont le potentiel, encore inexploité, d'améliorer les opérations humanitaires », déclare Tom Walker, chercheur principal chez The Engine Room et l'un des principaux auteurs de l'étude.

Mais qui dit possibilités nouvelles dit défis nouveaux. « Un certain nombre de questions doivent être soigneusement examinées, comme la sécurité et la protection des données et de la vie privée », souligne Massimo Marelli, responsable de la protection des données au CICR. « Le risque existe de reproduire les anciennes inégalités ou d'en créer de nouvelles fondées sur l'âge, le sexe ou encore l'accès aux nouvelles technologies, ce qu'on appelle "fossé numérique". »

D'après le rapport, les organisations humanitaires doivent mieux appréhender les possibilités et les défis que présentent les applications de messagerie. Des stratégies et normes doivent en outre être mises en place pour déterminer dans quels cas il serait le plus approprié et utile d'avoir recours à ces outils.

Le rapport a été établi avec le soutien d'un groupe consultatif composé de représentants de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, du Bureau de la coordination des affaires humanitaires et du Programme alimentaire mondial.


Pour télécharger le rapport complet (en anglais) : https://shop.icrc.org/messagingapps


Informations complémentaires :
Philippe Stoll, CICR Genève, tél. : +41 79 536 92 49