Cela fait 14 jours que Magdaleno a laissé derrière lui sa femme et ses trois enfants ; 14 jours passés dans des trains et des bus pour essayer de rejoindre les États-Unis où habite son frère – qu’il n’a par ailleurs pas prévenu de son arrivée. Il est forcément triste d’être parti, mais il explique que c’est la pauvreté qui l’a forcé à s’éloigner des siens.
Alexis est du Honduras ; il a 17 ans. En route depuis 8 jours avec un oncle et un cousin, il va retrouver son père installé aux États-Unis. Pour l’instant, ils sont en rade au Mexique où ils attendent que le cousin se remette des blessures qu’il s’est faites en tombant d’un train.
Selvin profite du service d’appels téléphoniques de la Croix-Rouge mexicaine pour parler avec sa famille restée au Honduras. Cela faisait dix jours qu’ils n’avaient aucune nouvelle de lui. À son arrivée aux États-Unis, il ne pourra compter sur personne pour l’aider.
Cela fait plus de huit mois que Germán a quitté le Honduras pour essayer de passer aux États-Unis. L’argent qu’il a gagné en travaillant en route pour finir de payer son voyage ne lui a pas suffi. De guerre lasse, il a décidé de renoncer et de rentrer au pays.
En train, en autobus, Mariano voyage depuis 10 jours. Il est parti du Honduras pour se rendre aux États-Unis. Une fois qu’il atteindra la frontière, il décidera vers quelle ville il tentera de traverser. Cela dépendra de qui voudra bien lui donner un coup de main.
Joel a passé trois mois dans un cirque au Mexique pour se faire un peu d’argent pour le voyage. N’ayant pas réussi à franchir la frontière pour se rendre aux États-Unis, il a décidé de rentrer au pays pour passer Noël avec sa famille. Et il n’est pas sûr d’avoir un jour le courage de retenter sa chance.
La « migration », ce n'est pas seulement un mot ; c'est aussi l'histoire de millions de personnes qui laissent tout derrière elles pour se donner la chance d'une vie meilleure, pour aller retrouver des proches, quand ce n'est pas tout simplement pour sauver leur vie. Quoi qu'il en soit, c'est une aventure pleine d'incertitudes et, très souvent, de dangers. En plus des risques auxquels ils doivent faire face, les migrants ont à pourvoir à leurs besoins essentiels tout au long de leur parcours. Beaucoup n'arrivent jamais à destination, disparaissent, sont arrêtés ou déportés. De retour à la case départ, tout est à recommencer. Et c'est aux États d'origine, de transit ou d'accueil qu'incombe la responsabilité partagée de répondre à leurs besoins et de veiller au respect de leur vie et de leur dignité.