Namibie : des directeurs de prison du monde entier réunis en vue d’améliorer le sort des détenus

29 octobre 2014
Namibie : des directeurs de prison du monde entier réunis en vue d’améliorer le sort des détenus
© CICR/N. Kero

Genève (CICR) – À la conférence annuelle de l’Association internationale des affaires correctionnelles et pénitentiaires, qui se tient à Windhoek du 26 au 31 octobre, des experts du monde entier et des représentants du CICR sont réunis pour examiner quelques-uns des problèmes importants auxquels doivent faire face les services pénitentiaires.

 Dans son allocution aux participants, Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui visite régulièrement des prisons dans de nombreuses régions du monde, a souligné que les autorités carcérales doivent travailler dans des conditions difficiles, avec des ressources humaines et financières très limitées et un personnel souvent surmené ou insuffisamment formé. « Il est fréquent qu’elles soient obligées de se battre pour obtenir les ressources dont elles ont besoin pour mener à bien leur tâche. Ces difficultés peuvent avoir des répercussions graves sur la vie de millions de détenus », a-t-il précisé.

Quelque 500 représentants des pouvoirs publics des pays participants, de services pénitentiaires, du secteur privé, d’organisations non gouvernementales et d’établissements universitaires ont examiné un large éventail de sujets, dont l’amélioration des conditions de travail des agents de l’administration pénitentiaire, les réformes des systèmes de justice pénale et le retour des détenus dans la société.

« Les besoins des prisons et des détenus ne sont jamais une priorité. Les gouvernements leur consacrent rarement assez de ressources financières et intellectuelles », a déclaré M. Maurer. Bien des prisons ont des bâtiments vétustes ou inappropriés, et souffrent par ailleurs des effets d’une législation, de politiques et de systèmes de justice pénale inadéquats. Ces insuffisances portent atteinte à la dignité humaine des détenus, à l’état de droit et à la société dans son ensemble. Elles peuvent se traduire par une surcharge des tribunaux, dès lors incapables de satisfaire aux critères d’un procès équitable, et, dans les établissements pénitentiaires eux-mêmes, par un déficit d’hygiène et de soins de santé et par l’impossibilité de préserver la sécurité du personnel et des détenus. « De telles conditions sont incompatibles avec la dignité humaine des détenus et, cela va sans dire, compromettent le succès de leur réinsertion dans la société. »

M. Maurer a également souligné qu’un dialogue étroit et une collaboration efficace entre le CICR et les autorités détentrices contribuent de façon décisive à créer les conditions nécessaires pour préserver la dignité des détenus. Le CICR et ces administrations sont appelés à travailler dans le même environnement, d’une complexité croissante, et à répondre à des besoins similaires. « Il faudrait coopérer non seulement avec les services pénitentiaires – les solutions ne relevant pas toujours de leurs compétences –, mais aussi avec d’autres organismes nationaux. En fait, avec toutes les parties concernées. »

Certaines des difficultés actuelles pourraient être résolues par la conception d’établissements pénitentiaires répondant aux besoins de la population carcérale, ou par le recours à d’autres formules que l’incarcération. Le CICR reste préoccupé par les pratiques médiocres, voire dangereuses, qui ont cours dans le domaine de la construction des prisons. Il propose son aide en matière de planification, afin que les conditions de détention et le traitement des détenus ne tiennent pas aux seuls bâtiments mais résultent de décisions politiques délibérées.

Le CICR, qui a visité environ 750 000 détenus l’année dernière dans une centaine de pays, a une longue expérience de l’action en faveur des détenus et de leurs familles ainsi que de la coopération avec les services pénitentiaires. Son but ultime a toujours été de veiller à ce que la dignité de chaque détenu soit préservée. À cette fin, il prête son concours aux autorités dans leurs efforts pour assurer à la population carcérale sécurité, alimentation saine, hygiène, soins médicaux, accès à la justice et traitement humain.

Informations complémentaires :
Céline Buvelot, CICR Genève, tél. : +41 22 730 30 84 ou +41 79 574 28 89