Communiqué de presse

Liban : le temps presse

 

Beyrouth – Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a organisé aujourd'hui, à l'occasion de la Journée internationale des personnes disparues, une série de manifestations commémoratives sur tout le territoire libanais. À Tripoli, Baalbek et Tyr, des familles de personnes disparues se sont ainsi réunies, en présence de représentants d'associations nationales et de la société civile, pour honorer la mémoire de leurs proches disparus et appeler les autorités à agir. Plus de vingt ans après la fin de la guerre civile au Liban, des milliers de personnes sont toujours portées disparues.

« Il n'y a pas de temps à perdre. Les parents des personnes disparues vieillissent, et certains décèdent sans avoir pu découvrir ce qu'il était advenu de leur enfant », déclare Fabrizio Carboni, chef de la délégation du CICR au Liban. « Or toute personne a le droit de savoir ce qu'il est advenu d'un proche disparu et de faire son deuil comme il se doit. C'est au gouvernement qu'il incombe au premier chef d'apporter ces réponses. »

Aucun progrès notable n'a cependant été réalisé jusqu'ici. Pour accélérer le processus, le CICR a entrepris en 2012 d'établir une liste consolidée des personnes portées disparues. Il s'est entretenu avec des familles dans tout le pays et a récolté des informations auprès de divers organismes (autorités, syndicats, associations). Il a également contribué à l'élaboration d'une loi sur les personnes disparues, qui prévoit la création d'une commission nationale chargée de l'exhumation des fosses communes et de l'identification des restes humains.

« Nous encourageons vivement les autorités libanaises à adopter cette loi au plus vite, a indiqué M. Carboni. Une fois que la commission nationale aura été mise sur pied, nous lui transmettrons toutes les informations en notre possession, ce qui devrait grandement faciliter son travail. »

Les familles des personnes disparues ont souvent besoin d'un soutien médical et psychosocial ainsi que d'une assistance juridique et financière. En 2014, le CICR a donc lancé un programme d'accompagnement qui prévoit des séances collectives de soutien psychosocial, encadrées par des spécialistes du CICR en santé mentale. Ce programme permet également d'aiguiller les familles vers des ONG locales qui offrent d'autres types de soutien.

CC BY-NC-ND/ICRC

Ces dernières années, à l'occasion de la Journée internationale des personnes disparues, les familles se retrouvaient dans le jardin Gibran Khalil Gibran, au cœur de Beyrouth. Cette année, en raison des manifestations importantes qui se déroulent au centre-ville, cela n'a pas été possible. « Nous espérons que les difficultés sociales et politiques que connaît actuellement le pays ne relègueront pas la question des personnes disparues au second plan. Le temps presse », a conclu M. Carboni.

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