Somalie : comment assurer une meilleure réinsertion sociale des détenus
Dans le cadre des activités qu'il mène en faveur des détenus en Somalie, le CICR a mis en place en 2013 un programme de formation professionnelle dans la prison de Bossasso. Les détenus ont ainsi la possibilité de suivre des cours de menuiserie, de maçonnerie et de couture. D'une durée de six mois, ces formations s'échelonnent sur plusieurs niveaux, selon les compétences déjà acquises par les détenus.
Mohamed, détenu dans une prison du nord de la Somalie, n'a appris qu'une seule chose dans la vie : le maniement d'une arme à feu.
Mais aujourd'hui, grâce à un programme en faveur des détenus, géré par le CICR, Mohamed et d'autres acquièrent des compétences en menuiserie, en maçonnerie et en couture qu'ils peuvent ensuite utiliser dans le monde extérieur.
« Je n'ai jamais eu l'occasion de recevoir une formation professionnelle », dit Mohamed. « Grâce au CICR et à l'administration pénitentiaire, j'ai été admis à suivre une formation en menuiserie. »
Le CICR enseigne aux détenus de nouvelles compétences professionnelles dans la prison de Bossasso – au Puntland, dans la région du nord de la Somalie - depuis 2013. Ces programmes sont essentiels pour l'intégrité, la réadaptation et la réinsertion sociale des détenus.
Les visites de prisons sont un des éléments clés du rôle humanitaire du CICR dans le monde. Elles visent à s'assurer que les personnes privées de liberté sont traitées avec humanité et dignité.
Le CICR a visité pour la première fois des centres de détention durant la Première Guerre mondiale, et des décennies plus tard, ses délégués ont rendu visite à Nelson Mandela lorsque l'icône sud-africaine était derrière les barreaux. Aujourd'hui, l'institution rend visite à plus de 500 000 détenus par an dans plus de 90 pays et territoires.
Mohamed a eu ses premiers échanges avec le CICR en 2012, lorsque l'institution a distribué des produits d'hygiène (du savon, par exemple) et aidé les détenus à transmettre des messages aux membres de leur famille.
Soixante détenus, hommes et femmes, sont inscrits dans les classes de formation professionnelle d'une durée de six mois. Mohamed montre aux visiteurs les fruits de ses nouvelles compétences en menuiserie - une table et une chaise.
« Je peux fabriquer tout ce dont vous avez besoin pour votre maison en bois. Ces compétences ont changé toute ma vie », a déclaré Mohamed, qui a l'intention d'enseigner à ses deux fils ce qu'il a appris en menuiserie.
« Aujourd'hui, je suis plein d'énergie », ajoute-t-il. « Une fois sorti de prison, j'ai l'intention de travailler dans un atelier de menuiserie. Avec un peu d'investissement, je pourrai planifier ma propre entreprise et être indépendant.»
Un formateur professionnel, financé par le CICR, montre à deux détenues somaliennes comment se servir d'une machine à coudre. Le CICR forme 60 détenus de la prison de Bossasso (nord de la Somalie) aux compétences requises dans le monde réel afin de les aider à mieux réintégrer la société somalienne après avoir purgé leur peine. © CICR/ Pedram Yazdi / SO-E-00678
Des détenus somaliens, vêtus de rouge, construisent un mur en briques dans l'enceinte de la prison de Bossasso. Le programme de formation professionnelle du CICR contribue à former les détenus en menuiserie, en couture et en maçonnerie. © CICR / Pedram Yazdi / SO-E-00679
Les cours de maçonnerie du CICR permettront aux Somaliens d'acquérir des compétences concrètes dans le monde extérieur une fois qu'ils auront purgé leur peine. Le CICR estime que les détenus doivent réintégrer la société et leur dispense une formation professionnelle pour faciliter leur réinsertion. © CICR / Pedram Yazdi / SO-E-00680
Les détenus travaillent dans le jardin, tandis que le gardien fait les cent pas. Les programmes de détention du CICR tiennent compte des conditions et de l'environnement des détenus, du traitement qui leur est réservé, de leurs contacts familiaux, des garanties judiciaires, de l'accès à l'eau, aux vivres, à l'assainissement et à la santé. © CICR / Pedram Yazdi / SO-E-00682
Un cadre en bois, construit par les détenus, prend forme. En plus des programmes de formation professionnelle qu'il finance, le CICR soutient des projets de santé et approvisionne en eau plusieurs prisons somaliennes. © CICR / Pedram Yazdi / SO-E-00687
Mohamed, au premier plan, vêtu de rouge, déclare « les nouvelles compétences en menuiserie acquises grâce au CICR ont changé ma vie. Elles ont même amélioré ma santé en prison. Avant, j'étais tout le temps malade, et n'avais aucune énergie pour me déplacer. Aujourd'hui, je déborde d'énergie, je suis une autre personne avec un nouvel emploi. » © CICR / Pedram Yazdi / SO-E-00689
Un responsable du CICR mène un entretien confidentiel avec un détenu afin d'évaluer si le personnel pénitentiaire doit revoir des questions humanitaires. © CICR / Pedram Yazdi / SO-E-00690
Un gardien de prison déverrouille une cellule hébergeant plusieurs détenus pour que les délégués du CICR puissent y entrer. Les autorités pénitentiaires ont une lourde responsabilité qui exige beaucoup de moyens et des compétences spécialisées. En cas de dysfonctionnements ou de problèmes, le CICR s'entretient de manière confidentielle avec les responsables pour les sensibiliser à cette situation et les aider à apporter des améliorations. © CICR/ Pedram Yazdi / SO-E-00691
Un responsable du CICR, en chemise blanche, à l'intérieur d'une cellule de la prison de Bossasso distribue aux détenus des messages qui, une fois remplis, seront échangés avec des membres de leur famille. Aider les détenus à maintenir les liens avec leur famille est une activité essentielle des programmes pénitentiaires du CICR. © CICR / Pedram Yazdi / SO-E-00693
Après avoir procédé à des entretiens privés informels avec les détenus, trois responsables du CICR informent le directeur de la prison de l'analyse qu'ils ont faite des conditions de détention. © CICR / Pedram Yazdi / SO-E-00697
Photos: © CICR / Pedram Yazdi