La protection dans le Mouvement
Assurer une meilleure protection pour plus de personnes est au coeur du projet.
Renforcer le travail de protection dans le Mouvement peut uniquement se faire à travers une coopération et des échanges accrus entre les composantes du Mouvement. Sur le plan opérationnel, cette coopération est déjà bien établie à travers des contacts et une coordination sur le terrain.
Pour assurer une cohérence optimale des approches et participer à la promotion des bonnes pratiques à l'intérieur du Mouvement, le Comité consultatif du Mouvement en matière de protection a été créé en 2018 par le Comité International de la Croix Rouge, avec le soutien de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge et des Sociétés Nationale et comprends des représentants de la FISCR et des Croix Rouge/Croissant Rouge de l'Australie, du Bélise, du Liban, du Nigéria, de la Norvège, du Sud Soudan, de la Suède et de la Turquie.
Depuis 2018, plusieurs initiatives stratégiques et opérationnelles ont été mises en œuvre par toutes les composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (le Mouvement) en vue d'améliorer la cohérence et la collaboration sur les questions liées à la protection.
Ces initiatives sont notamment le Cadre du Mouvement en matière de protection et l'Approche minimale en matière de protection (en anglais) approuvés par le Comité consultatif du Mouvement en matière de protection en mars 2018
Cela comprend aussi la politique et le cadre opérationnel de la Fédération internationale sur la protection, le genre et l'inclusion ; la stratégie du Mouvement en matière de migrations ; les plateformes de rétablissement des liens familiaux (RLF) ; et les résolutions du Conseil des Délégués de 2019 intitulée « Renforcement de la mise en œuvre de la Politique du Mouvement relative au déplacement interne : dix ans après » et « Rétablir les liens familiaux tout en respectant la vie privée, y compris en ce qui concerne la protection des données personnelles ».
L'approche minimale en matière de protection
L'approche minimale en matière de protection (AMP) consiste à fournir aux Sociétés nationales et aux autres partenaires du Mouvement des recommandations sur la manière de s'assurer qu'ils ont les capacités d'apporter une réponse minimale aux besoins de protection identifiés dans le cadre de leurs activités.
L'approche décrit comment une Société nationale (SN) fait pour se donner les moyens d'analyser, de hiérarchiser les priorités et de réagir face à des violations des droits des personnes auxquelles elle apporte une assistance humanitaire impartiale, conformément au Principe fondamental d'humanité et en qualité d'acteur local, auxiliaire des pouvoirs publics.
L'AMP consiste à s'assurer que tous les programmes et opérations "ne cause pas de tort" (principe du "Do No Harm") et intègrent les préoccupations en matière de protection, tout en prévoyant des mesures supplémentaires pour répondre de manière réactive aux préoccupations en matière de protection identifiées par le personnel, les volontaires, les membres de la communauté ou les bénéficiaires.
Jerada. Volontaires de la Croix Rouge du Zimbabwe installant un équipement pour fournir des services de connexion mobile. L’approche minimale en matière de protection consiste à être capable de faire face à un besoin ou à un risque de protection dans le cours de ses activités.</h2>
Le cadre de la protection dans le Mouvement
Les objectifs de protection du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont :
- Le Mouvement a pour mission de « prévenir et d'alléger en toutes circonstances les souffrances des hommes ; de protéger la vie et la santé et de faire respecter la personne humaine ... » L'impartialité, qui est l'un des principes fondamentaux par lequel le Mouvement est guidé, exhorte toutes ses composantes à ne faire « aucune distinction ... » et à s'appliquer « seulement à secourir les individus à la mesure de leur souffrance et à subvenir par priorité aux détresses les plus urgentes. »
- Le Mouvement veut garantir que toutes les personnes en détresse reçoivent la protection à laquelle elles peuvent prétendre conformément au droit international et national, et que la protection spéciale dont ont besoin certaines catégories de la population telles que les réfugiés, leur soit accordée. Aussi, les activités de protection du Mouvement sont dictées par les besoins et éclairées par les droits.
- Les mission et responsabilité principales des autorités étatiques, mais aussi d'autres acteurs non étatiques concernés, consistent à protéger les personnes et à assurer leur sécurité. Toutefois, ces entités n'ont souvent ni les capacités, ni la volonté nécessaires pour garantir la protection des personnes à risque. L'objectif premier des activités de protection est de remédier aux causes des violations des droits des individus et de s'attaquer à leurs éléments déclencheurs ainsi qu'à leurs conséquences. Il s'agit donc de veiller à ce que les autorités remplissent leur obligation de protéger chaque personne sans discrimination. Les activités de protection visent également à faire cesser ou à empêcher les violations des corpus de droit applicables.
- Dans le cadre de l'action humanitaire du Mouvement, la protection revêt des aspects tant internes qu'externes. Au niveau interne, protéger signifie veiller à ce que les actions du Mouvement respectent et ne menacent donc pas la dignité, la sécurité et les droits des personnes. Au niveau externe, les activités de protection ont pour but de garantir que les autorités et d'autres acteurs respectent leurs obligations et les droits des personnes.
Nord Kivu, territoire de Rutshuru, entrée de l’hospital de Nyamilima. Mise en place d’un panneau appelant au respect de la protection de la mission médicale. Engager les communautés, c’est être à l’écoute et pouvoir adresser les problèmes de protection.</h2>