Les combats font toujours rage en Libye : portraits de quatre hommes courageux

10 juin 2016
Les combats font toujours rage en Libye : portraits de quatre hommes courageux
Misrata, Libye. Portrait de Fathi et Masaoud. CC BY-NC-ND / CICR

Cinq ans après la révolution en Libye, les balles sifflent encore. La situation continue de se détériorer avec l'intensification des combats, poussant les habitants à fuir. Ci-après les portraits de quatre courageux Libyens qui font tout leur possible pour assurer la subsistance et la sécurité de leurs familles, alors que le conflit fait rage autour d'eux.

Fathi and Masaoud

Fathi et Masaoud sont des amis de longue date. Les combats qui ne cessent de faire rage à Syrte les ont finalement contraints à fuir avec leurs familles pour la sécurité relative que leur offre Misrata. La situation économique du pays s'étant détériorée, les retraits bancaires sont plafonnés, et les habitants on du mal à honorer leurs loyers mensuels. Fathi est aujourd'hui à la recherche d'un travail qui lui permette de subvenir aux besoins de sa famille, tandis que Massoud - qui n'a pas été du tout rémunéré depuis janvier dernier - travaille comme chauffeur de taxi pour pouvoir nourrir sa femme et ses trois enfants.

Ahmed

Libye. Portrait d'Ahmed. CC BY-NC-ND / CICR

« Nous avons vu des choses terribles, des personnes gravement blessées, des personnes en train de mourir, et nous avons tout fait pour tenter de les sauver, mais aucune formation ne peut vous préparer sur le plan émotionnel : les personnes en train de mourir s'agrippent à vous, elles ne veulent pas rester seules, et vous ne pouvez rien faire d'autre que d'être à leur côté et de leur offrir un peu d'humanité jusqu'à leur dernier souffle », déclare Ahmed.

Ahmed est volontaire depuis qu'il a 11 ans. Lorsque son père est mort, il est devenu le soutien de sa famille, il avait 14 ans, et à l'âge de 23 ans il a commencé à venir en aide aux personnes touchées par les combats en Libye. A 27 ans, il a été déplacé en raison des affrontements qui sévissaient dans son quartier à Benghazi. Malgré ces difficultés, Ahmed est toujours aussi motivé à poursuivre son travail de volontaire pour le Croissant-Rouge libyen.

Hajj - Ali Mohamed

Misrata, Libye. Portrait de Hajj-Ali Mohamed. CC BY-NC-ND / CICR

Hajj-Ali Mohamed assure la subsistance de sa famille de huit personnes, qui vit aujourd'hui dans une petite maison de deux pièces à Misrata. Un de ses enfants souffre d'un traumatisme psychologique suite au choc subi lorsqu'un obus est tombé près de leur maison, tuant six de leurs voisins. La famille n'a pas osé fuir pendant trois mois, et début mai, elle a entrepris un voyage périlleux qui a duré dix heures. En dépit de ces épreuves, Hadj Ali Mohamed reste déterminé à trouver un traitement approprié pour son fils.