Syrie : la population désespérée a besoin de recevoir une aide régulière, quel que soit le résultat des pourparlers

30 janvier 2016

Genève / Damas (CICR) – « Les parties qui s'opposent en Syrie dans un conflit vieux de presque cinq ans doivent autoriser l'acheminement régulier de secours à tous les civils qui souffrent au milieu des combats, quel que soit le résultat des pourparlers de paix en cours à Genève », déclare le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

« J'ai vu de jeunes enfants souffrant de malnutrition et des personnes âgées fragiles dans un état effroyable à Madaya, lorsque nous avions réussi à y entrer au début du mois. Mais nous n'avions pu acheminer que quelques camions d'aide, et leur négociation avait pris des mois. C'était trop peu, et trop tard pour certains », déclare Marianne Gasser, la cheffe du CICR à Damas.

« Les groupes humanitaires ne sont toujours pas en mesure d'accéder à une dizaine d'autres villes, telles que Douma, Moadamiyeh, Foua, Kefraya et Deir Ezzor », ajoute Mme Gasser.
Le début d'une nouvelle série de pourparlers de paix sur la Syrie, qui rassemble les parties belligérantes à Genève « est un signal positif. Mais nous n'avons eu de cesse de plaider en faveur d'un accès régulier à ces villes et d'autres pour soulager l'énorme souffrance de la population – hélas sans résultat à ce jour. »

« Il faut aussi que les parties belligérantes arrêtent d'attaquer les infrastructures endommagées du pays, en particulier les structures de santé et les installations d'alimentation en eau, qui font souvent l'objet de nouvelles attaques dès qu'elles sont réparées par le CICR et d'autres groupes humanitaires », précise Mme Gasser.

« Plus de 4,5 millions de personnes, dont les besoins humanitaires sont immenses, vivent dans des zones extrêmement difficiles d'accès en raison des combats, et plus d'un demi-million d'entre elles vivent dans des zones assiégées par les différentes parties au conflit, tandis qu'aucune solution politique n'est en vue pour une levée des sièges », indique Mme Gasser. « Dans toutes ces localités, aucune aide ne peut entrer, ce qui met des millions de vies en danger. »

« Ceux dont dépendent à la fois le présent et l'avenir de la Syrie doivent faire une pause, ils doivent penser à la souffrance effroyable que connaît tout le pays, et réfléchir à la manière dont ils peuvent nous aider à insuffler un peu d'espoir ; la vie humaine passe avant la politique », ajoute Mme Gasser.

Informations complémentaires :
Dibeh Fakhr, CICR Genève, tél. : +41 79 447 37 26
Twitter : @DFakhrICRC