Kangou. Une vaste plantation de gombos et, plus loin, de maïs. CICR

Tchad : distribution de semences pour soutenir les communautés hôtes et déplacées

Kangou, village situé à 70 km de Baga Sola, est plongé depuis 4 ans dans une situation de précarité à cause du conflit armé qui sévit dans le bassin du Lac Tchad. D'avril à mai 2019, nous y avons distribué des semences. Un appui salutaire pour cette communauté.
Article 25 février 2020 Tchad

Alhadji Boulou Abdallah est le Boulama*, le chef de ce village de 2000 âmes situé au nord de Tchoukoutalia, aux confins du lac Tchad. Houe sur l'épaule et machette à la main, le quinquagénaire nous conduit vers une vaste plantation de gombos et, plus loin, de maïs à perte de vue.

« Tout ce que vous voyez devant vous est le fruit des semences que vous avez distribué. Grâce à elles, nous serons à l'abri de la famine cette année ».

35 754 personnes affectées par le conflit
ont bénéficié de près de 93 tonnes de semences céréalières et 11 916 houes à 5 958 ménages.

D'avril à mai 2019, nous avons distribué environ 93 tonnes de maïs, gombo, oseille, haricot et aussi des outils agricoles à l'approche de la saison hivernale. Environ 35 000 personnes déplacées et résidentes dans différentes localités du Lac Tchad comme Kangou, Boulkarei, kondolobagoua, Ngouboua koura, Ngorea et Howgo Fele avaient bénéficié de cette distribution.

Selon le chef du village, Kangou est plongé depuis 4 ans dans une situation de précarité à cause du conflit armée qui sévit dans le bassin du Lac Tchad. Celui-ci a causé le déplacement des centaines de personnes qui ont dû quitter les îles du Lac pour venir dans les villages ou sur des sites de personnes déplacées.

L'appui en semences leur a permis de cultiver pendant la saison des pluies et d'éviter les conflits qui peuvent surgir entre communautés hôtes et personnes déplacées à cause des pressions sur les maigres ressources qu'ils sont obligés parfois de se partager.

« Nous vivons de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche. Ce sont nos seuls moyens de subsistance. Mais depuis quelques années, nous faisons face à l'extrémisme violent avec toutes ses conséquences, ce qui nous a privé de plein de choses, notamment la possibilité de se déplacer et la tranquillité d'esprit. », nous dit encore le chef du village.

En plus des semences, le CICR vient en aide aux populations à Kangou en distribuant des articles essentiels de ménages, des kits d'hygiène et en construisant des points d'eau.

Le CICR poursuit son programme d'assistance et de renforcement des moyens de production des agriculteurs et des éleveurs de la Province du Lac affectée par le conflit armé.

En 2019 le CICR a :

• vacciné plus de 811 000 têtes de bétail (toutes espèces confondues) lors de 2 phases de campagnes de vaccination, permettant ainsi de préserver le cheptel de 20 007 ménages soit 120 052 personnes au Lac ;

• distribué à 360 ménages soit 2160 personnes des semences maraîchères, des outils et matériels agricoles ;

• assisté 95 ménages soit 570 personnes à démarrer 95 petits projets générateurs de revenus avec une somme globale de 27 254 500 CFA, soit une subvention moyenne de 287 000 CFA


Découvrez toute notre action à Kangou et ailleurs au Tchad en 2019.


 

*Boulama : nom local donné au chef de village.